Après des annonces précipitées (la fin des deux piques minimum) ou démagogiques (les histoires de callejon), les cartels de la féria de Mont de Marsan ont été rendus publics. Comme chaque année, ils sont bons. On remarque, en ce qui concerne les toros, la présence d'élevages particulièrement prestigieux : Miura, Torrestrella, La Quinta, Victorino. Difficile d'être plus ambitieux. Mais on sait qu'au Plumaçon, le problème est que bien souvent on se retrouve avec le troisième choix. Question de prix? de prestataire de service?
Coté homme, on notera deux absences surprenantes et malvenues, celles du Cid - rien moins que le triomphateur de la San Isidro - et de Fernando Cruz. Chaque année, les organisateurs attendent que la temporada soit suffisamment avancée avant d'annoncer les cartels. C'est une stratégie louable à condition d'en tirer parti. Or ni Sergio Aguilar, ni Diego Urdiales, révélations de Vic et Madrid respectivement n'ont été engagés. En revanche je me réjouis des deux contrats du Fundi, le meilleur matador du moment.
Pour les nouveaux responsables des affaires taurines montoises ce sera bien sûr une année de transition. Une année finalement sans grande responsabilité puisque si la feria est mauvaise la faute en incombera aux prédécesseurs qui l'ont pour une grande partie préparée; si elle est bonne, ils ne manqueront pas de s'en faire gloire.
Pour l'année prochaine, le lancement d'un nouvel appel d'offre a été annoncé. Cela s'impose, à moins que l'on se sente, dans la préfecture, les épaules assez larges pour tenter une gestion directe à la dacquoise. Et pourquoi pas?
Enfin, si j'ai bien compris, il y aurait dans l'air le projet d'effectuer un tirage au sort parmi les abonnés pour offrir à certains, un séjour au callejon, le temps d'une corrida. Reine d'un jour, millionnaire d'un jour, on connaît le subterfuge qui consiste à permettre au péquin moyen, le temps d'un soupir, de côtoyer les ''gens importants'', avant de le renvoyer dans les arrière cuisines ou il pourra raconter aux ''pauvres bougres qui n'ont pas eu sa chance'' comme c'était merveilleux là-bas... Cette idée me paraît tout droit sortie de l'idéologie charitable qui mange pas de pain du Modem, nouveau venu aux affaires du Moun.
La véritable place d'un aficionado, c'est dans les gradins (d'où l'on voit bien mieux et où l'on peut applaudir ou protester). Que le callejon reste l'apanage des professionnels et des pique-assiettes.
dimanche 1 juin 2008
mercredi 28 mai 2008
Toros en Gironde
Depuis la disparition de la plaza de toros de Floirac dont les tubes se trimballent actuellement entre Fenouillet et un lieu indéterminé de la région toulousaine, il reste deux arènes en Gironde. Toutes deux seront en activité au cours de ce mois de juin.
Captieux
dimanche 1 juin à 17h novillada
novillos de Los Bayones
Ruben Pinar - José Manuel Mas - Roman Perez
samedi 21 juin à 11h novillada sans picadors
4 novillos d'El Palmeral
Tomasito - Cayetano Ortiz - Angelino de Ariaga
à 18h corrida
toros de Prieto de la Cal
Rafaelillo - Julien Lescarret - Fernando Cruz
Des cartels muy bien rematados. On notera en particulier la présence des Veragua de Prieto de la Cal à La Brède.
dimanche 25 mai 2008
Roquefort novillada de La Quinta reportée
La novillada de La Quinta a été reportée au dimanche 29 juin (même cartel).
trois novillos de La Quinta dans les corrals roquefortois
La décision a été prise à 17h30 en raison de l'état de la piste et de la pluie qui tombait sans discontinuer.

trois novillos de La Quinta dans les corrals roquefortois
vendredi 23 mai 2008
Un nouveau blog : Los pinchos del ciego
Dans un texte du 17 janvier dernier, je tentais de recenser les différents blogs taurins français et regrettais qu'ils ne soient pas plus nombreux. En voici un nouveau : Los pinchos del ciego par Ludo. Un blog littéraire, taurin et de cante jondo. Un blog con duende, placé sous le signe de la poésie.
"Tu fermeras l'œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée...
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou..."
Ces vers de Rimbaud correspondent assez bien à ce que je ressens à la lecture de ce nouveau blog.
En espérant que le travail accompli n'empêchera pas Ludo de continuer à pincher dans les blogs des autres car ses propos y sont toujours précieux.
"Tu fermeras l'œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu te sentiras la joue égratignée...
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou..."
Ces vers de Rimbaud correspondent assez bien à ce que je ressens à la lecture de ce nouveau blog.
En espérant que le travail accompli n'empêchera pas Ludo de continuer à pincher dans les blogs des autres car ses propos y sont toujours précieux.
dimanche 18 mai 2008
Novillada de La Quinta à Roquefort

Les sorties prévues de La Quinta cette année
4 corridas : Mont de Marsan, Santander, Bilbao, Tudela ou Almeria
4 novilladas : Roquefort, Madrid, Almeria, Arnedo
Désolé pour les couleurs, normalement c'est rouge et jaune comme la devise de l'élevage mais la machine ne veut rien savoir!
jeudi 15 mai 2008
Vic Fezensac 2008 : des toros et une révélation (2)
Un sujet d'inquiétude tout d'abord : chaque jour quelques centaines de places non vendues. Une récrimination ensuite : sauf pour la corrida-concours, des programmes rares et indigents (pas d'ordre de sortie des toros, pas d'information sur les toros de réserve, composition des cuadrillas absente).
EL FUNDI, c'est l'art du sitio, le dominio, le temple aussi bien à la muleta qu'à la cape, et bien sûr un fameux tueur. Un des meilleurs toreros actuels. Il tira tout le parti possible de ses Margé (deux oreilles, une à chaque toro).
Deux bonnes corridas
Je n'ai pas assisté à la corrida d'Adelaida Rodriguez. De l'avis général, elle fut très décevante.
En revanche les MARGE continuent de marquer des points. Ils ont pu profiter les années précédentes de l'absence de certains élevages espagnols en raison de la langue bleue mais aujourd'hui que les restrictions ont disparu ils s'imposent par leurs qualités propres. Un lot à la bravoure supérieure à celui de l'an dernier. La combativité des six toros s'exprima dès leur sortie des chiqueros, ce qui permit aux trois matadors de pouvoir vraiment toréer dans les séries de véroniques de réception, chose rare et qui mérite d' être portée au crédit de l'élevage (et des toreros bien sûr). Ils prirent une quinzaine de piques dures sans le moindre signe de faiblesse puis se montrèrent encastés au dernier tiers. Seul le cinquième qui avait pourtant fait une sortie spectaculaire se dégonfla très vite. La première pique le laissa tout à ses pensées sur la cruauté du monde et il refusa dès lors de charger. Le fils de l'éleveur fut appelé par le public à saluer en fin de course.
Mais les ESCOLAR GIL du lundi furent meilleurs encore. Ce fut un lot d'une remarquable homogénéité : trapío, bravoure, caste, noblesse même pour certains. Tous furent arrastrés sous l'ovation et il y eut pétition de vuelta pour le second. La feria se termina dans l'allégresse par le tour de piste du mayoral.

RAFAELILLO fut convaincant à son premier Margé (une oreille) et ne put rien faire à son second, parado.
JULIEN LESCARRET, déstabilisé à la cape par son premier adversaire, le laissa maître de la situation jusqu'à la fin. Il se racheta au dernier de l'après-midi, le meilleur du bon lot de Margé. Belle réception à la cape, bon début de faena et belle estocade très engagée (une oreille). Le reproche que l'on peut faire à Julien est de n'avoir pas, sur la fin de la faena, tiré tout le parti possible du toro.
FERNANDO CRUZ, après tant d'autres, dont Rafaelillo l'an dernier, fut atteint par le syndrome de Madrid, une affection qui ne sévit qu'à Vic, lorsque les toreros doivent toréer le lendemain ou le surlendemain à Madrid pour la San Isidro.
SERGIO AGUILAR fut une authentique révélation. Il commotionna les gradins par la douceur de son toreo et son engagement qui semble relever d'une force surnaturelle. Sa tauromachie s'inscrit dans la lignée des toreros mystiques tels Manolete ou actuellement José Tomas et on a envie de dire à son sujet ce que Guerrita disait à propos de Belmonte : ''Dépêchez-vous d'aller le voir car on ne peut toréer ainsi''. Ce qui a accru mon émotion, c'est sans doute aussi le fait que je l'ai revu tel qu'il m'était apparu il y a neuf ans lorsque je l'avais vu pour la première fois novillero à Roquefort : même concept du toreo, même mépris de son corps et du danger. Pourtant entre temps les épreuves se sont accumulées : blessures graves dont une au genou qui le tint longtemps éloigné des ruedos, retour à l'anonymat, corridas rares et dures. Mais, s'il y a un peu de justice dans le monde des toros, il serait logique que les quelques postes non encore pourvus dans nos cartels de cet été, ou les substitutions, lui soient attribués. Ce qui est sûr c'est que chaque spectateur est sorti des arènes de Vic avec le désir de le revoir au plus tôt.
photo : naturelle d'El Fundi à un Margé
mercredi 14 mai 2008
Vic Fezensac 2008 : des toros et une révélation (1)
Pas une goutte d'eau durant la feria, pas de température sibérienne non plus mais, le monde n'est jamais parfait, un vent tenace qui gêna considérablement les matadors, en particulier lors du dernier tiers.
Il semblait qu'à la faveur des corridas-concours de Saragosse et de Saint Sébastien le tercio de pique avait retrouvé dernièrement un peu de sa superbe. Hélas, cette feria marque en ce domaine un net recul. Sans doute par incapacité des matadors et des picadors, mais aussi, certainement, par volonté délibérée de la gent taurine de ne pas accorder plus d'importance qu'il ne faut (à leurs yeux) au toro. Ce sera le seul point noir d'une feria irréprochable au niveau de la présentation et durant laquelle les bons toros furent nombreux.
La novillada 

Les novillos de PEREZ DE LA CONCHA ont un physique destartalado assez éloigné des critères santacolomeños. Au cheval ils cognent dur en faisant sonner les étriers, puis à la muleta, ils gardent la tête haute et mobile. Ils reçurent une vingtaine de piques traseras qui contribuèrent à aggraver leurs défauts. Il eut été intéressant,en revanche, de voir l'effet que des piques données dans le morillo auraient pu avoir. Seul point positif pour ce lot, la solidité.
Antonio Joao FERREIRA, dut faire face à un sorteo compliqué. Son premier novillo était un criminel qui lui fonça droit dessus et l'envoya dans les airs dès la première passe de muleta. Le protégé de Richard Milian fut mis en difficulté, ce qui est normal, mais il n'a pas fait preuve en la circonstance des qualités morales qui ont permis à son mentor de faire la carrière honorable que l'on sait. Bravo à David Romero pour ses deux paires de banderilles.
EL SANTO tomba, lui, sur les deux novillos les plus toréables de la matinée. Il ne put leur donner une passe sans bouger les pieds.
Marco LEAL se montra volontaire et vaillant, comme un novillero doit être.
La corrida-concours
Je ne sais en quelle langue les organisateurs vicois ont expliqué aux toreros de ce jour qu'il s'agissait d'une corrida-concours mais sans doute l'an prochain faudra-t-il le faire en ouzbek... à moins de mettre au cartel des toreros qui possèdent les capacités et la volonté nécessaires pour lidier ce genre de corrida. Moindre mal que le toro de La Quinta ait été bien compris par Luis Bolivar et bien piqué par Ismael Halcon. Mais ce ne fut qu'un feu de paille car les cinq autres bons toros (que lujo!) ne furent à aucun moment mis en valeur comme cela aurait dû être le cas. Una pena...
Le représentant de MIURA est un colorado typique de la casa. Il s'élance sans se faire prier à quatre reprises vers le picador mais de trop près car sans réelle mise en suerte. Il s'emploie peu sous les piques. A la muleta il fait preuve d'une noblesse un peu fade. (palmas à l'arrastre)
Huracan de LA QUINTA est un cárdeno cinqueño très volumineux. Il prend quatre piques en partant franchement et en poussant fixement puis il montre une belle noblesse sur les deux cornes. Un toro comme en rêvent les aficionados et les bons toreros. (vuelta al ruedo)
Le pupille de PRIETO DE LA CAL est un jabonero musculeux qui fait une sortie tonitruante. Il sera piqué trois fois sans jamais avoir été fixé. Il montrera ensuite une noblesse un peu fade mais qui se maintiendra durant la longue faena de Serranito, lequel ne parviendra pas à lier deux muletazos. (palmas)
Le VICTORINO MARTIN prend trois piques sans fixité (l'absence de lidia de Javier Valverde n'aide pas). Il se met à faire l'avion comme les victorinos savent parfois le faire dans la muleta peu inspirée du salmantin. (ovation)
Avec sa peau fine et son poil luisant, Ballena de FIDEL SAN ROMAN représente parfaitement l'encaste Villamarta (par Señores Guardiola Dominguez). Mal lidié, il prend trois piques sévères sans être réellement mis en valeur puis fait preuve d'une noblesse très encastée que Bolivar aura du mal à canaliser. (ovation)
Malgré sa bravoure qui s'exprima dans trois piques en poussant fort, le toro de CHARRO DE LLEN ne put réellement concourir car il était handicapé par un léger problème locomoteur. (silence)
Le toro de La Quinta fut réellement supérieur mais dans des circonstances plus favorables d'autres toros de cette matinée auraient pu faire également de dignes vainqueurs. Personnellement, j'ai bien aimé le Fidel San Roman qui rappelait la bonne caste des Guardiola Fantoni de la meilleure époque.
mardi 6 mai 2008
Brindis a Manolete

Manolete n'était mort que depuis quelques mois et déjà le cinéma s'emparait de l'évènement. Comme l'indique le titre, ce film est un hommage au ''Monstruo''. Il fait appel à des documents d'archives qui montrent Manolete toréant une corrida de beneficencia à Madrid (un fameux doblon à genoux), puis lors de sa présentation à Mexico (célèbres naturelles). Les cinéphiles apprécieront la reconstitution de sa mort à l'hôpital de Linares dans le plus pur style des premiers films muets. Pour toutes les scènes hors de l'arène, c'est l'étonnant Pedro Ortega, un sosie quasiment parfait, qui joue le rôle du Cordouan.
Pour étoffer le scénario on a imaginé une vague intrigue sentimentale qui se déroule pour partie dans un élevage de toros, pour partie dans un tablao flamenco. Cela permet d'inclure de nombreuses scènes chantées et dansées par Paquita Rico et José Greco (excellent danseur), ainsi que de trop rares scènes de campo. Le tout s'achève sur un très beau rêve d'inspiration goyesque.
Bref un film comme on n'ose plus en faire.
On peut trouver le dvd en Espagne ou sur Internet.
lundi 28 avril 2008
Corrida-concours à Saint Sébastien
Quelques questions s'étaient posées à l'annonce du cartel de cette corrida- concours. Une corrida-concours avec uniquement des toros d'origine Domecq est-ce que cela sera intéressant? Les toreros, choisis parmi les figuras, joueront-ils le jeu du concours? Le public, enfin, ne risque-t-il pas de venir davantage pour voir les vedettes couper des oreilles que pour assister à la lidia en bonne et due forme des toros?
En route pour Saint Sébastien, j'entends, à la radio, la voix de Florence Delay qui parle du olé long et du olé court, de Garcia Lorca et de Bergamin. Je me dis que, placée sous de tels auspices, la corrida ne peut être qu'une réussite. Sans toutefois atteindre au grandiose (le olé resta court), ce fut le cas.
Le ton fut donné par Feudal de ZALDUENDO. Beau petit toro (490 kg), bien roulé, bien armé, harmonieux. Il part bien et de loin par trois fois sur le piquero (bien Aurelio Cruz) avec le défaut de sortir seul de la première pique et de ne pas s'employer totalement sous les deux autres. A la muleta, il se montre vif dans ses charges avec une noblesse piquante. (ovation à l'arrastre)
L'exemplaire de VICTORIANO DEL RIO tourne vite à la soseria. (silence)
Le toro de JANDILLA pousse bien sous trois piques mais ses départs sont laborieux car il manque de fixité. A la muleta, sa caste l'aide à porter ses 580 kilos avec une belle noblesse durant la longue et inégale faena d'Eduardo Gallo. (palmas à l'arrastre)
Le NUNEZ DEL CUVILLO est un torito invalide changé pour un FUENTE YMBRO qui sera donc toréé hors concours. Il se montrera encasté et piquant avec une forte tendance à gazapear dans la muleta vaillante de Morante de la Puebla. (oreille pour le maestro et ovation pour le toro)
Heroina de FUENTE YMBRO pousse en brave sous trois piques vers lesquelles il accourt d'un galop puissant. Mais avant de se lancer, il a, chaque fois, longtemps gratté et hésité, ce qui permet à Diego Ortiz, le picador du Juli, de donner une véritable leçon de maniement du cheval et d'appel du toro. Quel dommage qu'un tel savoir faire ne trouve, dans une temporada, que si peu d'occasions de s'employer! Toro noble (oreille pour le Juli) avec une belle mort, résistant, comme son frère le quatrième bis, jusqu'à son dernier souffle. (ovation à l'arrastre).
Le pupille d' EL VENTORRILLO est un bœuf. (pitos)
Un mot sur Morante de la Puebla qui fit la preuve durant toute la tarde de ses capacités de lidiador. Il fut parfait dans les mises en suerte et montra technique et sitio à la muleta.
Enfin, soyons réalistes, demandons l'impossible : l'an prochain, une corrida-concours avec trois Domecq, trois Santa Coloma et trois figuras.
NB : Nous avons eu aujourd'hui des piques (17) et des faenas (4 faenas complètes). C'est donc possible...même avec des Domecq. CQFD
prix au toro le plus brave : Heroína de Fuente Ymbro
prix au meilleur picador : Diego Ortiz de la cuadrilla d'El Juli
prix au meilleur peon de brega : Alejandro Escobar de la cuadrilla d'El Juli
En route pour Saint Sébastien, j'entends, à la radio, la voix de Florence Delay qui parle du olé long et du olé court, de Garcia Lorca et de Bergamin. Je me dis que, placée sous de tels auspices, la corrida ne peut être qu'une réussite. Sans toutefois atteindre au grandiose (le olé resta court), ce fut le cas.
Le ton fut donné par Feudal de ZALDUENDO. Beau petit toro (490 kg), bien roulé, bien armé, harmonieux. Il part bien et de loin par trois fois sur le piquero (bien Aurelio Cruz) avec le défaut de sortir seul de la première pique et de ne pas s'employer totalement sous les deux autres. A la muleta, il se montre vif dans ses charges avec une noblesse piquante. (ovation à l'arrastre)
L'exemplaire de VICTORIANO DEL RIO tourne vite à la soseria. (silence)
Le toro de JANDILLA pousse bien sous trois piques mais ses départs sont laborieux car il manque de fixité. A la muleta, sa caste l'aide à porter ses 580 kilos avec une belle noblesse durant la longue et inégale faena d'Eduardo Gallo. (palmas à l'arrastre)
Le NUNEZ DEL CUVILLO est un torito invalide changé pour un FUENTE YMBRO qui sera donc toréé hors concours. Il se montrera encasté et piquant avec une forte tendance à gazapear dans la muleta vaillante de Morante de la Puebla. (oreille pour le maestro et ovation pour le toro)
Heroina de FUENTE YMBRO pousse en brave sous trois piques vers lesquelles il accourt d'un galop puissant. Mais avant de se lancer, il a, chaque fois, longtemps gratté et hésité, ce qui permet à Diego Ortiz, le picador du Juli, de donner une véritable leçon de maniement du cheval et d'appel du toro. Quel dommage qu'un tel savoir faire ne trouve, dans une temporada, que si peu d'occasions de s'employer! Toro noble (oreille pour le Juli) avec une belle mort, résistant, comme son frère le quatrième bis, jusqu'à son dernier souffle. (ovation à l'arrastre).
Le pupille d' EL VENTORRILLO est un bœuf. (pitos)
Un mot sur Morante de la Puebla qui fit la preuve durant toute la tarde de ses capacités de lidiador. Il fut parfait dans les mises en suerte et montra technique et sitio à la muleta.
Enfin, soyons réalistes, demandons l'impossible : l'an prochain, une corrida-concours avec trois Domecq, trois Santa Coloma et trois figuras.
NB : Nous avons eu aujourd'hui des piques (17) et des faenas (4 faenas complètes). C'est donc possible...même avec des Domecq. CQFD
prix au toro le plus brave : Heroína de Fuente Ymbro
prix au meilleur picador : Diego Ortiz de la cuadrilla d'El Juli
prix au meilleur peon de brega : Alejandro Escobar de la cuadrilla d'El Juli
mardi 15 avril 2008
Pour les deux piques
Les nouveaux responsables de la feria montoise ont parlé. L'annonce qui suscite le plus de commentaires et de polémiques est celle qui revient sur le principe, établi l'an dernier, des deux piques obligatoires. Personnellement, je trouve cette reculade consternante. Consternante par ce qu'elle révèle de manque d'ambition pour les arènes montoises. La première décision prise est ainsi une abdication devant le conformisme du milieu taurin, je trouve cela inquiétant pour l'avenir.
On parle beaucoup, à ce propos, de corridas toristas, de corridas toreristas. Il faudra revenir sur ces concepts, mais je pense qu'il est dangereux pour la corrida de les opposer systématiquement. En cela, je suis pleinement d'accord avec ce qu'écrit A. M. Dubos dans l'éditorial du premier numéro de la nouvelle revue Toro mag (La corrida républicaine). Les exigences que l'on doit avoir pour la corrida sont imposées par l'éthique taurine et celle-ci n'admet pas de compromissions. Elle est la même pour toutes les corridas.
Tous les aficionados savent que le meilleur moyen de détruire un toro c'est de lui faire subir une interminable première pique. C'est précisément ce que veut empêcher le principe des deux piques. Le raisonnement est simple : sachant qu'il y aura une deuxième pique, picador et maestro sont obligés de mesurer la première rencontre. En outre, si le toro semble brave, la deuxième pique (voire la troisième) pourra donner lieu à une mise en suerte à distance plus grande. Cela permettra de réellement juger de la bravoure du toro et de le mettre en valeur. N'oublions pas que la charge du toro contre le picador après une mise en suerte précise et un cite dans les règles de la part du piquero est un spectacle magnifique. Je vous vois déjà sourire et vous dire : "Mon pauvre ami, cela est si rare, dans quel rêve t'es-tu égaré?". Mais, justement, le principe des deux piques laisse au moins au rêve la possibilité de devenir réalité. Ce qui, pour un aficionado, convenez-en, est essentiel.
Il reste à examiner le cas des toros invalides. C'est, en général, la première pique qui confirme cette invalidité. Dans ce cas, conformément au règlement de l'UVTF, le toro relève du mouchoir vert sans autre forme de procès.
On parle beaucoup, à ce propos, de corridas toristas, de corridas toreristas. Il faudra revenir sur ces concepts, mais je pense qu'il est dangereux pour la corrida de les opposer systématiquement. En cela, je suis pleinement d'accord avec ce qu'écrit A. M. Dubos dans l'éditorial du premier numéro de la nouvelle revue Toro mag (La corrida républicaine). Les exigences que l'on doit avoir pour la corrida sont imposées par l'éthique taurine et celle-ci n'admet pas de compromissions. Elle est la même pour toutes les corridas.
Tous les aficionados savent que le meilleur moyen de détruire un toro c'est de lui faire subir une interminable première pique. C'est précisément ce que veut empêcher le principe des deux piques. Le raisonnement est simple : sachant qu'il y aura une deuxième pique, picador et maestro sont obligés de mesurer la première rencontre. En outre, si le toro semble brave, la deuxième pique (voire la troisième) pourra donner lieu à une mise en suerte à distance plus grande. Cela permettra de réellement juger de la bravoure du toro et de le mettre en valeur. N'oublions pas que la charge du toro contre le picador après une mise en suerte précise et un cite dans les règles de la part du piquero est un spectacle magnifique. Je vous vois déjà sourire et vous dire : "Mon pauvre ami, cela est si rare, dans quel rêve t'es-tu égaré?". Mais, justement, le principe des deux piques laisse au moins au rêve la possibilité de devenir réalité. Ce qui, pour un aficionado, convenez-en, est essentiel.
Il reste à examiner le cas des toros invalides. C'est, en général, la première pique qui confirme cette invalidité. Dans ce cas, conformément au règlement de l'UVTF, le toro relève du mouchoir vert sans autre forme de procès.
samedi 12 avril 2008
Compañerismo
Je ne suis pas amateur de vidéos taurines sur internet mais dernièrement deux d'entre elles m'ont ému. Celle montrant les cogidas impressionnantes de Pepin Liria à Séville, avec en particulier l'intervention a cuerpo limpio de Carlos Casanova. Puis, en visitant le blog Don Pepe y Don José, je suis tombé sur une extraordinaire séquence de corrida portugaise (jueves 13 de marzo de 2008, Un nudo en la garganta) qui nous montre l'exemplaire solidarité des forcados faisant écran de leur corps afin de mieux protéger leur chef de file violemment renversé par la charge du taureau. Dans les deux cas est réuni tout ce qui fait la grandeur et la force incomparable de la tauromachie. La bravoure authentique de deux véritables toros de combat (impressionnante la fiereza du taureau portugais qui ne cesse de revenir sur sa proie). Le don de soi de l'homme qui, ici, n'hésite pas à porter secours au péril de sa propre vie.
"C'est juste ce qu'il faut d'or pour attacher le jour à la nuit, cette ombre (ou ici cette lumière) qu'il faut que les choses portent l'une sur l'autre pour tenir toutes ensemble sans déchirure." (Philippe Jaccottet)
"C'est juste ce qu'il faut d'or pour attacher le jour à la nuit, cette ombre (ou ici cette lumière) qu'il faut que les choses portent l'une sur l'autre pour tenir toutes ensemble sans déchirure." (Philippe Jaccottet)
dimanche 6 avril 2008
Tarde de Toros

Trois toreros s'affrontent dans les arènes de Madrid. La vieille gloire (Domingo Ortega), le torero de moda (Antonio Bienvenida) et le jeune espoir (Enrique Vera). L'enjeu de la corrida est non seulement la suprématie dans l'arène mais aussi la capacité à exercer son pouvoir sur les femmes. Le récit se déroule quasiment dans le temps réel de la corrida. L'habileté du réalisateur consiste à alterner avec brio les scènes taurines (une vraie corrida à Las Ventas), les scènes de public, les enjeux sentimentaux et les scènes d'infirmerie. A l'exception des gitaneries, le film constitue un répertoire assez complet des lieux communs attachés à la corrida, depuis les superstitions et bondieuseries diverses jusqu'à l'espontaneo au destin tragique en passant par la mauvaise foi du public. Les deux touristes françaises qui voient leur première corrida sont particulièrement savoureuses. Elles sont croquées avec une cruauté non exempte de réalisme. Domingo Ortega est tout à fait convaincant dans le rôle du vieux maestro plein de dignité. Très belle la scène dans laquelle il ne ramasse pas, lors de son tour de piste triomphal, le bouquet que lui a lancé son odieuse femme.
Pour l'aficionado d'aujourd'hui, l'intérêt principal du film réside, bien sûr, dans son aspect documentaire, car on y voit une bonne partie de la lidia de trois toros d'Antonio Perez de San Fernando par les trois matadors précités. En effet, contrairement à beaucoup de films sur la corrida, les scènes taurines ne sont pas des reconstitutions tournées artificiellement. Il s'agit ici d'une corrida donnée à Las Ventas le 15 juillet 1955. Ce sera la dernière parution de Domingo Ortega en costume de lumières. Le film est donc un précieux document sur la tauromachie d'il y a un demi-siècle.
Le bétail d'Antonio Perez a un physique des plus réduits. Visiblement il s'agit de novillos, de plus les armures sont peu développées. Certains font preuve de faiblesse de pattes mais ils attaquent les picadors - qui piquent dans le dos - avec codicia, au point de provoquer des chutes. Il faut dire que les chevaux de l'époque ne ressemblent pas aux forteresses actuelles. Les novillotes sont loin d'être des foudres de guerre mais, à la muleta, leur tête mobile ou leur vivacité pose des problèmes aux toreros. A cette époque les toros, à leur entrée en piste, sont arrêtés par les péons que l'on voit parfois toréer à une main.
Domingo Ortega, vêtu d'un magnifique costume ivoire et or, m'a paru d'une grande élégance. Il exécute un magnifique quite par orteguinas, suerte de son invention. Antonio Bienvenida joue la carte d'une tauromachie fleurie et un peu superficielle. Enrique Vera est le seul qui s'essaie avec une certaine réussite au toreo fondamental. Il donne une belle série de naturelle à son second adversaire.
Le film nous permet également de pénétrer dans des lieux habituellement inaccessibles comme la chapelle des toreros ou l'infirmerie. Mais peut-être que tout cela n'est, en fin de compte, que du cinéma.
On peut trouver le film en Espagne dans la série 100 años de oro del ciné español.
vendredi 28 mars 2008
Feria d'Arles 2008 (2)
Je n' ai pas vu la corrida de Samuel Flores ni la novillada de Gallon. Comme l'ensemble de la feria, ces deux courses furent contrariées par la faiblesse de patte du bétail. Qui disait que celle-ci avait disparu?
Outre la corrida de Miura, l'autre réussite de la feria fut la novillada d'ANTONIO PALLA. Bien que très inférieure à celle d'il y a deux ans et d'une présentation très hétérogène, elle a été intéressante avec en particulier deux bons novillos. Jacheador (vuelta al ruedo) avait un physique des plus discrets (à la limite de la non-piquée) mais un moral d'acier. Il se montra inépuisable et encasté dans la muleta de MARCO LEAL. Le jeune arlésien qui reprenait l'épée après avoir dû couper la saison dernière au mois d'août à la suite d'une blessure au genou toucha un autre bon novillo avec le cinquième. Il ne passa pas à côté de sa chance puisqu'il récolta trois pavillons. Il eut notamment de très bons moments dans sa faena face au cinquième.
RUBEN PINAR donna l'envie de le revoir. Il est déjà très puesto et me paraît être un candidat sérieux pour jouer les premiers rôles.
A mon humble avis, si ROMAN PEREZ veut faire carrière dans ce métier, il devra s'engager davantage qu'il ne le fit ce jour.
La corrida d' ADELAIDA RODRIGUEZ valut surtout pour son trapío remarquable. A leur juste poids (de 490 à 530 kg), avec des armures développées et astifinas, tous les toros donnaient une impression d'harmonie et de sérieux.
Je n'avais pas vu MEHDI SAVALLI depuis sa débacle vicoise, il m'a rassuré par une certaine sérénité retrouvée (une oreille).
Il y a une belle part de masochisme dans le public arlésien exigeant le changement du dernier toro qui se lésionna une patte après le tercio de banderilles, uniquement pour le plaisir de se geler les burnes une demi-heure de plus par une température qui ne devait pas être loin de zéro degré et sous un vent cinglant qui balayait les gradins.
Est-il nécessaire de parler de la corrida de DOMINGO HERNANDEZ tant elle fut médiocre? Comme toujours devant ce type de corrida, EL JULI fut très bon.
Outre la corrida de Miura, l'autre réussite de la feria fut la novillada d'ANTONIO PALLA. Bien que très inférieure à celle d'il y a deux ans et d'une présentation très hétérogène, elle a été intéressante avec en particulier deux bons novillos. Jacheador (vuelta al ruedo) avait un physique des plus discrets (à la limite de la non-piquée) mais un moral d'acier. Il se montra inépuisable et encasté dans la muleta de MARCO LEAL. Le jeune arlésien qui reprenait l'épée après avoir dû couper la saison dernière au mois d'août à la suite d'une blessure au genou toucha un autre bon novillo avec le cinquième. Il ne passa pas à côté de sa chance puisqu'il récolta trois pavillons. Il eut notamment de très bons moments dans sa faena face au cinquième.
RUBEN PINAR donna l'envie de le revoir. Il est déjà très puesto et me paraît être un candidat sérieux pour jouer les premiers rôles.
A mon humble avis, si ROMAN PEREZ veut faire carrière dans ce métier, il devra s'engager davantage qu'il ne le fit ce jour.
La corrida d' ADELAIDA RODRIGUEZ valut surtout pour son trapío remarquable. A leur juste poids (de 490 à 530 kg), avec des armures développées et astifinas, tous les toros donnaient une impression d'harmonie et de sérieux.
Je n'avais pas vu MEHDI SAVALLI depuis sa débacle vicoise, il m'a rassuré par une certaine sérénité retrouvée (une oreille).
Il y a une belle part de masochisme dans le public arlésien exigeant le changement du dernier toro qui se lésionna une patte après le tercio de banderilles, uniquement pour le plaisir de se geler les burnes une demi-heure de plus par une température qui ne devait pas être loin de zéro degré et sous un vent cinglant qui balayait les gradins.
Est-il nécessaire de parler de la corrida de DOMINGO HERNANDEZ tant elle fut médiocre? Comme toujours devant ce type de corrida, EL JULI fut très bon.
jeudi 27 mars 2008
Feria d'Arles 2008 (1)
aguanté cette année les rafales de vent sibérien s'engouffrant dans les arènes d'Arles, sont parés pour affronter toutes les ferias du monde. Ils pourront, lorsque la tauromachie sera mondialisée, accourir sans crainte dans les arènes de Reykjavik ou de Vladivostok.
La miurada
Le retour des Miuras à Arles, après trois années d'absence pour cause de langue bleue, constituait l'évènement de cette feria.
Ce fut la corrida la plus intéressante du cycle. Corrida âgée (la plupart des toros avaient 5 ans bien sonnés) et très bien présentée, avec, c'est important de le souligner car trop rare ces dernières années, des armures irréprochables. Corrida brave qui alla a mas au cheval, certains poussant davantage sous la deuxième ou troisième pique qu'à la première, tel le troisième qui obtint la chute du brave à son troisième assaut. Il faut rendre hommage aux toreros qui jouèrent parfaitement le jeu. Les mises en suertes furent remarquables tout au long de la course et les picadors piquèrent bien dans l'ensemble. Ils sortirent d'ailleurs très souvent sous les applaudissements.
Excellent aussi le banderillero José Mora de la cuadrilla de Rafaelillo qui salua après avoir aguanté la charge brusque et incertaine du second toro.
Jusque là tout va bien mais il y eut un grain de sable. C'est la faiblesse de pattes dont firent preuve quatre exemplaires sur six. Faiblesse qui tourna à la soseria pour le lot de Sanchez Vara, faiblesse surmontée pour les premier et quatrième grâce à la toreria d'El Fundi. Celui-ci, au sommet de son art, réalisa à son second adversaire une faena de haut niveau technique et artistique. Il mit en évidence la grande noblesse du toro - qui en d'autres mains serait restée inaperçue - et ne dut qu'à une épée sur le côté de ne pas couper les deux oreilles. D'aucuns ont peut-être trouvé ce toro trop noble mais les Miuras aussi ont le droit d'être nobles...surtout si continuent à sortir des toros aussi venimeux que le deuxième et le cinquième. Le second alla, à l'estocade, droit au corps de Rafaelillo qui fut pris de manière dramatique mais heureusement sans conséquence.
Il y a dans les réactions du public arlésien beaucoup de choses qui échappent à mon entendement. En particulier, lors de cette corrida, le fait d'avoir demandé une oreille pour Sanchez Vara au dernier toro. En mettant ainsi les deux toreros à égalité, au moins au niveau des apparences, cette oreille est un affront à la maestria de l'aigle de Fuenlabrada.
mardi 18 mars 2008
"Les cornes des taureaux ne sont pas trafiquées"
Le toro dont on voit l' ''armure'' ci-dessus a fréquenté, l'an dernier, les corrales d'une ''importante'' arène du Sud-Ouest au milieu de six de ses frères destinés à un cartel de lujo. Il fallait oser!(on peut cliquer pour agrandir l'image) Que l'on se rassure, il n'est pas sorti en piste. Sans doute parce qu'il était, en outre, boiteux!
L'Union des Villes Taurines de France n'a pas l'air décidé à rendre public le rapport sur l'expertise des cornes effectuée pour la temporada 2007. Aurait-elle des choses à cacher?
vendredi 14 mars 2008
Deux photos de Julien Lescarret
Avant
Après

Ce que l'on peut souhaiter à Julien Lescarret pour cette temporada c'est beaucoup d'avant (il est déjà annoncé à Aignan, Saintmartindecrau, Vic Fezensac et Istres) et quelques après (il devrait y en avoir à condition que l'épée soit en progrès).

Après

Ce que l'on peut souhaiter à Julien Lescarret pour cette temporada c'est beaucoup d'avant (il est déjà annoncé à Aignan, Saintmartindecrau, Vic Fezensac et Istres) et quelques après (il devrait y en avoir à condition que l'épée soit en progrès).
dimanche 9 mars 2008
Vic Fezensac les cartels
Perez de la Concha
A. J. Ferreira - A. Lamelas - El Santo
corrida
Robert Margé
El Fundi - Rafaelillo - Julien Lescarret
Dimanche 11 mai corrida-concours
Miura - La Quinta - Prieto de la Cal
V. Martin - F. San Roman - Charro de Llen
J. Valverde - Serranito - Luis Bolivar
corrida
Adelaida Rodriguez
Antonio Ferrera - Sanchez Vara - Javier Castaño
Lundi 12 mai corrida
Escolar Gil
El Fundi - Sergio Aguilar - Fernando Cruz
Même si une corrida-concours, quand elle est bien menée, est toujours intéressante, depuis deux ans celle de Vic faisait pâle figure. Avec la fin des restrictions liées à la maladie de la langue bleue, voilà qu'elle reprend des couleurs. Le cartel homme, en revanche, semble un peu tendre. A ver...
Une très agréable surprise avec la sortie en novillada de l'élevage de Perez de la Concha. Une ganaderia ''historique'' puisque son ancienneté remonte à 1850. L'origine Santa Coloma est un gage d'intérêt.
Malgré des lots irréprochables ces trois dernières années, les Charro de Llen disparaissent (un toro toutefois à la concours). C'est peut-être dommage.
Côté homme, on note beaucoup de changements (la moitié des postes à pourvoir). Il faut dire que l'an dernier les échecs avaient été nombreux. Cela nous vaut le retour d'Antonio Ferrera. Quand il parvient à contrôler son survoltage et sa démagogie, il est capable d'être un lidiador de premier ordre. Il l'a déjà prouvé à Vic et dans les plus grandes arènes espagnoles. Parmi les nouveaux venus, c'est avec plaisir que je reverrai Sergio Aguilar, héros miraculé d'une dure novillada roquefortoise de Ramon Flores il y a quelques années déjà.
Enfin chez les novilleros, El Santo, triomphateur l'an dernier ici-même, jouera une carte déterminante pour son avenir dans la profession.
dimanche 24 février 2008
L'ours et le torero

dessin de Mickael Halbert, droits achetés par François des Ligneris pour la promotion de ses activités de vigneron aubergiste (Magazinvin.com)
jeudi 21 février 2008
Toreros para la historia 19 : Curro Romero, Rafael de Paula

S'agissant de deux toreros à l'art aussi exceptionnel (dans tous les sens du terme) il est certain que la vidéo, outre ses défauts habituels, est absolument impuissante à rendre l'effet de divine surprise, proche de la sidération ou de l'hypnose que constituait une bonne actuacion de leur part. "Le toreo n'est peut-être pas autre chose que l'art de ce qui a été rêvé, de ce qui n'a pas été vécu, la bande enregistrée de la faena qui n'a jamais existé sinon dans le désir de qui voulait la contempler, tel l'amant désespéré qui invente l'amour et l'amante". (Antonio Burgos)
Toutefois, la perfection technique et expressive de la tauromachie de Curro Romero résiste ici très bien. Splendeur et sincérité de sa petite cape dans les véroniques. A la muleta sa sincérité éclate à tout moment : jambe avancée, buste offert, suerte chargée. On sent que Curro recherche le toreo idéal et le miracle est qu'il l'atteint parfois. Et puis il y a le génie et la variété des remates : changements de main par devant, molinetes, trincheras, pechos. Nous sommes à mille lieues de l'uniformité des toreros pegapases. Et cette silhouette erguida que permet une tauromachie a media altura. Enfin ce desplante inimitable, dos tourné au toro, avec comme un imperceptible haussement d'épaule, fausse modestie d'un torero qui se sait, à ce moment-là, à la fois dominateur de la bête, supérieur à tous ses compagnons et surtout maître de ses propres peurs.
Les images mettent aussi en évidence son habileté diabolique à la mort avec une technique très au point pour tuer rapidement sans jamais passer la corne.
De Rafael, qui a, dans ce film, la portion congrue, on retient surtout la surprenante variété du jeu de cape et le temple de la muleta.
dimanche 17 février 2008
Philosophie de la corrida de Francis Wolff (5) -citations
"Le torero cherche à obtenir le plus d'effets possible sur son adversaire en utilisant le minimum de moyens : minimum de leurre, de temps, d'espace, de mouvements, etc. Ce pricipe d'économie -''le plus par le moins''- est le premier secret de la beauté plastique du toreo, que ce soit au niveau du geste, de la passe, de la série, ou de la faena toute entière." (p 279)
"Le toreo consiste dans le fait d'imposer une forme humaine à une matière brute et de contrarier la finalité naturelle de la charge du taureau; la rendre vaine, lui imposer la courbe contre la droite, l'ordre contre le désordre, le ralentissement contre l'accélération, etc. L'art consiste à dénaturer la charge naturelle du taureau. Mais il s'agit de le faire en beauté, si l'on peut dire, et donc de la dénaturer le plus naturellement possible... Voilà pourquoi, une fois encore, la beauté produite par le toreo a beau être parfaitement classique, ''naturelle'', elle est pourtant paradoxale, parce qu'elle est toujours menacée et à chaque instant conquise sur son contraire, qui est ici la nature même." (p 293)
"Cherchez donc en vous-même quand surgit spontanément le olé de vos entrailles : n'est-ce pas justement quand, sur fond de ce risque extrême, de cette tension absolue, surgit l'évidence du geste apparemment dénué de toute pression vitale et qui semble venu du monde apaisé de la représentation pure? N'est-ce pas ce qu'on appelle justement le geste torero - geste éthique autant qu'estéthique? Et vous, ne savez-vous pas, alors, qu'il n'y a que la corrida pour vous procurer ce plaisir unique, aussi charnel que chaste, aussi profondément physique que spirituel, aussi vital dans son fond que désintéressé dans sa forme?" (p 312 fin)
"Le toreo consiste dans le fait d'imposer une forme humaine à une matière brute et de contrarier la finalité naturelle de la charge du taureau; la rendre vaine, lui imposer la courbe contre la droite, l'ordre contre le désordre, le ralentissement contre l'accélération, etc. L'art consiste à dénaturer la charge naturelle du taureau. Mais il s'agit de le faire en beauté, si l'on peut dire, et donc de la dénaturer le plus naturellement possible... Voilà pourquoi, une fois encore, la beauté produite par le toreo a beau être parfaitement classique, ''naturelle'', elle est pourtant paradoxale, parce qu'elle est toujours menacée et à chaque instant conquise sur son contraire, qui est ici la nature même." (p 293)
"Cherchez donc en vous-même quand surgit spontanément le olé de vos entrailles : n'est-ce pas justement quand, sur fond de ce risque extrême, de cette tension absolue, surgit l'évidence du geste apparemment dénué de toute pression vitale et qui semble venu du monde apaisé de la représentation pure? N'est-ce pas ce qu'on appelle justement le geste torero - geste éthique autant qu'estéthique? Et vous, ne savez-vous pas, alors, qu'il n'y a que la corrida pour vous procurer ce plaisir unique, aussi charnel que chaste, aussi profondément physique que spirituel, aussi vital dans son fond que désintéressé dans sa forme?" (p 312 fin)
dimanche 10 février 2008
Turbulences
C'est dans l'excellente revue Toros qu'on peut trouver les analyses les plus pertinentes à propos des réponses de Nicolas Sarkozy aux anti-taurins ainsi que sur le projet de création d'un Observatoire des Cultures taurines. (numéro 820 du 1 février 2008, en vente dans toutes les bonnes maisons de la presse des villes taurines)
Finalement Nicolas Sarkozy, dans sa gestion de la demande par les animalistes d'interdire la corrida aux enfants, a voulu contenter tout le monde. Chaque camp a trouvé dans les réponses faites par l'Elysée de quoi se satisfaire. C'est peut-être ça l'art de la politique, à moins qu'on l'appelle par son vrai nom : la démagogie. Et la démagogie, ça finit par se payer : personne de réellement satisfait, climat délétère qui peut déboucher sur le pire.
Un qui, du coup, retrouve du souffle, c'est André Viard. Après, à la première pique, une ruade suivie d'une fuite éperdue (épisode de la lettre au président de la République), puis une bonne et nécessaire carioca donnée par la revue Toros, l'animal semble avoir repris du poil de la bête. L'Observatoire des Cultures taurines est sans doute une bonne idée, adaptée à la situation actuelle. Je ne sais comment il fonctionnera (avec quel budget? l'argent étant plus que jamais le nerf de la guerre). En tout cas, un Vicois comme président c'est très habile.
Si j'ai bien compris, l'Observatoire va se charger de combattre l'ennemi extérieur. Si l'on en croit les dernières infos (projet des rencontres Animal et Société organisées par le Ministère de l'Agriculture), il y a urgence.
Mais il ne faut pas oublier l'ennemi intérieur : quand on voit la légèreté dont fait preuve Simon Casas vis à vis de l'afeitado dans les arènes qu'il dirige on se dit que cet ennemi-là n'est pas à négliger.
Que l'Observatoire se charge de l'ennemi extérieur, mais aussi que les aficionados dénoncent les turpitudes du mundillo et les manquements à l'éthique taurine dont font trop souvent preuve certaines figures et leur entourage, la corrida, au-delà de toutes les turbulences présentes et à venir, pourrait en ressortir plus forte encore.
Finalement Nicolas Sarkozy, dans sa gestion de la demande par les animalistes d'interdire la corrida aux enfants, a voulu contenter tout le monde. Chaque camp a trouvé dans les réponses faites par l'Elysée de quoi se satisfaire. C'est peut-être ça l'art de la politique, à moins qu'on l'appelle par son vrai nom : la démagogie. Et la démagogie, ça finit par se payer : personne de réellement satisfait, climat délétère qui peut déboucher sur le pire.
Un qui, du coup, retrouve du souffle, c'est André Viard. Après, à la première pique, une ruade suivie d'une fuite éperdue (épisode de la lettre au président de la République), puis une bonne et nécessaire carioca donnée par la revue Toros, l'animal semble avoir repris du poil de la bête. L'Observatoire des Cultures taurines est sans doute une bonne idée, adaptée à la situation actuelle. Je ne sais comment il fonctionnera (avec quel budget? l'argent étant plus que jamais le nerf de la guerre). En tout cas, un Vicois comme président c'est très habile.
Si j'ai bien compris, l'Observatoire va se charger de combattre l'ennemi extérieur. Si l'on en croit les dernières infos (projet des rencontres Animal et Société organisées par le Ministère de l'Agriculture), il y a urgence.
Mais il ne faut pas oublier l'ennemi intérieur : quand on voit la légèreté dont fait preuve Simon Casas vis à vis de l'afeitado dans les arènes qu'il dirige on se dit que cet ennemi-là n'est pas à négliger.
Que l'Observatoire se charge de l'ennemi extérieur, mais aussi que les aficionados dénoncent les turpitudes du mundillo et les manquements à l'éthique taurine dont font trop souvent preuve certaines figures et leur entourage, la corrida, au-delà de toutes les turbulences présentes et à venir, pourrait en ressortir plus forte encore.
jeudi 24 janvier 2008
Philosophie de la corrida de Francis Wolff (4) -citations
"Les experts en sociologie élémentaire vaticinaient alors d'un air grave : ''Quand tout le monde mangera à sa faim, il n'y aura plus de toreros, donc plus de corridas''. CQFD. Les experts avaient tort. L'Espagne a beau être devenue un des pays les plus développés d'Europe, il y a toujours autant, si ce n'est plus, de vocations de toreros, les ''écoles taurines'' se sont ouvertes un peu partout réunissant des jeunes gens de toutes conditions, et la France elle-même est devenue un pays de grands toreros, toujours moins faméliques, toujours plus audacieux et déterminés. Ce qui échappe aux ''experts'', c'est qu'on peut rêver d'autre chose que de consommer." (p 135)
"être un torero est commun, être torero est rarissime." (p 138)
"Toute l'équivoque (et la force) de la corrida est là : c'est que, en même temps qu'il affronte le taureau, le torero modèle sa charge et en fait son œuvre. L'un, l'animal, est son adversaire, l'autre, sa charge, est la matière de sa création - et donc son partenaire. Le torero est sur deux fronts : il résiste à l'assaut du taureau, il s'exprime lui-même par sa charge. Telle est l'ambiguïté du rapport du torero au taureau." (p 207)
"Supposez une bête en tout point semblable au taureau, mais sans cornes et donc sans danger véritable, du moins sans risque de vraies blessures, les pires, celles qui pénètrent et parfois mutilent, celles qui tuent : le toreo ainsi décrit comme un art aurait-il le moindre intérêt? Ces courbes, ces séries, ces figures, cette cadence, cette immobilité, cette harmonie, toute cette débauche de formes aurait-elle une signification? Ce serait joli peut-être, ou peut-être estimable. Ou peut-être ridicule. Rien là-dedans ne ressemblerait, au juste, à l'intensité d'un combat. Mais surtout, il n'y aurait rien de la profondeur et de la gravité d'un art, justement. Le paradoxe est là : à voir le toreo seulement comme un art, on ne peut pas l'élever à la hauteur et à l'exigence des arts. Il faut, pour qu'il prenne cette place, lui conserver sa dimension de combat : il faut rendre sa charge au taureau, remettre les cornes à leur place, quelque part entre la tête baissée de l'animal et le corps de l'homme, à la limite entre la défense de la vie de l'un et le le risque de la mort de l'autre. Car la profondeur et la gravité du toreo vient du fait qu'il est en même temps un combat à mort." (p 257)
"être un torero est commun, être torero est rarissime." (p 138)
"Toute l'équivoque (et la force) de la corrida est là : c'est que, en même temps qu'il affronte le taureau, le torero modèle sa charge et en fait son œuvre. L'un, l'animal, est son adversaire, l'autre, sa charge, est la matière de sa création - et donc son partenaire. Le torero est sur deux fronts : il résiste à l'assaut du taureau, il s'exprime lui-même par sa charge. Telle est l'ambiguïté du rapport du torero au taureau." (p 207)
"Supposez une bête en tout point semblable au taureau, mais sans cornes et donc sans danger véritable, du moins sans risque de vraies blessures, les pires, celles qui pénètrent et parfois mutilent, celles qui tuent : le toreo ainsi décrit comme un art aurait-il le moindre intérêt? Ces courbes, ces séries, ces figures, cette cadence, cette immobilité, cette harmonie, toute cette débauche de formes aurait-elle une signification? Ce serait joli peut-être, ou peut-être estimable. Ou peut-être ridicule. Rien là-dedans ne ressemblerait, au juste, à l'intensité d'un combat. Mais surtout, il n'y aurait rien de la profondeur et de la gravité d'un art, justement. Le paradoxe est là : à voir le toreo seulement comme un art, on ne peut pas l'élever à la hauteur et à l'exigence des arts. Il faut, pour qu'il prenne cette place, lui conserver sa dimension de combat : il faut rendre sa charge au taureau, remettre les cornes à leur place, quelque part entre la tête baissée de l'animal et le corps de l'homme, à la limite entre la défense de la vie de l'un et le le risque de la mort de l'autre. Car la profondeur et la gravité du toreo vient du fait qu'il est en même temps un combat à mort." (p 257)
jeudi 17 janvier 2008
Liste des blogs taurins français
- Basta Ya! par Bronco 2005
- Campos y Ruedos collectif 2005
- Florencio 17 par Florent 2005
- Pueblo de Toro par Candice Mautaint 2006
- Photaurines par Laurent Larroque 2006
- Arènes par Laurent Larroque 2007
- L'œil contraire par Velonero 2007
- Le blog de Jeanmi par Jeanmi 2007
- Naturelles de face par Jean Michel Mariou 2007
Je n'ai pris en compte dans ma liste que les blogs dont la corrida constitue le sujet principal. Mais il en existe quelques uns dont elle est un élément occasionnel non négligeable. Par exemple celui d'Alain Truong ou le tout nouveau Chauché- écrit.
mercredi 9 janvier 2008
Paseo
Espero impaciente
pájaros de oro han brotado ya
de las trompetas
y gallos
gallos de después del poteo
caza de blancos repetidos
Sublimos hasta el cielo
sardinas apretadas en la lata de
hormigón
En la escalera de atropello
de roces de bellezas
la gente tiembla
de bestial deseo
Un ruido de hambriente
Un olor a meada y Hermes
a tintorro
a cigarro puro
Un ruido de bocazas
Las nalgas tienen mujeres
café con leche
El verano se congestiano y suda
en las nieblas de anis
y el violín de las golondrinas
Los graderíos están abrasados
La luz asesina
los ojos
Y el redondel del ruedo es un sol
al revés
Mi vecina una gorda se abaniquea
Tiene el acento de aquí
Trabaja
en Correos
lo sé
Sus noches estan pobladas de toros
posados
y de cartas
certificadas
Espero impaciente
Unas ganas de mear
Una espera de bestia
Un silencio de acecho
Un respeto de monaguillo
La música manoletina
Entonces irrumpen
Soldados de plomo de cantos dorados
Caras de aspirina o de chocolate
Bailadores yertos de paso doble
Saludan aburrido al propietario
de los pañuelos
Ya el miedo les retuerce
los cojones
Unas muecas lloran bajo sus ojos de
niños
Barren la arena roja con sus capas
rosas
Derviches de opereta
y de muerte
Y los caballos destructores
colchones de goma espuma
llaves que chocan
amenazas de lanzas
barrigas de curas
Los alguaciles chovas tienen caracoleos
repentinos
Con yeguas de amplias grupas
damasquinadas
González
Serán los cuervos
de la ceremonia
y los amos de la ceremonia
y los amos de los maestros
Si no zurran las entrañas
de sus sombreros ganchudos
cortan orejas
como barberos
borrachos
Entonces los clarines sueltan
las oropéndolas
en el cielo
del sacrificio
Patrick ESPAGNET
traduction Marcel Antoine Bilbao
pájaros de oro han brotado ya
de las trompetas
y gallos
gallos de después del poteo
caza de blancos repetidos
Sublimos hasta el cielo
sardinas apretadas en la lata de
hormigón
En la escalera de atropello
de roces de bellezas
la gente tiembla
de bestial deseo
Un ruido de hambriente
Un olor a meada y Hermes
a tintorro
a cigarro puro
Un ruido de bocazas
Las nalgas tienen mujeres
café con leche
El verano se congestiano y suda
en las nieblas de anis
y el violín de las golondrinas
Los graderíos están abrasados
La luz asesina
los ojos
Y el redondel del ruedo es un sol
al revés
Mi vecina una gorda se abaniquea
Tiene el acento de aquí
Trabaja
en Correos
lo sé
Sus noches estan pobladas de toros
posados
y de cartas
certificadas
Espero impaciente
Unas ganas de mear
Una espera de bestia
Un silencio de acecho
Un respeto de monaguillo
La música manoletina
Entonces irrumpen
Soldados de plomo de cantos dorados
Caras de aspirina o de chocolate
Bailadores yertos de paso doble
Saludan aburrido al propietario
de los pañuelos
Ya el miedo les retuerce
los cojones
Unas muecas lloran bajo sus ojos de
niños
Barren la arena roja con sus capas
rosas
Derviches de opereta
y de muerte
Y los caballos destructores
colchones de goma espuma
llaves que chocan
amenazas de lanzas
barrigas de curas
Los alguaciles chovas tienen caracoleos
repentinos
Con yeguas de amplias grupas
damasquinadas
González
Serán los cuervos
de la ceremonia
y los amos de la ceremonia
y los amos de los maestros
Si no zurran las entrañas
de sus sombreros ganchudos
cortan orejas
como barberos
borrachos
Entonces los clarines sueltan
las oropéndolas
en el cielo
del sacrificio
Patrick ESPAGNET
traduction Marcel Antoine Bilbao
lundi 7 janvier 2008
Un an d'œil contraire
Je ne sais si les deux ou trois lecteurs réguliers espérés dans mon premier texte sont au rendez-vous. Il paraît que l'on peut comptabiliser le nombre de ses lecteurs, j'ai vu cela dans certains blogs : des compteurs infernaux qui transforment, sans autre forme de procès, chaque nouveau lecteur en nombre. Brrr!
Pour ma part, j'ai toujours préféré les mots aux chiffres, c'est pourquoi mon seul souhait serait d'avoir davantage de messages de mes éventuels lecteurs...
Cet anniversaire je le fête donc en poésie, avec les mots de Patrick Espagnet, pour mieux attendre le prochain paseo.
PASEO
Il me tarde
Déjà des oiseaux d'or ont jailli
des trompettes
Et des canards
Des couacs d'après-buvette
Gibier de blanc limé
On monte vers le ciel
Sardines serrées dans la boîte béton
Dans l'escalier de bousculade
de frôlements de belles
La foule tremble de désir fauve
Un bruit d'affamé
Une odeur de pisse et d'Hermès
De pinard
de cigare
Un bruit de grande gueule
Les fesses ont des femmes
café au lait
L'été se congestionne et sue
dans les brouillards d'anis
et le violon des hirondelles
Les gradins sont braisés
La lumière assassine
les yeux
Et le rond du ruedo est un soleil
à l'envers
Ma voisine une grosse s'éventaille
Elle a l'accent d'ici
Elle travaille
aux PTT
Je le sais
Ses nuits sont peuplées de toros lourds
et de lettres
recommandées
Il me tarde
Une envie de pisser
Une attente de bête
Un silence d'affût
Un respect d'enfant de chœur
La musique manoletine
Alors ils déboulent
Soldats de plomb dorés sur tranche
Visages d'aspirine ou de chocolat
Danseurs figés de paso
doble
Ils saluent avec ennui le propriétaire
des mouchoirs
Déjà la peur leur tord
les couilles
Des grimaces pleurent sous leurs yeux
d'enfants
Ils balayent le sable rouge de leurs capes
roses
Derviches d'opérette
et de mort
Et les destriers destroyers
matelas mousse
cliquetis de clés
menace de lances
bides de curés
Les alguazils choucas ont des virevoltes
saccadées
Avec des cavales aux larges croupes
damassées
Gonzalez
Ils seront les corbeaux
de la cérémonie
Et les maîtres de la cérémonie
Les maîtres des maestros
S'ils ne fouaillent pas les entrailles
de leurs chapeaux crochus
Ils coupent des oreilles
comme des coiffeurs
bourrés
Alors les clarines lâchent les loriots dans
le ciel
du sacrifice
Patrick ESPAGNET
Les Noirs
Editions Loubatières 2002
Pour ma part, j'ai toujours préféré les mots aux chiffres, c'est pourquoi mon seul souhait serait d'avoir davantage de messages de mes éventuels lecteurs...
Cet anniversaire je le fête donc en poésie, avec les mots de Patrick Espagnet, pour mieux attendre le prochain paseo.
PASEO
Il me tarde
Déjà des oiseaux d'or ont jailli
des trompettes
Et des canards
Des couacs d'après-buvette
Gibier de blanc limé
On monte vers le ciel
Sardines serrées dans la boîte béton
Dans l'escalier de bousculade
de frôlements de belles
La foule tremble de désir fauve
Un bruit d'affamé
Une odeur de pisse et d'Hermès
De pinard
de cigare
Un bruit de grande gueule
Les fesses ont des femmes
café au lait
L'été se congestionne et sue
dans les brouillards d'anis
et le violon des hirondelles
Les gradins sont braisés
La lumière assassine
les yeux
Et le rond du ruedo est un soleil
à l'envers
Ma voisine une grosse s'éventaille
Elle a l'accent d'ici
Elle travaille
aux PTT
Je le sais
Ses nuits sont peuplées de toros lourds
et de lettres
recommandées
Il me tarde
Une envie de pisser
Une attente de bête
Un silence d'affût
Un respect d'enfant de chœur
La musique manoletine
Alors ils déboulent
Soldats de plomb dorés sur tranche
Visages d'aspirine ou de chocolat
Danseurs figés de paso
doble
Ils saluent avec ennui le propriétaire
des mouchoirs
Déjà la peur leur tord
les couilles
Des grimaces pleurent sous leurs yeux
d'enfants
Ils balayent le sable rouge de leurs capes
roses
Derviches d'opérette
et de mort
Et les destriers destroyers
matelas mousse
cliquetis de clés
menace de lances
bides de curés
Les alguazils choucas ont des virevoltes
saccadées
Avec des cavales aux larges croupes
damassées
Gonzalez
Ils seront les corbeaux
de la cérémonie
Et les maîtres de la cérémonie
Les maîtres des maestros
S'ils ne fouaillent pas les entrailles
de leurs chapeaux crochus
Ils coupent des oreilles
comme des coiffeurs
bourrés
Alors les clarines lâchent les loriots dans
le ciel
du sacrifice
Patrick ESPAGNET
Les Noirs
Editions Loubatières 2002
Inscription à :
Articles (Atom)