dimanche 30 septembre 2012

Craquements

En ce moment en Espagne c'est pas le Pérou. Chaque aficionado se rendant dans les plazas espagnoles l'aura constaté à la vue des vides de plus en plus grands sur les gradins. C'était particulièrement frappant à Bilbao.
Au delà du petit monde de la corrida, la crise économique semble exacerber ou révéler bien  des problèmes de l'autre côté des Pyrénées. Dans Médiapart le journaliste Ludovic Lamant en fait une analyse sans concession. Voici le lien, piqué sur un blog pour  une  lecture  plus  facile :

Ludovic Lamant - En Espagne le socle politique de l'après-Franco est en train de craquer.


NB : La judicieuse affiche du toro transformé en mouton, reproduite dans l'article, ne manquera pas d'évoquer, pour les aficionados, l'état du toro dans bien des arènes d'Espagne... et de France.



dimanche 23 septembre 2012

Sagesse

J'apprends en parcourant, sur internet, presse généraliste et sites taurins que les vieilles badernes du Conseil constitutionnel auraient, dans leur grande sagesse, "décidé que les corridas pourraient continuer en France"!
Comme si la tauromachie avait besoin pour exister de l'aval de ces honorables messieurs et dames.
Croit-on un seul instant qu'une décision négative aurait entraîné l'absence de corridas l'an prochain dans notre pays? Plus de feria de Nîmes, de Dax, de toros en Vic etc.
Bien sûr il aurait fallu se battre, manifester, désobéir. L'histoire de la tauromachie en France est pleine de ces choses-là. Et la corrida n'a pas attendu la loi de 1951 pour avoir pignon sur rue dans le sud de la France.
Dans l'aventure il y aurait sans doute eu des violences, des morts peut-être. Heureusement nous n'en sommes pas arrivés là. Au contraire, grâce à la sagesse des vieilles badernes et, une fois de plus, grâce à l'action des anti-taurins la corrida sort, sans coup férir, renforcée de la question.
Dont acte.

mercredi 12 septembre 2012

En relisant Claude Popelin (2)

Voici ce que dit Claude Popelin à propos de la bravoure :

Étymologiquement, le terme de bravo désigne l'animal d'un naturel sauvage, par opposition au domestique, qualifié de manso. Sur le plan tauromachique, bravoure est synonyme d'instinct offensif de l'animal. ...
La bravoure a ses degrés. Ainsi distingue-t-on couramment le taureau bravo, le bravito, moins affirmé dans son attaque, le bravucon, taureau plus fanfaron que véritablement agressif, le tardo, long à s'élancer. S'il montre un grand style dans ses assauts contre le picador (épreuve la plus manifeste de bravoure) et soutient ce rythme jusqu'à l'arrêt du premier tercio, c'est qu'on se trouve devant un taureau dit de bandera [drapeau]. Il est alors habituel d'honorer son éleveur par un tour de piste du cadavre du taureau, qu'ordonne le président.
Le seul fait pour une bête d'avoir eu de l'allant et de la noblesse au cours de la faena ne suffit pas à la faire qualifier de bandera, si elle n'a pas poussé à fond sous la pique. La confusion du public est ici fréquente.La récompense, qu'il réclame pour l'éleveur, a souvent moins le caractère d'un hommage à l'authentique bravoure, que d'une prime à la maniabilité.

Aujourd'hui, surtout dans les arènes de village, c'est souvent l'indulto qui constitue une prime à l'allant et à la noblesse. Certains petits penseurs de la tauromachie voudraient appeler cette maniabilité "bravoure intégrale" mais, si l'on considère que, la plupart du temps, le toro n'a pris qu'une seule pique, il serait plus logique de l'appeler "bravoure désintégrée".