mercredi 30 mai 2007

Vic 2007 les toros



"Choisir la MER comme thème de la Pentecôte 2007 s'est donc imposé à nous. La ville se transforme, tantôt en dock, tantôt en aquarium. Les capitaines HADDOCK et les commandants COUSTEAU en herbe se sont donnés rendez-vous à la Pentecôte, les uns pour vociférer leurs mille milliards de sabords, les autres pour plonger dans les fonds inconnus de leur subconscient..." Le Comité des Fêtes (extrait du programme de la feria)
Bravo pour l'intuition remarquable des membres du comité des fêtes. Dommage qu'elle ne se soit pas manifestée avec autant d'à propos pour le choix des toros de la corrida-concours.
En revanche, j'ai été agréablement surpris par les toros de BARCIAL. Peut-être parce que j'avais gardé de leurs dernières sorties un sentiment de déception et que j'avais revu mes espérances à la baisse. Si l'on excepte les deux premiers et en particulier le second, une mule déguisée en toro, ils m'ont paru pourvus de deux qualités que l'on est en droit d'attendre d'un toro de combat :la bravoure et la noblesse. Ce qui, en revanche a manqué à certains, c'est les moyens physiques pour exprimer cette caste sous-jacente. Je pense en particulier au quatrième qui avait un fond de noblesse que l'on pourrait presque qualifier de commerciale. Réminiscence des années quarante et cinquante lorsque les Barcial étaient régulièrement toréés par les figuras. Le troisième s'est amélioré grâce à la bonne lidia de Sanchez Vara. Le cinquième, Lunarito, un cárdeno fut peut-être le meilleur toro de la feria. Il mourut, hélas, sans avoir été toréé. Personnellement, c'est donc avec intérêt que je reverrai les toros de Barcial.

La corrida-concours ne nécessite pas de longs développements tant elle fut décevante. Quatre toros étaient âgés de cinq ans. S'ils avaient été choisi depuis plus d'un an avec la volonté de les présenter en 2007 à cinq ans, très bien; mais leur comportement incite davantage à penser qu'ils étaient des toros de rebut comme il en subsiste dans tous les élevages. Le Juan Luis Fraile fut le plus encasté mais il souffrit d'une certaine faiblesse de pattes. Le Justo Nieto prit 3 piques sans fixité puis se montra fade à la muleta. Le Valverde, de grand trapío, était un manso asthmatique. L'exemplaire d'Adelaida Rodriguez fut le pire de tous, faible, inexistant aux piques et intoréable à la muleta. Le beau cárdeno de Sanchez Fabres fit une sortie tonitruante au cours de laquelle il se blessa vraisemblablement à une patte, ce qui l'empêcha de s'exprimer pleinement par la suite. Enfin le pupille d'Angel Nieves était un santacoloma grand et gras, désespérant de sosería.
Pas un seul tercio de piques digne de ce nom. Un fracaso.

Dimanche après-midi, les MARGE ont plu du début à la fin. Magnifiquement présentés, astifinos, aux pelages variés, un ensabanado, un sardo, un albardado. Ce furent des mansos con casta, manquant donc de fixité mais mobiles et toréables.

Pour la clôture, la corrida de CHARRO DE LLEN était âgée de 5 ans. Bien présentée, avec beaucoup de volume, trop sans doute, ce qui pourrait expliquer leur manque de mobilité au dernier tiers. Une corrida brave au cheval, avec certains exemplaires nobles à la muleta (en particulier le 4 et le 6). Certes leurs charges étaient pesantes, un peu dans le style de certains cuadris, et demandaient à être consenties mais les toreros du jour étaient plutôt dans le sabotage (ou le sabordage) que dans le consentement. C'est ainsi que ce qui aurait pu être une corrida intéressante voire triomphale sombra dans la déprime et la confusion.
Je n'ai pas vu la novillada d'Adelaida Rodriguez, il paraît qu'elle fut bonne, avec vuelta au premier novillo.

photo Velonero Eso es Vic

dimanche 20 mai 2007

Sébastien Castella


Sébastien Castella Madrid Las Ventas 18 mai 2007.
Désir de gloire assouvi ?
photo Miguel Angel Bravo las-ventas.com

jeudi 17 mai 2007

Espagne

Tout aficionado s'intéresse à la société espagnole et donc à la situation politique de ce pays. Il n'aura sans doute échappé à personne que, après de nombreuses années d'euphorie faisant suite à la dictature franquiste, une certaine crispation est apparue, ces derniers temps, dans la vie politique espagnole.
Dans un article du Monde Diplomatique du mois de mars, l'écrivain espagnol José Manuel Fajardo livre une analyse qui m'a paru intéressante: Une Espagne encore malade de son passé.

mardi 15 mai 2007

Madeleine

Ce qui m'a frappé d'emblée à la lecture des cartels de la Madeleine c'est la somptueuse affiche du lundi avec Curro Diaz, El Juli et José Maria Manzanares. Puis les manques me sont apparus. Une véritable spirale du vide: ni César Rincon, ni Alejandro Talavante! Comment peut-on oublier César Rincon l'année de sa despedida, lui qui a obtenu ici ses premiers triomphes français? Autre absent de marque, Juan José Padilla qui s'est toujours montré à son avantage à Mont de Marsan et qui aurait sans doute donné un peu d'alegria au cartel du dimanche.
Côté toro, un gros bon point aux organisateurs avec la présence d'un lot de Coquilla de Sanchez Arjona (encaste Santa Coloma) pour le retour de la novillada. Pour le reste, étant donné les restrictions abusives liées à la maladie de la langue bleue, il était difficile de faire mieux. Le problème de Mont de Marsan n'a d'ailleurs jamais été la "qualité" des élevages retenus mais plutôt le niveau de leur présentation. Depuis trop d'années, on voit défiler devant les vedettes des lots indignes, sans cornes, sans trapio, sans forces. En somme, les fonds de tiroirs. Le summun de l'indécence ayant été atteint l'an dernier avec les Garcia Jimenez. Durant l'intersaison, Christian Cazade, l'irresponsable local a sauté; mais il n'était qu'un fusible, les Chopera sont désormais exposés. Si le mépris dont ils ont fait preuve ces dernières années envers le public montois en envoyant au Plumaçon des lots de troisième catégorie continue, ils pourraient, eux aussi, passer par la fenêtre. Je me souviens que lorsque Manolo, le père, gérait l'affaire, une année catastrophique (et il y en eut - qui ne se souvient du lot pitoyable de Arauz de Robles il y a une dizaine d'années?), était suivie par une feria irréprochable.
Par ailleurs, on ne peut que se féliciter de la variété des spectacles proposés: démonstration des écoles taurines, novillada sans picador, novillada piquée, corrida portugaise, et bien sûr, le concours landais qui ouvrira la fête le vendredi en soirée, avec les 5 troupeaux de formelle et pour lequel on se plaît à rêver à un duel final entre Benjamin de Rovere et Loïc Lapoudge.

jeudi 10 mai 2007

Botero

Fernando Botero La Corrida La bibliothèque des arts
texte de Jean Cau

Magnifique livre d'art avec de nombreuses reproductions de peintures et de dessins du célèbre artiste colombien.
Le texte de Jean Cau , d'agréable lecture, mêle rappels biographiques et analyse du style du peintre.
Fernando Botero est né à Medellin; aficionado dès sa jeunesse, il a songé à devenir torero et a même toréé comme becerriste avant de peindre et vendre des aquarelles taurines autour des arènes de sa ville natale. Pendant trente ans, il ne peindra plus la moindre scène taurine avant d'aborder à nouveau, dans les années 80, le thème de la corrida.
Au contraire des peintures taurines de Goya ou de Picasso, pleines de bruit et de fureur, tout chez Botero est figé, silencieux. Pas de tragique mais la rondeur, l'impassibilité des choses éternelles.