mercredi 25 septembre 2013

Des écologistes un peu bébêtes

 

















Après les trois élus dacquois soutenant les manifestations organisées par des animalistes dont les méthodes ont de forts relents mafieux et fascistes voici que des députés d'Europe Ecologie - Les Verts (EELV) déposent un énième projet de loi visant à interdire les corridas.
   Le parti écolo-bobo qui ne doit sa présence à l'Assemblée Nationale qu'au bon vouloir du Parti Socialiste s'effraie vraisemblablement à l'idée d'aborder avec son puissant protecteur les sujets qui fâchent et pour lesquels, pourtant, son intervention serait conforme à son idéologie affichée : à savoir les problèmes de l'énergie (en particulier de l'énergie nucléaire), des transports ou de notre mode de production et de consommation. En conséquence, ils n'ont rien trouvé de mieux que ferrailler sur les petits oiseaux et les toros de combat. Ah! les braves gens!
   Mais peut-être sont-ils mal informés. Sans doute ignorent-ils que, dans les pays de tradition taurine, grâce à l'existence de la corrida, des centaines de milliers d'hectares sont dédiés à l'élevage des toros de combat. Autant de hâvres de paix, de zones naturelles protégées et bien protégées par les toros de combat, maîtres des lieux. Leur abandon, avec toutes les conséquences qui pourraient en découler (incendies, création de paradis pour chasseurs, exploitation agricole intensive, urbanisation, etc ...) constituerait un véritable désastre écologique. Pour ces raisons toutes simples, être à la fois un véritable militant écologiste et vouloir l'abolition des corridas  me paraît totalement contradictoire. Mais, c'est bien connu, qui veut faire l'ange fait la bête.
   Cela dit,  on peut voir aussi dans ce combat un peu bébête un dévoiement, le passage d'une idéologie écologiste humaniste à une idéologie animaliste sectaire, prélude à l'imposition d'un nouvel ordre moral... Ces gens-là pourraient alors devenir dangereux.


photo : Elessar
  

lundi 23 septembre 2013

Santa Coloma - Albaserrada à Logroño



   Le desafio ganadero Santa Coloma - Albasserada organisé par l'empresa Chopera dans le cadre de la feria de Logroño n'a pas vu les matadors couper un monton d'oreilles. La plupart des commentateurs des principaux médias d'internet, qui restent habituellement très discrets lors des fracasos à répétition de l'encaste domecq, n'ont pas manqué l'occasion de sortir leur venin et d'organiser un enterrement de première classe pour l'encaste santa coloma.
   Moi qui, devant mon petit écran, avait trouvé la course plutôt intéressante j'en suis resté baba.
   Il est vrai que plusieurs éléments sont allés à l'encontre du succès de l'après-midi. Tout d'abord, les matadors n'ont pas joué le jeu au premier tiers et n'ont pas mis les toros en suerte comme ils auraient dû le faire. Ensuite, le meilleur des toros est sorti en premier et a été toréé par le seul diestro sans illusion du sextet. Enfin les deux faenas durant lesquelles on a pu voir des moments d'authentique toreo  ont toutes les deux été mal conclues par les toreros.
   Voici, pour plus de précision, les qualités et défauts de chaque toro, tels que je les ai vus et  une appréciation sur le travail de chaque matador.

1- Misterioso de José ESCOLAR GIL
défauts : après une bonne première pique, sort seul, sans avoir poussé, de la deuxième rencontre.
qualités : toro excellentissime à la muleta, noble, encastado, repetidor sur les deux cornes.
Luis BOLIVAR très en-dessous.

2- Pajarito de LA QUINTA
défauts : une certaine sosería dans la charge, gardant la tête à mi-hauteur, andarin en fin de faena.
qualités : très grande noblesse, pousse sous la première pique, poursuit longuement un banderillero.
Paco UREÑA donne un excellent début de faena, plein de classe et de temple mais a le tort de trop prolonger son travail.

3- Mercedario de FLOR de JARA
défauts : hétérodoxe en deux piques : donne force coups de tête puis colle le cheval, faible de patte, va a menos
qualités : poursuit longuement un banderillero, noble sur la corne droite
Très bon toreo de Joselito Adame jusqu'à réussir une remarquable série de derechazos, final accroché.

4- Madroño d'Adolfo MARTIN
défauts : toro incertain, court de charge, qui ne se livre qu'à regret
qualités : met bien la tête à droite.
Ruben PINAR arrache un à un quelques bons derechazos. On peut penser qu'il aurait obtenu davantage du toro en se croisant un peu plus.

5- Huecino d'Ana ROMERO
défauts : court de charge, protestant en fin de passe
qualités : pousse fort sous la première pique jusqu'à faire tomber le picador.
Faena adaptée d' Antonio NAZARE, sans possibilité de briller.

6- Barrabasillo de Juan Luis FRAILE
défauts : hétérodoxe à la pique : saute au cou du cheval, pousse sur une corne
faible de pattes
qualités : noble, va a mas au dernier tiers
Esau FERNANDEZ, qui avait tenté de mettre le toro en valeur à la pique, torée médiocrement et sans classe mais avec vaillance et entrega. Le (peu nombreux) public de Logroño, en bon public du nord, apprécie et obtient l'oreille pour le Sévillan.

En conclusion, rien de mirobolant mais pas de quoi fouetter un chat non plus.






lundi 9 septembre 2013

Mano a mano en Dax

Un grand moment
   La lidia de Matemáticas, troisième toro de la tarde et second du fer de Victorino MARTIN a été le grand moment de la corrida et, pour moi, un des grands moments de la temporada. Il mit à rude épreuve la cuadrilla de Morante, Morante lui même, mais celui-ci en acceptant et en gagnant (sauf à la mort) le combat proposé a mis en évidence le poderío de son toreo y compris donc devant ce que la cabaña brava propose de plus difficile. Car Matemáticas, magnifique exemplaire de Victorino, negro entrepelado, bien armé, connaît surtout le grec et le latin. Il montre sa bravoure magnifique dans une première pique où il pousse avec franchise et sans discontinuer jusqu' au centre et retour. Il accuse le coup et semble en tirer la leçon car à la seconde pique il se montre plus défensif, donnant essentiellement des coups de tête. Dès lors il sera un démon.
    Première paire de banderilles : il crochète Antonio Jimenez ''Lili", le reprend au sol et s'acharne sur lui (fracture du poignet pour le banderillero). Deuxième paire : une banderille au razet. Troisième paire : Paco Peña, prudent, garde ses distances; en vain, Matemáticos le jette au sol, fond sur lui et le lance en l'air. Simple culotte déchirée pour l'homme de plata (ouf!) qui donnera un grand tercio de banderilles au 5 (olé!).
   Quand Morante prend la muleta la tension est à son comble. Le public se partage entre les sceptiques qui ne voient pas comment l'homme de la Puebla va pouvoir s'en tirer, les malsains qui commencent à exprimer leur mauvaise humeur et les fervents qui encouragent le torero. Qu'est-ce qui fait que Morante décide de se lancer à l'abordage? Mystère d'un homme et mystère de la tauromachie.
   Matemáticas est inabordable à gauche, ce que saura montrer le torero, mais sur la droite peut-être ... Le maestro s'arrime. Son sitio est sûr. Il aguante les charges violentes, conduit, essaie de prolonger le parcours, y parvient parfois, réussit même à lier les passes. En un mot il domine la fiera. Un grand moment de tauromachie.
   A l' heure de la mort Morante se désunit, l'affaire traîne un peu. Tout se termine par une grosse ovation avec salut du maestro, les sifflets des imbéciles se mêlant aux acclamations des aficionados.

NB : Ceux que j'appelle imbéciles, exquise politesse de ma part, sont en l'occurrence les spectateurs qui vont aux arènes depuis 15 ou 20 ans et ne font toujours pas la différence entre, pour rester simple, un toro facile, un toro exigeant et un toro très difficile, voire assassin. Ils s'imaginent qu'à chaque toro on peut balancer sa faena préfabriquée. Indécrottables!

Il serait injuste de ne pas dire un mot de Sébastien Castella qui, face à un Victorino museau au ras du sol mais faible et un Garcigrande piquant, montra ses bonnes dispositions et excella dans les naturelles (oreille aux deux).