samedi 23 novembre 2019

Bilan 2019

Ma corrida rêvée


                                   6  toros de LA QUINTA  6
                Paco UREÑA - Daniel LUQUE - Emilio DE JUSTO


  Ils sortent souvent avec une bravoure et une noblesse comme en rêvent les bons toreros, ils font parfois preuve d'une caste qui rend leur lidia passionnante, mais ils peuvent aussi être d'une fadeur affligeante. Les santacolomas de La Quinta  sont une garantie de diversité au milieu de la masse envahissante des domecqs. Cette temporada les a vu à leur meilleur niveau en novillada à Roquefort ou à Villaseca de la Sagra. Ils ont gagné le prix du toro le plus brave des corridas concours de Vic Fezensac et de Madrid. Il ne serait pas inintéressant que, profitant de ce retour au premier plan, d'autres ganaderias santacolomeñas voient s'ouvrir davantage de portes. Considérons en tout cas comme un signe positif le fait que Jean Baptiste Jalabert soit en train de créer une nouvelle ganaderia basée sur cet encaste.
   Chez les matadors, Paco Ureña a été le surprenant triomphateur de la temporada. On craignait que sa grave blessure de l'an dernier à Albacete (perte d'un œil) soit un frein à sa carrière. On l'a vu au contraire plus détendu et plus dominateur. Ses triomphes de Madrid et de Bilbao en témoignent.
   Il y a quelques années, jamais je n'aurais imaginé que Daniel Luque puisse faire un jour partie  de mon cartel de rêve tant je ne voyais en lui que le malencontreux inventeur de la vulgaire luquesina. Il est aujourd'hui, depuis que Morante, en net déclin, ne torée plus que des baudruches, et malgré l'arrivée de Pablo Aguado, qui n'est encore qu'une espérance, celui qui torée avec le plus d'art et de lenteur. Et tant mieux pour nous si c'est notre région qui est le témoin privilégié de cet accomplissement. Ses prestations dans nos plazas ont constitué tout au long de la temporada un émerveillement toujours renouvelé.
   Emilio de Justo a réussi à surmonter une année accidentée. Deux mauvaises fractures dès ses premières courses ont perturbé son début de saison, mais chaque fois qu'il en a eu l'occasion, malgré des sorteos difficiles, il a montré l'étendue de ses ressources. Dans toutes les arènes il sera attendu avec intérêt en 2020.
   Il me faut dire un mot maintenant d'un torero d'un tout autre style. Comme Damaso Gonzalez en son temps, il est souvent snobé par les amateurs de toreo puro. Il n'a jamais fait partie  de ma corrida rêvée. Pourtant, peu à peu, il s'est immiscé, presque malgré moi, dans mon imaginaire au point que j'éprouve désormais le désir de le voir plus souvent. Je parle de Miguel Angel Perera dont la faena madrilène de la feria d'Automne - un chef d'œuvre de l'art du toreo - montre à quel niveau d'excellence il peut parfois atteindre.
   Je ne peux terminer sans évoquer Diego Urdiales qui représente pour moi la quintessence du bon toreo. Il a été impérial à Salamanca où, sous les yeux du Viti à qui il avait brindé son adversaire, il subjugua  toro et  public (qui le découvrait après 20 ans d'alternative!) et se rendit maître du vent qui soufflait ce jour-là en rafale. Il fut à nouveau très bon sur ses terres à Logroño, en particulier face à un manso de Garcigrande.
   On le voit, les toreros ne manquent pas pour transformer nos rêves en réalité; c'est plus difficile du côté des ganaderias. Alors voici une liste d'élevages dont on rêve de voir l'an prochain de bons et beaux lots. Certains sont prestigieux, d'autres peu connus, certains ont donné satisfaction ces derniers temps, d'autres ne peuvent que sortir du bache dans lequel ils se trouvent : Cebada Gago, Miura, Saltillo, Valdellan, Cuadri, Palha, Partido de Resina, Yonnet, Escolar Gil, Blohorn, Marquis d'Albaserrada, Raso de Portillo, Pallares, Monteviejo.
   Un problème peut-être ?  Oui, jamais les toreros rêvés ne parviennent à rencontrer les toros rêvés.
    


2018


mardi 5 novembre 2019

Proposition de loi

   La proposition de loi présentée par Samantha Cazebonne, députée de La République En Marche n'a que peu de chances d'être examinée et votée par le Parlement. Outre le fait que l'exposé des motifs ne repose sur aucun critère sérieux, son adoption déclencherait, à coup sûr, de tels mouvements de protestation parmi les populations du sud de la France qu'aucun gouvernement, en particulier l'actuel qui sort à peine d'une grande jacquerie, ne se risquerait à la faire voter. En outre, par la remise en cause de la liberté éducative des parents, cette loi constituerait une grave atteinte à nos libertés individuelles.
   Les aficionados se devaient toutefois de réagir. Ils l'ont fait avec modération et intelligence. Le communiqué de l'UVTF, le manifeste signé par 40 artistes, les appels et les manifestations pacifiques déjà organisées en sont de bons exemples. Mais il n'est pas sans intérêt de rappeler aux députés du parti présidentiel LREM et notamment à Gilles Le Gendre, actuel président de leur groupe, que le peuple aficionado sait aussi utiliser un bulletin de vote. De l'aficionado chevronné qui assiste à plusieurs courses par an à la personne qui, sans aller régulièrement aux arènes, adhère au monde de la corrida, ce sont plusieurs centaines de milliers d'électrices et d'électeurs qui se sentent concernés par cette attaque contre leur culture. Attaque qui se double, une fois de plus, d'un mépris avéré pour tous les citoyens qui ne sont pas de leur monde.
   Lors des prochaines élections municipales, pas une voix pour les candidats de La République En Marche.


- Qu'est-ce qu'une proposition de loi ?

- La proposition de loi présentée par Samantha Cazebonne

- Communiqué de l'Union des Villes Taurines de France

- Appel signé par 40 artistes

- Appel aux élus (FSTF)