lundi 29 août 2022

Bilbao : à propos d'une corrida mémorable

    L'enthousiasme et le retentissement provoqués par la grande corrida du jeudi 25 août dernier à Bilbao permet de se poser des questions essentielles sur ce qu'est ou doit être la corrida de toros aujourd'hui.
   Doit-elle être épique comme ce fut le cas ce jour ? Avec des toros forts et encastés, des toreros qui se jouent la vie, un public transporté d'émotion qui gardera de cet après-midi un souvenir ineffaçable.
   Doit-elle être artistique ? Avec des toros adoucis qui se prêtent au jeu et des toreros dont l'art et la sincérité comblera de bonheur des publics raffinés, au risque de laisser affleurer la décadence qu'elle porte en elle.
   Peut-elle être les deux à la fois ?
   Beaucoup d'aficionados ont choisi un camp. D'autres sont capables d'apprécier les deux occurences. Mais, trop souvent, soit par déficience des hommes, soit par déficience des toros, il n'y a rien à apprécier sur le sable de nos plazas de toros : ni combat épique, ni art.
   La corrida du 25 août restera dans les annales et dans les mémoires, elle est de nature à fomenter l'aficion et on ne peut que souhaiter qu'il y en ait beaucoup ainsi dans une temporada.
 



















                     
 
Roca Rey, héros du jour (photos BMF Toros)

vendredi 19 août 2022

Retour sur la novillada de La Quinta à Roquefort

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La sortie des toros et leur apparition en piste est un des moments les plus spectaculaires de la corrida. Je me souviens de la réaction, il y a quelques années, d'un couple installé à mes côtés qui voyait sa première corrida. A chaque sortie ils poussaient des cris d'exclamation, visiblement très émus par la puissance et la sauvagerie qui émanait de chaque animal. Il y avait dans le regard de ces néophytes une fraîcheur que nous aficionados avons peut-être parfois perdue.
Les novillos de La Quinta ont tous eu une sortie pleine de vivacité que l'objectif de Laurent Bernède excelle à fixer. Il n'est pas rare que, après un ou deux tours de piste, ces si fiers animaux se dégonflent comme ballons de baudruche. Manque de caste ou, on le sait bien aujourd'hui, alimentation inappropriée. Ce ne fut pas le cas des novillos de ce jour dont l'élan initial se maintint jusqu'au bout et se transforma même en résistance pour certains malgré les coups d'épée reçus.
Sans démériter totalement, leur combat face à la cavalerie (13 piques) fut davantage sujet à caution. Beaucoup de poussées sur une seule corne, beaucoup d'étriers qui sonnent et une réticence à s'engager dans un second voire troisième assaut. 
 
 
 
















 
Muleta en main, Yon Lamothe s'est efforcé d'atténuer les problèmes (ou les facilités) que pourrait lui valoir sa grande taille. Il évite de plier son grand corps, de citer avec le pico, de toréer despegado. Il essaie au contraire de toréer avec la panza de la muleta et de faire passer le novillo près de son corps. Le tout avec des qualités de temple et une grande fluidité dans les changements de main.
 















Cette photo du bajonazo à son second adversaire me paraît très pédagogique. Au lieu de croiser pour détourner le coup de tête vers sa droite, le jeune Landais a jeté sa muleta sur la tête du toro et l'a aveuglé. Il semble être parti droit  mais a eu une grosse réticence à s'engager, restant à grande distance du toro, sur la face, le coup d'épée résultant - il ne pouvait en être autrement - très bas.
Voilà du travail en perspective pour le novillero s'il veut franchir un palier dans la profession.
 
 

 












Belle naturelle de Diego Garcia qui a laissé une bonne impression par sa présence en piste et sa capacité à s'imposer à deux toros qui chargeaient fort.
















Victor Hernandez, au toreo classique mais froid, a connu une après-midi discrète. Excusable devant son premier qui gardait la tête haute, comme on peut le voir sur la photo, mais on était en droit d'attendre de sa part un travail plus abouti au quatrième, un novillo dont le seul problème était l'armure ouverte et aiguisée comme un crayon à papier.


Photographies : Laurent Bernède

mercredi 10 août 2022

Villeneuve-de-Marsan

 




 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mardi 9 août 2022   Villeneuve-de-Marsan (Landes)   arènes Camille Couralet
temps très chaud
trois quarts d'arène
 
Six toros de Margé (faibles, 6 piques) pour Thomas Dufau (deux oreilles, silence), Adrien Salenc (une oreille, deux oreilles) et Dorian Canton (salut, deux oreilles).
 
La déception du jour est venue des toros de Margé, par ailleurs bien présentés et de joli type. Tous firent preuve de faiblesse et trois d'entre eux (les 2, 3 et 4) d'un manque de caste qui les fit se réserver et rendit le milieu de soirée pesant. Les 1, 5 et 6 conservèrent, malgré leur faiblesse, une bonne charge au troisième tiers. L'ultime qui s'était effondré en début de faena à tel point qu'il fallut le relever en le tirant par la queue retrouva sa caste au moment de la mort, se maintenant debout, accroché au sol jusqu'à son dernier souffle. Mystère du toro de combat ! La vuelta qui lui fut accordée par un président sans critère était cependant hors de propos.
Heureusement, les toreros, chacun dans son style, animèrent la tarde par leur désir de plaire. Ils furent présents et variés aux quites : par chicuelinas (Dufau), farols (Salenc), gaoneras (Canton) et tuèrent avec efficacité.
Après un final par luquesinas et bernadinas suivies d'une entière desprendida foudroyante, Thomas Dufau, l'enfant du pays, coupa deux oreilles généreuses à son premier adversaire. Il fut plus discret avec le bœuf qui lui échut à la mi-temps. 
Adrien Salenc tua ses deux opposants de manière remarquable, en particulier le 5 qui défuncta à la suite d'un estoconazo concluant un trasteo varié.
Dorian Canton, de retour dans la plaza de son alternative prise en 2019, afficha ses bonnes intentions au 3 de peu de charge. Il afficha aussi de sérieux progrès lorsqu'il dessina au dernier une faena classique et profonde comprenant des naturelles supérieures et des pechos très templés. Voilà un garçon qui semble receler de grandes possibilités...
 
 

lundi 1 août 2022

Roquefort le retour des La Quinta

 


 

 
   Le dimanche 14 août à 18 heures les novillos de La Quinta fouleront le ruedo de Roquefort pour la troisième année consécutive à l'occasion de la novillada des fêtes patronales.
 


 
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
   Côté piétons, Yon Lamothe , révélation de l'an passé sera accompagné par deux novilleros, Victor Hernandez et Diego Garcia, qui ont ouvert en début de temporada la puerta grande de Las Ventas.
 
 
   Beaucoup d'aficionados connaissent le cachet  incomparable du site du Cercle Taurin Roquefortois mais voilà que depuis quelque temps a vu le jour un site web dont je voudrais signaler l'intérêt. Il fourmille d'informations sur le passé des arènes. Les aficionados y trouveront notamment les reseñas complètes de toutes les novilladas données dans la Monumental des Pins depuis son inauguration en 1951. Les Roquefortois seront également intéressés par une grande variété de documents sur l'histoire des fêtes locales avec de nombreuses photographies et tous les programmes depuis 1945. De quoi raviver quelque nostalgie chez les plus anciens.
     
             Cercle Taurin Roquefortois