mercredi 29 avril 2020

Petit viatique pour temps de coronavirus (5)




   

 

 

 

 

 

 

   Covid 19 est bien plus maléfique que ce à quoi on s'attendait. On sait maintenant qu' il n'y aura pas de corridas dans les grandes arènes jusqu'à la fin du mois d'août mais la porte reste ouverte pour les petites arènes et pour toutes à partir de septembre.

   Voici donc une nouvelle fournée d'images : de bons films qui tous ont un rapport avec la corrida. Le qualificatif de bon a son importance ici car le thème hispano-taurin a donné lieu à une foultitude de navets, nanars et autres séries Z. Films qui peuvent par ailleurs avoir leur intérêt pour l'aficionado. C'est pourquoi on aura, sans doute hélas, l'occasion d'y revenir ultérieurement, le navire couronné étant visiblement peu disposé à larguer les amarres.
   Les films que vous trouverez dans la liste ci-dessous sont en tout cas parmi les meilleurs  et les plus originaux sur le thème qui nous intéresse ici.


                    12 bons films avec toros

     Max toréador    de et avec Max Linder    1913   13'
         Après avoir assisté à une corrida, Max est dévoré du feu de l'aficion  et veut à tout prix devenir matador. Avec, au début du film, des images d'archives de l'époque. Max  aurait lidié lui-même le becerro à la fin du film (arènes de Barcelone). Rappelons que Max Linder était né en terre d'aficion puisque bordelais d'origine (naissance à Saintloubès en 1883).

     ♦ Pandora    d'Albert Lewin avec Ava Gardner    1951   120'
         Une version cinématographique réussie du Hollandais volant. Ava Gardner découvre l'Espagne. Elle aimera. Avec le Catalan Mario Cabré dans le rôle du torero.


     ♦ La course de taureaux   de P. Braunberger et Myriam    1951   76'
         Ce documentaire, bien fait, connut un réel succès lors de sa sortie parisienne. Les commentaires sont de Paco Tolosa et Michel Leiris. 


     Torero   de Carlos Velo avec Luis Procuna      1956    80'
         Reconstitution de la carrière du matador mexicain Luis Procuna, avec ses doutes et ses triomphes. On y voit aussi Manolete et Carlos Arruza.


     Les voyous (Los golfos)  de Carlos Saura  avec Manolo Zarzo   1959   88'
         Il s'agit du premier long métrage de Carlos Saura. Juan, gamin pauvre de la banlieue madrilène, veut devenir torero. A mille lieues des espagnolades déjà tournées sur un tel sujet.
         A lire sur L'œil contraire.


     ♦ Le moment de la vérité   de Francesco Rosi   avec  Miguel Mateo "Miguelin"    1965    90'
         L'ascension et la chute d'un jeune torero traitées de manière réaliste, quasi documentaire, par le grand cinéaste italien. Miguelin y joue son propre rôle.


    La vaquilla   de Luis Berlanga   avec Alfredo Landa     1985    120'
         La Guerre Civile, l'Espagne vues à travers l'œil satirique de Luis Berlanga.


     ♦ Matador    de Pedro Almodovar   avec Nacho Martinez    1986    107'
         Un des meilleurs Almodovar. Fleur bleue s'abstenir !


     ♦ Toreros    d'Eric Barbier     avec Claude Brasseur     1999    100'
         Très bon film sur l'envers du décor et les illusions perdues. Alain Montcouquiol et Jacques Durand ont collaboré au film. José Miguel Arroyo "Joselito" y joue son propre rôle.
         A lire sur L'œil contraire.


     Parle avec elle   de Pedro Almodovar   avec Javier Camara    2002   108'
         Avec une femme torera. Obra maestra comme on dit outre Pyrénées.


     Carnages    de Delphine Gleize    avec Angela Molina    2002    130'
         Une œuvre à part. Avec Julien Lescarret dans le rôle du matador.


     Blancanieves    de Pablo Berger   avec Maribel Verdu    2012   104'
         Un triomphe sur les écrans espagnols. Ici les nains sont toreros, bien sûr.



NB    Les titres en bleu indiquent un lien qui permet de voir le film gratuitement ou en location.
          Par ailleurs la plupart peuvent être achetés sous forme de dvd.


photo :  La vaquilla de Luis Berlanga , tourné à Sos del Rey Católico
          

mercredi 15 avril 2020

Petit viatique pour temps de coronavirus (4)




   

 

 

 

 

 

 

   A défaut de toros pour de vrai, voici, en ces temps pleins de lourdeur, un peu de légèreté avec ces dessins animés dans lesquels il est question de corrida ou plus précisément de bullfight. En attendant de retrouver la route des toros à partir de la mi-juillet, on l'espère ...

                                  16 dessins animés taurins

     ♦ Alice the toreador    Walt Disney   1925   8'
         un des tout premiers dessins animés de l'auteur de Bambi

     ♦ Long live the bull     Joseph Sunn   1926   15'
         pâte à modeler

     ♦ El terrible toreador   Walt Disney   1929   6'
         classique

     ♦ Spanish onions (Placide toréador)   F. Moser et P. Terry   1930   6'

     ♦ Bulloney    Ub Iwerks    1933   8'

     ♦ Croon crazy   Steve Muffati   1933    6'
         le passage taurin est court mais le dessin animé excellent

     ♦ Picador Porky   Tex Avery   1937   9'

     ♦ Bulldozing the bull   Dave Fleisher   1938   6'
         Popeye entre dans l'arène à son corps défendant et propose la paix au taureau.
         Le premier dessin animé antitaurin ?

     ♦ Ferdinand le taureau   W. Disney production   1938   8'
         Le premier taureau gracié pour sa niaiserie. Une pratique devenue courante au XXIè siècle.

     ♦ A torrid toreador    Eddy Donnelly    1942    6'

     ♦ The Hollywood matador   Walter Lantz   1942    7'
         Woody Woodpecker

     ♦ Señor Droopy     Tex Avery    1948   8'
         Incontournable

     ♦ For whom the bulls toi ! (Dingo toréador)   W. Disney prod.   1953   7'

     ♦ Bully for Bugs (Bunny toréador)   Chuck Jones   1953    7'
         Bugs Bunny

     ♦ Mucho mouse    W. Hanna et J. Barbera   1956   7'
         Tom et Jerry

     ♦ Bully for pink (La panthère torero)   Hawley Pratt   1965  6'
         La Panthère Rose


Cliquez sur le titre pour voir le dessin animé.


image : le célèbre Droopy de Tex Avery face à un monstre nommé Covid 19



















lundi 6 avril 2020

Petit viatique pour temps de coronavirus (3)


   La vidéo taurine a un grave défaut : elle est trop souvent fragmentaire. On y voit la plupart du temps un moment de lidia détaché de son contexte. Or, chaque acte de la lidia est déterminé par ce qui a précédé et détermine ce qui suivra. Et, chaque toro ayant un comportement unique, chaque lidia est un moment unique toujours dépendant de l'intelligence qu'a le torero du comportement du toro et de son évolution. L'intérêt de l'aficionado vient du fait qu'il essaie en permanence de comprendre la relation qui, sous ses yeux, se noue entre torero et toro. C'est pourquoi, sauf défaillance totale de l'un des éléments, nous nous ennuyons rarement aux arènes et y revenons. C'est pourquoi aussi il est bien plus intéressant de voir les images d'une lidia complète, de ce point de vue rien ne vaut la possibilité de visionner des corridas dans leur intégralité - et nombre d'entre nous ont aujourd'hui plus que jamais le temps de le faire!
   Hélas, après quelques recherches infructueuses, j'ai trouvé la toile bien avare en ce domaine. Certes on peut trouver facilement la fameuse corrida du siècle mais je n'ai pas réussi à trouver mes autres "corridas de chevet", à savoir :
- la corrida de beneficencia du 6 juin 1991 (Madrid, toros de Samuel Flores pour Ortega Cano et César Rincon, mano a mano)
- la corrida goyesque du 2 mai 1996 (Madrid, toros de diverses ganaderias, José Miguel Arroyo "Joselito" unico espada)
- la corrida de la feria de Logroño du 23 septembre 2015 (toros de Fuente Ymbro pour Diego Urdiales et Sébastien Castella mano a mano).
   Si des lecteurs plus habiles que moi parviennent à les trouver qu'ils n'hésitent pas à me le faire savoir, j'indiquerai les liens adéquats.

   A défaut de corrida intégrale il est possible de trouver des lidias complètes depuis l'entrée en piste du toro jusqu'à sa mort. De ce point de vue, le site de l'association El Toro de Madrid est une mine. Il met en ligne la lidia de nombreux toros choisis parmi ce qui s'est vu de mieux ces dernières années à Las Ventas.
    Asociación El Toro de Madrid

   Signalons aussi l'initiative du journal digital taurin de la région de Murcie, El Muletazo qui chaque jour a la cinco y media de la tarde nous offre "en direct" une "tarde de toros".

     
       (un trésor de videos) 



   Rappelons toutefois un autre inconvénient, paradoxal, de la vidéo taurine : ne nous montrer que le meilleur de ce qui advient dans une arène et nous faire oublier par là-même que l'aficion est une longue patience. Le grand toro, la faena cumbre sont des moments d'autant plus gratifiants qu'ils surgissent bien souvent à la suite de longues périodes d'attente et de frustration. Puissent  les semaines de confinement que nous vivons actuellement constituer le prélude à bien des jouissances futures ...


















Madrid 1er juin 1982 "la corrida du siècle", une des rares que l'on peut trouver en intégralité sur le net


(à suivre)