Mercredi corrida d'Adelaida Rodriguez
Corrida forte, dure, bronca. Des toros volumineux avec des grosses têtes. Bien armés, sauf les deux premiers aux pointes escobillées. Le cinquième, Acuarelo, seul toro noble de l'après-midi, tomba hélas sur un Lopez Chaves hors du coup qui le fit assassiner à la pique.
En choisissant la cavalerie Bonijol, en imposant les deux piques réglementaires, les organisateurs montois ont réellement fait progresser la feria. Public et toreros peuvent désormais mieux juger de la bravoure et de la force des toros. Je constate d'ailleurs qu'à aucun moment le grand public ou les matadors n'ont remis en cause ce principe. Pour autant, on ne peut pas dire que les toros aient été mis en valeur durant cette feria, ni que le tercio de pique soit devenu plus spectaculaire. Seule la moitié du chemin a été accomplie, il reste à convaincre les matadors de faire l'effort de mettre convenablement en suerte leurs toros. Aujourd'hui, ce fut particulièrement catastrophique. Fernando Cruz notamment a ostensiblement saboté le premier tiers du sixième toro. Il me semble que cela a contribué à refroidir -fort justement- le public à son égard. Il avait auparavant magnifiquement toréé son premier adversaire. Les gestes les plus beaux de la feria, les olés les plus profonds.
Jeudi corrida de Valdefresno
Inutile de s'appesantir sur une corrida désastreuse. Son seul point positif, la présentation.
Comme toujours dans ces cas-là, ça grogne, ça tempête, ça se déchaîne. En fin de compte ça fait sans doute du bien. Le générique d'Interville repris en cœur par le public, quel bon moment! Il y a aussi les vieilles rancœurs, les frustrations qui remontent à la surface. Les Cassandre se réjouissent, les candides jurent, pour la centième fois, qu'on ne les y reprendra plus. On cherche le coupable. De tous les noms qui sont stigmatisés, il en est un qui est souvent oublié et qui, pourtant, de toute évidence, est le véritable responsable: l'éleveur. En l'occurrence Nicolas Fraile Martin ainsi que les frères Fraile Mazas propriétaires et responsables des animaux sortis en piste ce jour. Car ce sont bien eux, jusqu'à preuve du contraire, qui ont sélectionné, nourri, élevé les apparences de toros aperçues dans le ruedo de Mont de Marsan. Honte sur eux, qu'ils ne reviennent jamais au Plumaçon! Ni ailleurs si c'était possible. Si j'étais Chopera, je romprais illico toute relation avec eux. Dans quelle merde, ils l'ont foutu!
Un dernier mot sur la piste; avant elle était trop dure, maintenant elle est trop molle! Voilà qui me permet de terminer sur un proverbe chinois. "Ne sois pas trop dur, on te casserait, ne soit pas trop mou, on t'écraserait."
Adishatz, a l'an que ven.