dimanche 25 mars 2012

Feria de Vic Fezensac 2012 : les cartels

Samedi 26 mai
11h
nov. Darré - Bonnet
Borja Jimenez - Javier Jimenez

18h
José Escolar Gil
El Fundi - Fernando Robleño - Sergio Aguilar

Dimanche 27 mai
11h corrida-concours
Carriquiri - J. J. Moreno de Silva - Fidel San Roman
Esteban Isidro - Alcurrucen - Joselito "La Reina"
Antonio Barrera - Ivan Garcia - Morenito de Aranda

18h
Granier "La Cruz"
Julien Lescarret - Joselillo - Raul Velasco

Lundi 28 mai
11h
Flor de Jara
Juan Bautista - Ivan Fandiño - David Mora


Le retour de la novillada le samedi matin - même en mode mineur - est une bonne nouvelle.
En ce qui concerne les élevages, retour logique des Escolar Gil qui n'avaient pu combattre l'an dernier en raison d'un problème sanitaire. En faisant appel aux santacolomas des frères Granier, Vic joue à nouveau son rôle d'explorateur des terres taurines. Le moins que l'on puisse dire du choix des élevages de la corrida-concours, c'est qu'il manque de glamour : deux fois du nuñez et l'empresa qui régale un gros patapouf de son élevage. Ça fait pas rêver!
Côté torero, l'absence de Javier Castaño est totalement incompréhensible. Nous voilà privé d' un matador et d'une cuadrilla qui assurent des lidias correspondant parfaitement aux critères vicois. Un contresens de la part des organisateurs.
Autre grande énigme de ces cartels, la programmation à 11 heures du matin de la corrida du lundi. J'ai d'abord cru comme tout le monde à un lapsus qui serait vite corrigé. Mais non! La corrida du lundi est toujours annoncée à 11 heures du matin. Noyauté par des éléments révolutionnaires, le Club Taurin Vicois a-t-il voulu importuner sa riche clientèle de l'ombre en l'obligeant à subir le soleil de midi? Ou, plus prosaïquement, s'agit-il de permettre aux aficionados venus de loin de prendre le chemin du retour plus tôt? Mystère!

mardi 20 mars 2012

Quand Saint-Simon rend compte au roi d'Espagne d'une manifestation en faveur des corridas

En écrivant ses Mémoires, le duc de Saint-Simon a composé une des œuvres les plus colossales et les plus influentes (rien moins que Proust et Céline comme héritiers) jamais écrite en langue française.
De 1681, date de sa présentation au roi Louis XIV et de son entrée dans les mousquetaires (il a alors 16 ans) jusqu'en 1723, année qui voit la mort de son ami d'enfance et protecteur le duc d'Orléans, régent du royaume, rien de ce qui se passe dans les arcanes du pouvoir n'échappera à son œil acéré. Il se retire alors sur ses terres et pendant plus de 20 ans, il peaufine la version définitive de son œuvre. 7000 pages jubilatoires et impitoyables destinées à montrer les turpitudes du Roi et de la Cour, à regretter le temps -imaginaire - où les Grands du royaume, encore tout empreints de rigueur morale, dirigeaient la politique du pays avec pour seule fin d'établir le bien public et non en pensant à leur enrichissement personnel.
On le voit, les liens avec notre époque ne manquent pas. Les pages sur la Banque de Law, la spéculation effrénée qui l'entoure et sa banqueroute inéluctable pourraient avoir été écrites de nos jours.

Mais venons-en aux toros. Entre octobre 1721 et avril 1722, Saint-Simon passe six mois en Espagne en tant qu'ambassadeur extraordinaire. L'aficionado se frotte les mains, espérant la description d'une corrida royale. C'est compter sans les contretemps de l'Histoire. Car il faut se rendre à l'évidence, Philippe V, petit-fils de Louis XIV, est sur le trône espagnol depuis 1700. Il organise pour son plaisir des chasses terriblement meurtrières mais ne goûte pas les corridas de toros. Cette aversion conduira à la disparition des corridas aristocratiques du paysage taurin espagnol.
Pourtant le peuple ne l'entend pas de cette oreille. Ainsi, un jour, alors que Saint-Simon visite la plaza Mayor :

"Dès que je parus sur le balcon, tout ce qui était dans la place s'amassa sous les fenêtres et se mit à crier : Señor, toro! toro! C'était le peuple qui me demandait d'obtenir une fête de taureaux, qui est la chose du monde pour laquelle il a le plus de passion, et que le roi ne voulait plus permettre depuis plusieurs années par principe de conscience. Aussi me contentai-je le lendemain de lui dire simplement ces cris du peuple sans lui rien demander là-dessus."

Ce ne sont que 5 ou 6 lignes noyées dans l'immensité de l'œuvre mais peut-être les seules dans lesquelles apparaît la vox populi.

Ce que Saint-Simon ne verra pas : corrida royale sur la plaza Mayor en 1675 (anonyme)

dimanche 11 mars 2012

Carte postale

Août 1988. A Parentis, des Prieto de la Cal d'une puissance tellurique viennent de faire des combats d'un autre temps. Quelques jours plus tard, un matin, dans ma boîte aux lettres, cette carte postale envoyée de Turquie par des amis qui connaissent ma passion. Au dos la légende dit : Artvin'de Boga Dögüsü; ce qui, traduit du turc, donne : Combat de taureaux à Artvin - Artvin étant une ville située à proximité de la Géorgie.
Pas de "torero" ici mais un alguacil qui n'est pas d'opérette et un lleno jusqu'aux cimes dans cette magnifique plaza de toros!
Aujourd'hui, sur internet, les informations en français ne sont pas abondantes. Il semble toutefois que la tradition de ces combats de taureaux se soit maintenue voire développée :