vendredi 26 novembre 2021

Retour en image sur la corrida de Pedraza de Yeltes à Mont-de-Marsan

    L'une des meilleures corridas de la temporada 2021 dans le Sud Ouest a eu pour cadre les arènes du Plumaçon où, le dimanche 25 juillet, les diestros Lopez Chaves, Alberto Lamelas et Gomez del Pilar affrontaient six toros de Pedraza de Yeltes.
   C'est un vrai plaisir de revenir sur cette course grâce au photos de Laurent Bernède. Celles-ci ont la particularité d'avoir été prises depuis les gradins les plus hauts et, malgré cela ou peut-être grâce à cela, elles sont d'une grande qualité et pleines d'émotion. Hanter les callejons n'est peut-être pas la meilleure façon de réaliser de belles photos taurines !
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cinq toros sur six ont fait preuve ce jour-là d'une grande bravoure. On voit ici le cinquième, Sombrilla, qui prit trois piques citées de plus en plus loin (piquero David Prados).







 

 

 

 

 

 

 

 

Toute la toreria de Domingo Lopez Chaves face à Jacobo, le quatrième. Classe et facilité dans un début à l'estribo; belle illustration du verbe se croiser (on notera les dégats du costume après une sérieuse cogida); naturelle en courant la main.

 

 

 















 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alberto Lamelas fut le triomphateur du jour. Il fit preuve d'un engagement total durant toute la course et donna de magnifiques naturelles.

 

NB : Il faut, bien sûr, pour mieux les apprécier, cliquer sur les photos pour les agrandir.

jeudi 18 novembre 2021

Bilan 2021

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma corrida rêvée

                        6  toros de LA QUINTA  6 
Morante de la PUEBLA - Daniel LUQUE - Emilio de JUSTO
 
 
   Grâce aux campagnes de vaccination en masse, la saison taurine a pu enfin réellement démarrer en juillet avant de devenir quasiment normale en septembre. Et pour que notre bonheur soit parfait trois matadors ont connu une temporada d'exception. 
 
   Morante, rayonnant, a marqué l'année de son empreinte. D'abord en choisissant de toréer, contrairement à son habitude, des toros d'encastes variés. Ensuite en laissant trace quasiment à chacune de ses sorties  du génie qui l'habite (on exceptera bien sûr l'échec de son solo contre les Prieto de la Cal). Nous ne sommes pas ici amateurs de chiffres mais il faut avouer que le voir à la tête de l'escalafon est une belle revanche pour tant de temporadas où cette position a été occupée par de médiocres toreros. Sa saison a été d'autant plus exemplaire que, s'étant éloigné des grands trusts taurins, il en a géré l'intendance de manière indépendante, simplement aidé par un ami. Notre vœu c'est bien sûr qu'il aborde l'année prochaine avec le même état d'esprit. Morante face aux Victorino Martin ou face aux Partido de Resina en 2022 : de quoi rêver pour l'hiver !
 
   Si le maestro de la Puebla a tant toréé et si la temporada a pu reprendre avec tant de vigueur c'est beaucoup parce que les toreros ont accepté une baisse de leur cachet. Ce serait le point positif qu'aurait apporté cette épidémie si cette baisse se prolongeait dans l'avenir. Et nous ne voyons pas pourquoi il en serait autrement compte tenu de la baisse régulière du nombre de spectateurs depuis quelques années, baisse que les récents évènements n'ont fait qu'accentuer, à tel point que les demi-aforos imposés par la crise sanitaire ont bien souvent servi de cache-misère. Les figures doivent se rendre à l'évidence : elles n'ont plus les moyens d'imposer des cachets pharaoniques aux organisateurs. Mais cela est vrai aussi pour les courses plus modestes que sont les corridas sans vedettes et les novilladas : sans réduction des coûts leur viabilité économique, donc leur avenir,  ne sont plus assurés.

   Mais revenons à ceux qui nous font rêver. Quelle belle histoire que celle d'Emilio de Justo ! Après les triomphes continus de cette temporada, dont ceux de Madrid et de Séville ne sont pas les moindres, le voici entré de plein droit dans la cour des grands. Et si Daniel Luque, victime de sorteos malheureux, n'a pu connaître la joie de la salida a hombros dans ces deux mêmes arènes, tant mieux pour nous, c'est l'assurance de le voir à nouveau à son meilleur niveau l'année prochaine.

   C'est sans doute la marque d'une grande naïveté de notre part d'avoir attendu beaucoup plus du comportement des toros au cours de cette temporada. Certes leur présentation fut en général excellente - et pour cause, il y avait pléthore de bêtes à cornes dans le campo - mais on pouvait penser que le nécessaire écrémage imposé aux ganaderos par la crise leur permettrait de nous réserver le meilleur de leur camada. Hélas ! les aficionados n'ont pu que constater une fois de plus à quel point le manque de caste fait des ravages chez la plupart des élevages commerciaux.

   Il faut imaginer 2022 sans masque, sans laissez-passer sanitaire, sans jauge réduite, mais il faut bien reconnaître qu'à ce jour ce n'est encore qu'un rêve.


photo : Morante devant un Miura à Seville