jeudi 27 mars 2008

Feria d'Arles 2008 (1)

Il est des aficionados plus méritants que d'autres. Ceux qui, après avoir résisté aux déluges vicois de la temporada passée, ont
aguanté cette année les rafales de vent sibérien s'engouffrant dans les arènes d'Arles, sont parés pour affronter toutes les ferias du monde. Ils pourront, lorsque la tauromachie sera mondialisée, accourir sans crainte dans les arènes de Reykjavik ou de Vladivostok.


La miurada
Le retour des Miuras à Arles, après trois années d'absence pour cause de langue bleue, constituait l'évènement de cette feria.
Ce fut la corrida la plus intéressante du cycle. Corrida âgée (la plupart des toros avaient 5 ans bien sonnés) et très bien présentée, avec, c'est important de le souligner car trop rare ces dernières années, des armures irréprochables. Corrida brave qui alla a mas au cheval, certains poussant davantage sous la deuxième ou troisième pique qu'à la première, tel le troisième qui obtint la chute du brave à son troisième assaut. Il faut rendre hommage aux toreros qui jouèrent parfaitement le jeu. Les mises en suertes furent remarquables tout au long de la course et les picadors piquèrent bien dans l'ensemble. Ils sortirent d'ailleurs très souvent sous les applaudissements.
Excellent aussi le banderillero José Mora de la cuadrilla de Rafaelillo qui salua après avoir aguanté la charge brusque et incertaine du second toro.
Jusque là tout va bien mais il y eut un grain de sable. C'est la faiblesse de pattes dont firent preuve quatre exemplaires sur six. Faiblesse qui tourna à la soseria pour le lot de Sanchez Vara, faiblesse surmontée pour les premier et quatrième grâce à la toreria d'El Fundi. Celui-ci, au sommet de son art, réalisa à son second adversaire une faena de haut niveau technique et artistique. Il mit en évidence la grande noblesse du toro - qui en d'autres mains serait restée inaperçue - et ne dut qu'à une épée sur le côté de ne pas couper les deux oreilles. D'aucuns ont peut-être trouvé ce toro trop noble mais les Miuras aussi ont le droit d'être nobles...surtout si continuent à sortir des toros aussi venimeux que le deuxième et le cinquième. Le second alla, à l'estocade, droit au corps de Rafaelillo qui fut pris de manière dramatique mais heureusement sans conséquence.
Il y a dans les réactions du public arlésien beaucoup de choses qui échappent à mon entendement. En particulier, lors de cette corrida, le fait d'avoir demandé une oreille pour Sanchez Vara au dernier toro. En mettant ainsi les deux toreros à égalité, au moins au niveau des apparences, cette oreille est un affront à la maestria de l'aigle de Fuenlabrada.

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