dimanche 25 septembre 2022

Brocas

 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Samedi 24 septembre 2022      Brocas (Landes)
temps frais et humide
très petite entrée

Quatre novillos de Turquay (1 et 2) et de Blohorn (4 et 5), deux erales de Malabat (3 et 6) pour Alejandro Mora (silence, une oreille), Solalito (salut, une oreille) et Jean Larroquette ''Juanito'' (vuelta, silence).

Situées dans un cadre forestier idyllique peu après les anciennes forges en activité au XIXe siècle, les arènes de Brocas accueillaient en ce samedi automnal une novillada mixte au cartel attractif pour les aficionados. On peut penser que les pluies continues de la matinée ont retenu chez eux nombre de ceux-ci car l'entrée fut très faible.
Les deux novillos de Turquay légers mais bien typés santa coloma  ont eu la vertu de se livrer sans retenue face aux piqueros. Par la suite - manque de force ou manque de fond - leurs charges se réduisirent et devinrent fades. Les deux exemplaires de Blohorn étaient d'excellent trapío. Eux aussi s'employèrent par deux fois chacun face à la cavalerie puis ils firent preuve d'une charge âpre et réservée pour le 4, mobile et encastée pour le 5 ovationné à l'arrastre.
Alejandro Mora possède de l'oficio et une belle main gauche. Après avoir tiré des naturelles bien conduites et tué d'une entière desprendida, il coupera une oreille du quatrième.
Oreille aussi pour Solalito face à son Blohorn pour une faena variée comportant d'excellents passages de la droite. Luquesinas pas indispensables, media trasera et descabello.
Juanito était opposé à deux erales de Malabat (origine Atanasio Fernandez), l'élevage local de Pascal Fasolo. Les deux bichos firent preuve de noblesse, atténuée par le manque de force chez le 3, plus difficile à canaliser chez le 6 en raison de sa grande mobilité. Le jeune Béarnais est encore un débutant en phase d'apprentissage et l'on sait que pour progresser il faut se frotter à des problèmes légèrement supérieurs à son savoir. Ce fut le cas pour lui aujourd'hui.

vendredi 23 septembre 2022

Yunquera de Henares

 



 













Lundi 19 septembre 2022      Yunquera de Henares (Guadalajara)      Plaza de toros ‘’Las Traviesas’'
beau temps
media entrada

Six toros de El Pilar (cinqueños, mal armés, de triunfo grande, 7 piques) pour Sanchez Vara (deux oreilles, deux oreilles), Esau Fernandez (deux oreilles, silence) et Maxime Solera (deux oreilles, une oreille) .

Je ne sais ce qui a valu la présence dans ce modeste pueblo proche de Guadalajara de ce lot d’El Pilar. Peut-être le fait que tous avaient cinq ans ou que leurs armures abimées (à moins qu’elles n’aient été afeités) les rendaient impropres à une lidia dans une arène plus importante. Toujours est-il que leur caste, leur désir de toujours charger tête baissée sur les leurres, en faisait un lot propice aux triomphes les plus grands. Et il est finalement heureux que trois modestes matadors, rarement invités à la table des puissants, aient pu en profiter. Bien sûr le nombre d’oreilles coupées est à mettre en relation avec la catégorie de l’arène mais les trois diestros ont su se mettre au diapason de leurs adversaires en toréant de verdad.
Sanchez Vara posa les banderilles avec sobriété et toréa ses deux adversaires, qui répondaient à chaque cite avec alegria, avec une fluidité remarquable. Des estocades basses ternirent son ouvrage .
Avec un toreo puissant et classique, Esau Fernandez parvint à dominer les charges vibrantes du second. Il fut plus en difficulté face au cinquième dont la faiblesse de pattes était compensée par une caste qui le poussait toujours à l’offensive.
Maxime Solera torée peu et moins souvent encore des toros au sang bleu comme ceux du jour. Il n’en eut que plus de mérite à trouver chaque fois le rythme et à s’accorder avec les charges généreuses de ses adversaires, particulièrement en belles séries de derechazos. On le sent en revanche moins à l’aise avec l’épée qu’il tient de la main gauche pour tuer. Notons enfin qu’il eut le bon goût de placer le sixième une deuxième fois face au picador et à bonne distance. Le toro qui, comme ses frères, avait pris une première pique en poussant fort et longtemps, la tête fixée au bas du peto, n’hésita pas une seconde à se lancer une nouvelle fois vers la cavalerie. Des Pilar de luxe pour des toreros qui ont su les savourer.


jeudi 22 septembre 2022

Guadalajara

 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dimanche 18 septembre 2022   Guadalajara  Plaza de toros municipal Coso de las Cruces
très beau temps
media entrada
 
Cinq toros de San Martin et un (3è bis) de Carmen Valiente (con trapío, de charge limitée) pour Sanchez Vara (silence, une oreille), Sergio Serrano (silence, silence) et Roman (salut, trois avis et bronca).
 
On ne pénètre pas dans les arènes de Guadalajara sans une pensée pour Ivan Fandiño qui avait trouvé dans la ville et la région proche La Alcarria une seconde patrie. La porte principale a été rebaptisée à son nom et, dans les couloirs de la plaza, des affiches rappellent sa présence ici.
Le lot prévu d'Adolfo Martin avait été refusé par les vétérinaires pour manque de poids  et remplacé par un très bel encierro de San Martin. Hélas, le ramage ne correspondit pas au plumage. Certes ils poussèrent en général sous la pique mais leur comportement face aux leurres laissa grandement à désirer. Déjà face aux capes plusieurs d'entre eux stoppèrent leur charge dès la troisième ou quatrième passe. A la muleta, à l'exception du quatrième de charge correcte, ils se montrèrent réservés, de nul recorrido. Le sixième une véritable alimaña.
Sanchez Vara eut une bonne tarde. Il fit preuve de sobriété et d'efficacité dans toutes ses interventions, banderilla avec simplicité et sincérité et coupa l'oreille du seul San Martin potable après une entière tendida.
Face à un lot sans possibilité, Sergio Serrano se montra pesant à la mort.
Roman avait vu sortir un sobrero de Carmen Valiente à la place du titulaire entré en piste totalement ankylosé. Il profita de la petite charge de l'animal pour lui donner une faena adaptée mais mal terminée à l'épée. La lidia du sixième, d'un trapío magnifique, fut un chemin de croix pour tous. On regrettera le manque de professionnalisme du Valencien et de ses banderilleros face à un toro certes difficile mais que tout torero (certains plus que d'autres) est amené à rencontrer sur son chemin. La panique s'empara de tous. On piqua le toro une quatrième fois après la sonnerie, les banderilleros après deux harpons posés à l'unité renoncèrent à s'approcher du toro, obligeant le président à changer le tercio. Enfin, Roman tenta d'en finir en estoquant a media vuelta mais ne réussit à placer qu'une demi atravesada sans effet sur le morlaco. Il renonça après la sonnerie du premier avis et se contenta d'attendre par la suite le troisième avis libérateur. Le tout sous la bronca que l'on imagine.
 

mercredi 21 septembre 2022

Casarrubios del Monte

 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Samedi 17 septembre 2022     Casarrubios del Monte (Tolède)
très beau temps
media entrada
 
Six toros de Dolores Aguirre (très bien présentés, 10 piques 2 chutes) pour Fernando Robleño (salut, salut), Alberto Lamelas (salut, salut) et Gomez del Pilar (salut, salut).
 
L'un après l'autre, au cours de la matinée, les toros de Dolores Aguirre avaient parcouru les rues de la ville dans un encierro qui tenait plutôt du défilé de présentation. Et quelle présentation ! Six estampes dignes d'une arène de première catégorie.
L'après-midi, leur comportement fut inégal. D'une charge lourde mais gardant une certaine mobilité les deux premiers; faible de pattes le troisième; aplomados les deux suivants; le dernier enfin, un manso con casta y poder typique de la casa anima le premier tercio en provoquant deux chutes de la cavalerie.
La terna du jour était parfaitement adaptée à ce genre de corrida, ce qui permit à la tarde de se dérouler de manière satisfaisante, le public appelant à saluer chaque diestro à l'issue de son combat. 
Fernando Robleño donna une très bonne série de derechazo à son premier et fit appel à son expérience pour gérer la suite. Alberto Lamelas fit preuve de sa volonté habituelle et Gomez del Pilar, touché à la machoire par un violent derrote de son premier adversaire, montra une assurance de vieux briscard.
Du côté des cuadrillas on regrettera l'insuffisance de celle de Robleño, les autres se montrèrent sous un meilleur jour, en particulier celle de Gomez del Pilar dans laquelle on ovationna en particulier l'excellent Angel Otero; on emmena à l'infirmerie sans connaissance le puntillero de Lamelas violemment secoué par le cinquième dans l'exercice de son art.
 


mardi 20 septembre 2022

Cadalso de los Vidrios

 




 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Vendredi 16 septembre 2022    Cadalso de los Vidrios (Madrid)    
Monumental Metálica
très beau temps
media entrada
 
Six novillos de Rehuelga (moyens, 9 piques) pour Calerito (deux oreilles, silence), Victor Hernandez (une oreille, une oreille) et El Niño de la Monjas (salut, une oreille). 

Cadalso de los Vidrios, située dans les monts qui surplombent la vallée du Tietar possède une plaza de toros entièrement construite en fer. L'Ayuntamiento y organise chaque année à la mi-septembre une feria de novilladas de caractère nettement toriste. Dans le public, plusieurs peñas avec orchestre, bruyantes et pas toujours attentives, empêchent parfois l'expression des aficionados.
Les buendías de Rehuelga ont pris les piques avec une bravoure convenable mais ont ensuite perdu de leur superbe avec des charges fades ou distraites, à l'exception du premier qui est allé a mas et de l'imposant cinquième.
A quelques jours d'une alternative de luxe à Séville, Calerito profita des bonnes conditions de son premier adversaire pour réaliser une faena agréable et limpide mais sans engagement excessif. Les deux oreilles obtenues furent généreuses.
Toujours sincère, recherchant un toreo épuré, sans concession à la galerie, Victor Hernandez a connu une soirée convaincante.
Le Valencien Jordi Perez ''El Niño de las Monjas'' apporte à ce qu'il fait un enthousiasme qui touche le public mais son toreo a tendance à verser dans le pueblerino et l'approximatif.

mardi 13 septembre 2022

Fin de semaine à Villaseca

 

 
   La feria de novillada de Villaseca  de la Sagra avait vu dans sa première partie le bon jeu des novillos de Cebada Gago, heureuse nouvelle pour les aficionados après les encierros médiocres de Vic et Pamplona. Du côté des novilleros, Jorge Molina et Sergio Rodriguez avaient triomphé face respectivement à ces mêmes Cebada Gago et aux Baltasar Iban. Après deux jours sans toros, la fin de semaine fut marquée par trois novilladas qui, par leur présentation et leur difficulté, remplirent d'émotion le coso tolédan.

Samedi 9 septembre : novillada de La Quinta
   La ganaderia andalouse a présenté un lot un peu inégal mais comportant deux novillos magnifiques (4è et 6è). Leur comportement fut varié à l'extrême, ce qui est un bon antidote à l'ennui.
   Avec le lot le plus favorable, le Mexicain Arturo Gilio (vuelta, une oreille) démontra posséder le sens du temple, sans toutefois parvenir à s'imposer totalement. 
   Solalito aura connu une après-midi éprouvante qui lui aura permis de montrer l'étendue de son courage et de sa volonté. Son premier adversaire, Hablador, se révéla un authentique barrabas. Le combat entre torero et novillo fut suivi par les spectateurs dans une tension extrême tant le danger et l'incertitude étaient présents en piste. S'il ne parvint jamais à dominer vraiment son adversaire, le Français ne baissa jamais les bras et son effort fut reconnu par le public lors d'une chaude ovation finale. Il fut mis à nouveau en difficulté par les demi-charges collantes du cinquième. Une journée difficile pour le jeune Nîmois mais il est des échecs  qui font progresser et dont on ressort plus fort. Marcial Lalanda disait : "Je me souviens avoir toréé, dans des pueblos, des novillos très difficiles, et, comme je m'en plaignais à mon frère, qui s'occupait alors de mes affaires, il me répondit : ''C'est ainsi que tu apprends''.
   Garcia Pulido passa inaperçu. Il toucha le meilleur La Quinta (6è) qui se vengea d'un picador crapuleux par un batacazo plein de fureur. 

Samedi 10 septembre : novillos de San Martin (1,2,3) et Dolores Aguirre (4,5,6)
   Encore une novillada qui eut son intérêt grâce à l'émotion apportée par la présence physique et les difficultés des novillos. Les San Martin, même si leurs charges manquaient de continuité, conservèrent une bonne mobilité. Il a manqué en revanche aux Dolores Aguirre ce fond de caste qui pousse à combattre jusqu'au bout.
   José Antonio Lavado a de bonnes manières.
   Avec un sorteo difficile, Cristian Pérez fit ce qu'il put. Son premier adversaire sema la panique au second tercio et blessa le banderillero Julien Merencino.
   Alejandro Adame a donné deux faenas de grande qualité qui auraient pu lui valoir un triomphe important sans ses lacunes à l'épée.



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dimanche 11 septembre : novillada desafio Campo Charro
   Le murube de Castillejo de Huebra est un beau novillo, hésitant à la pique et de charge courte et piquante.
   Le Galache a un problème aux sabots postérieurs, il doit hélas laisser sa place au sobrero de San Martin, correct.
   Le pupille de Paloma Sanchez Rico prend deux bonnes piques en poussant mais, malgré les sollicitations, il refuse de se lancer dans un troisième assaut.
   Le santacoloma de Juan Luis Fraile possède le trapío habituel de la maison (ovation à la sortie) mais il se montre décasté.
   Le niveau monte d'un cran avec Zorrero de Raso de Portillo (Valladolid annexé par le Campo Charro) qui prend deux bonnes piques puis garde une charge non dénuée d'aspérité. Il sera désigné vainqueur (?).
   Vient enfin Resistente, imposant negro de Pedraza de Yeltes. Il prend trois piques en brave provoquant une chute énorme à la première, et garde une charge encastée et noble. Encore un excellent Pedraza !
   Diego Peseiro s'est montré vaillant mais mauvais tueur. 
   Calerito s'est fait siffler à ses deux toros. Notons toutefois au novillo de Raso de Portillo une excellente réception par véroniques (dignes de celle du Greco que l'on peut voir au musée de Santa Cruz dans la toute proche Tolède).
   Après l'avoir reçu a porta gayola, El Niño de las Monjas a achevé le Pedraza de Yeltes d'un affreux bajonazo qui concluait une faena vaillante mais brouillonne (division d'opinion).
 
   Pendant trois jours un public chaud et bruyant a suivi avec passion les novilladas. Un public pour une large part local et familial, auquel s'ajoutent de nombreux aficionados de toda la vida, sans oublier quelques dizaines de Français séduits par le sérieux et la verdad qui émanent de la plaza de toros de Villaseca de la Sagra.