mercredi 21 décembre 2022

Encierros en Castille

 

Casarrubios del Monte (Tolède)   17 septembre 2022 

 
















Les toros qui seront lidiés l'après-midi défilent l'un après l'autre dans les rues de la ville jusqu'aux arènes. C'est long et fastidieux (plus de deux heures), très peu de coureurs se risquent devant un toro seul, mais on ne résiste pas au plaisir de voir ainsi galoper six magnifiques animaux de Dolores Aguirre.




























L'entrée dans les arènes puis dans les corrales n'est pas toujours chose facile.
 
 










On lâche ensuite un novillo que l'on peut approcher avec moins de risque.

 













On remet ça une fois la nuit venue, avec l'avantage pour les fantômes de pouvoir participer.



Yunquera de Henares (Guadalajara)    19 septembre 2022
 
Ici, c'est à cheval que l'on accompagne le toro.

















L'attente 











 
Il arrive

















Aqui está













Un belle bête qui, à la poursuite des cavaliers, préfèrera le jeu avec la paille et les mozos.

jeudi 8 décembre 2022

Bilan 2022

   Maintenant que les miasmes de l'animalisme radical ont été (provisoirement) évacués et que les donneurs de leçon en ont pris une bonne, nous pouvons nous consacrer à nouveau aux choses sérieuses de l'arène plutôt qu'aux simagrées d'hommes politiques aux valeurs dévoyées.
 
   Il faut le dire : la temporada 2022 a été bonne. En quantité et en qualité. Le nombre de spectacles a dépassé celui de 2019, année de référence antérieure au covid. Depuis déjà plusieurs années, le public espagnol  a considérablement rajeuni (mais peut-être est-ce la perception erronée d'un homme qui vieillit) et, si en France le mouvement est moins marqué, nous avons eu, à l'occasion des récents évènements politiques, le plaisir de constater que les jeunes aficionados avaient pris une part non négligeable dans les actions entreprises pour défendre notre culture.
   La qualité ce sont d'abord les toros qui la donnent par leur présentation et leur caste. La caste est bien sûr fluctuante, mais les aficionados, selon leurs goûts, ont une idée des élevages qu'il vaut mieux éviter pour ne pas connaitre une après-midi décevante. Sauf rares exceptions, la présentation a été excellente dans les arènes de première catégorie, bénéficiant cette année encore de nombreux lots cinqueños, invendus des années covid. Et puis, lorsque l'on considère la temporada de haut niveau réalisée par Morante de la Puebla, Daniel Luque, Roca Rey et El Juli, on se dit que l'on a connu des époques moins fastes. Sans oublier les nombreuses corridas toristes qui constituent des ferments d'aficion et qui, aussi bien en France qu'en Espagne, ont parfois connu de belles réussites.
 

Ma corrida rêvée

                 6  toros de Victoriano del Rio  6
      Morante de la Puebla - Daniel Luque - Roca Rey
 

   Ce que Morante a fait au cours de la saison est un petit miracle qu'aucun aficionado, même morantiste, n'aurait osé espérer il y a quelques années. Toréer cent corridas avec cette fraicheur, cette joie d'être dans la plaza, cette créativité et bien sûr cet art et cette profondeur a été comme un souffle de subtils et enivrants parfums andalous répandus dans le monde taurin durant toute cette temporada. Ce qui semblait réservé aux champions du pegapasisme a été accompli par un artiste à la personnalité incomparable ! On n'ose rêver à une temporada 2023 du même niveau.
  Daniel Luque, comme les années précédentes, est resté sur les sommets : dominio, art et sens des responsabilités. Il y a longtemps que la France a découvert ses qualités et le soutient, mais une partie de l'Espagne l'ignore encore. Quand on pense que les organisateurs de Bilbao n'ont pas été capable de lui faire une place lors des dernières Corridas Générales !
   C'est précisément sa journée héroïque de Bilbao qui a marqué le sommet de la saison d'Andrés Roca Rey. Le Péruvien est le rêve de toutes les empresas car il assure à lui seul la billetterie. Un perle rare ! Notre rêve : qu'il trouve un équilibre entre quantité et qualité, avec de temps en temps un geste face à une ganaderia dite toriste ou une tarde épique comme celle qu'il a connue sur les bords du Nervion. 
   On n'oubliera pas que cette temporada aurait dû être la grande temporada d'Emilio de Justo. La mala suerte a voulu qu'il en soit autrement mais rendez-vous est pris pour 2023.

   En ce qui concerne les toros, le choix de Victoriano del Rio est en adéquation avec le côté mainstream du cartel. Il faut reconnaitre que le ganadero madrilène, contrairement à beaucoup de ses concurrents commerciaux, a su préserver un fond de caste dans son bétail. Ce qui nous a valu le bon lot et la grande tarde de Bilbao. Il a été capable de fournir 9 lots complets dans les arènes de première catégorie espagnoles, le plus souvent avec succès. La France, toutefois, a été beaucoup moins bien traitée, peut-être parce que les arènes de première catégorie françaises sont loin du niveau des arènes espagnoles de catégorie équivalente pour ce qui concerne les corridas de figuras.
   Ceci n'empêche pas de rêver pour la saison prochaine d'un affrontement entre les trois figures du cartel et des élevages tels ceux de Baltasar Iban (excellents à Vic-Fezensac) ou Pedraza de Yeltes (excellents à Mont-de-Marsan).

   Le bon déroulement de la temporada passée, l'heureuse issue des derniers évènements hexagonaux  ne doivent pas nous faire oublier que l'équilibre de la fiesta est fragile. Et particulièrement, dans l'époque troublée que nous vivons depuis quelques mois, du point de vue économique. Le porte-monnaie des aficionados et du grand public n'étant pas extensible, il va falloir trouver des solutions pour contenir les coûts de production des spectacles taurins. Réduire les cachets des figures paraît une évidence. Mais
aussi trouver des moyens pour aider les novilladas avec ou sans picadors, sous peine de disparition de ce qui constitue le fondement de la corrida. Réduire les frais de cuadrillas ? Créer un fond  mutualisé qui permettrait de palier aux incertitudes financières ? L'union sacrée qui a prévalu ces derniers mois dans le monde taurin français pourrait être mise à profit pour s'attaquer sérieusement au problème.
 
 

 
 
 











Souvenir de la grande faena de Morante à Séville le 23 septembre (photo Aplausos)