dimanche 25 novembre 2012

En relisant Claude Popelin (4)

Estocade  Dans toutes les estocades la réussite veut qu'on perde un instant de vue la tête du taureau et qu'on se fie presque automatiquement au dominio pris sur lui. La lidia et son enchaînement rationnel au cours des trois tercios de la corrida visent d'ailleurs à un tel résultat final. Dans ce sens, l'estocade peut être tenue pour la clé de voûte de l'art du toreo. Aussi proclame-t-on qu'elle est "la minute de vérité". (...)



Clé de voûte

dimanche 18 novembre 2012

Toréer Wall Street




















Toréer Wall Street ce n'est pas une mince affaire. A défaut de bravoure et de noblesse le taureau a du poder et beaucoup de vice.
L'association Strike Dept qui lutte contre l'endettement ne manque donc pas de courage et a le bon goût d'utiliser le thème taurin dans ses affiches de propagande.
Pendant ce temps, en Espagne, un mot que l'on croyait oublié est réapparu à la une : desahucio (expulsion).


samedi 10 novembre 2012

Hommage à El Fundi

En guise d'hommage à la carrière du maestro de Fuenlabrada ces quelques extraits de réseñas parues dans la revue Toros ou le journal Sud Ouest, qui tentent de mettre en lumière, au gré de sa carrière, la somme des qualités de l'homme et du torero.


Mais El Fundi plonge une fulminante entière soulevant l'enthousiasme avec un cartilage, fleurs et désir de le revoir. (Georges Lestié, Vic, 1990, Cuadri)

Osons le dire, El Fundi mérite plus de considération et une meilleure position dans la hiérarchie taurine. Son courage, sa clairvoyance et son sens affirmé de la lidia ont encore fait la différence. (Joël  Bartolotti, Arles, 1993, Miura)

Il obtint l'oreille de son second toro devant lequel la plénitude de ses capacités de lidiador ne fut pas de trop. La faena concise - devant ces animaux il n'y a plus de pegapases - eut le mérite d'aller  a mas sur les deux cornes. (Jean-Marie Fontanille, Bilbao, 1995, Miura)

Vinrent ensuite des somptueuses séries de naturelles, parfaitement croisé, aguantant les retours de charges, templant muleta basse, courant la main autant qu'il est possible, et rematant loin derrière la hanche, et..."por debajo de la pala". (Frédéric Bruschet, Nîmes, 2004, Miura)

A bord du vaisseau amiral, le commandant José Pedro Prados alias "El Fundi", vétéran de la canonnière du Yang-Tsé-Kiang, lardé de cornadas et de médailles. (...) Trois séries au centre, plus naturelles que leur définition, des aidées par le bas, le manche tenu d'un doigt, un brelan d'afarolados précéderont une estocade à démâter la flottille ennemie. (Zocato, Vic, 2004, corrrida-concours)

S'imposer en douceur à un animal qu'il ne faut pas trop contraindre, à l'aide d'un toreo savant et à mi-hauteur avant de pouvoir baisser la main, implique une maîtrise consommée. (Joël Bartolotti, Arles, 2008, Miura)

Sa rigueur et sa probité lui ont valu, ce jour encore, un succés mérité et important en cette plaza de primerísima qu'est et demeure Séville, avec une vuelta au toro d'ouverture et une oreille au 4. (Joël Bartolotti, Séville, 2008)

L'incontournable El Fundi, sobrement parfait dans les deux premiers tiers, et supérieurement professionnel par la suite, est sorti une fois de plus en triomphe de son jardin gersois. (Bernard Feurer, Vic, 2008, Margé)
























Hommage  lors de sa despedida arlésienne



lundi 5 novembre 2012

Bilan 2012

Ma corrida rêvée

6 toros de José Escolar Gil
Javier Castaño
Ivan Fandiño
Alberto Aguilar


Les toros d'Escolar Gil ont été à l'origine de trois corridas françaises mémorables, de celles qui laissent des traces profondes dans une vie d'aficionado et qui fomentent l'aficion : l'encerrona de Fernando Robleño à Céret, la corrida de clôture de la Madeleine à Mont de Marsan et la corrida du 12 août à Dax. Ils sont solidement installés à la place qu'occupaient il y a quelques années les Victorino Martin, lesquels ont connu cette année un renouveau certain de même que les Cebada Gago.
Et les Fuente Ymbro ne sont pas mal non plus. Le lot quasiment parfait de Mont de Marsan restera lui aussi dans les mémoires. Par son sérieux Fuente Ymbro est devenu la ganaderia imprescindible de toutes les ferias françaises et espagnoles de catégorie. Et je ne sais par quelle alchimie Ricardo Gallardo est capable de répondre à la demande aussi bien au niveau du trapío que de la caste.

Chez les matadors aussi  cette année on se bat pour rentrer dans mon rêve. Mais, c'est étrange, je n'ai vu s'approcher aucune silhouette de los del G10. Les figuras ne feraient-elles plus rêver? Seul José Maria Manzanares, en fin de saison, après plusieurs mois d'inactivité en raison de ses problèmes récurrents de main, a tenté un moment d'y pénétrer à la suite de son triomphe sévillan de la San Miguel. Mais lorsqu'il a vu les toros il s'est discrètement effacé. Il faut reconnaître que, dans un tel cartel, il déparerait.
Ivan Fandiño, lui, y avait sa place réservée. Quel plaisir d' avoir pu déguster, tout au long de la temporada, les saveurs authentiques que le maestro nous a offertes: sincérité, entrega, dominio, pundonor!
Javier Castaño était en concurrence avec Fernando Robleño. La qualité de sa cuadrilla est un atout maître pour le salmantin.
Alberto Aguilar représente l'avenir. Il a sans doute franchi un palier au cours de la saison. Plus mature, plus dominateur mais toujours aussi sincère et assoiffé de triomphe. Sa faena et son coup d'épée face au terrifiant sixième Escolar Gil de Dax resteront pour moi un des moments les plus forts de la saison.

Cette année, après une temporada qui a connu, en France, de nombreuses tardes de haut niveau, ma corrida rêvée a un goût très marqué de réel... Sommes nous sur la bonne voie et est-ce la fin des rêves?

2011