samedi 31 juillet 2010

Novilladas d'août dans les Landes

En dehors du circuit des grandes ferias, le département des Landes offre tout au long du mois d'août des novilladas d'un grand intérêt. Les petites villes dans lesquelles elles ont lieu et pour lesquelles elles constituent l'élément majeur de la fête soignent l'organisation et la présentation du bétail. Le public est en général de bonne qualité, les présidences sérieuses et on pourra y voir des encastes variés.
Au programme :

HAGETMAU
dimanche 1 août : Fuente Ymbro
Cristian Escribano - Thomas Dufau - Juan del Alamo

lundi 2 août : Miura
Gomez del Pilar - Mathieu Guillon - Esau Fernandez


VILLENEUVE DE MARSANmardi 3 août : Martinez Gallardo
Jimenez Fortes - Thomas Dufau - Mathieu Guillon


PARENTIS
samedi 7 août : Prieto de la Cal
Javier Herrero - Martin Nuñez - Esau Fernandez

dimanche 8 août : Moreno de Silva
Nuno Casquinha - Juan Ortiz - Daniel Palencia


SOUSTONS
dimanche 8 août : Antonio Bañuelos
Gomez del Pilar - Cristian Escribano - Thomas Dufau


ROQUEFORTdimanche 15 août : Coquilla de Sanchez Arjona
Gomez del Pilar - Esau Fernandez - Lopez Simon


SAINTSEVER
dimanche 22 août : Camino de Santiago
Patrick Oliver - Thomas Dufau - Mathieu Guillon


SAINTPERDON (Mont de Marsan)
dimanche 29 août : Baltasar Iban
Sergio Flores - Juan del Alamo - Mathieu Guillon

jeudi 29 juillet 2010

Une honte pour la Catalogne

Le vote par les députés catalans (Catalogne espagnole) de la prohibition des corridas de toros à partir de 2012 est un évènement grave.
La Catalogne s'est toujours affirmée au cours de l'Histoire comme un lieu de liberté et de résistance à l'oppression. Par ce vote elle vient de tourner une page de son histoire. Durant ces dernières décennies le nationalisme catalan s'est peu à peu aigri, supportant de plus en plus mal sa part d'hispanité, tentant de la rejeter de manière tour à tour pitoyable, sournoise, puis de plus en plus frontale. Jusqu'à cette loi que l'on pourrait qualifier de fasciste car elle remet en cause la liberté culturelle des citoyens qui vivent sur son territoire. Une honte pour la Catalogne!
Une évolution si radicale doit en tout cas amener les aficionados à réagir : boycotter la Catalogne et ses produits me paraît la juste réponse face au mépris et à l'arbitraire de ceux qui voudraient aussi s'ériger en avant-garde bien-pensante du monde de demain.


Pour alimenter la réflexion quelques textes intéressants glanés sur le net :
- Xavier Klein sur son blog La Brega
- Nadège Vidal sur son blog Autour des taureaux
- Fernando Savater dans El Pais

mercredi 28 juillet 2010

Il y aura toujours des corridas en Catalogne



La ville de Céret organise chaque année au mois de juillet une célèbre feria taurine. Cette année encore le succès a été au rendez-vous et l'amour des toros y semble si enraciné que l'on peut être certain que la corrida a encore de beaux jours devant elle en Catalogne.

images tirées du blog Campos y Ruedos

mardi 27 juillet 2010

Tyrosse : ce qu'est une corrida intéressante

Il n'y a pas de secret, de poudre de perlimpinpin qui tienne, pour avoir une bonne tarde de toros, il y a deux ingrédients nécessaires : des beaux toros et de la caste. Bien sûr, si possible, trois vaillants pour se mettre devant; la cerise sur le gâteau c'est quand en plus il y a de l'art (ce n'était pas le cas aujourd'hui, le père Noël ne passe pas souvent, on sait que ça fait partie de son charme).
Admirablement présentés donc, astifinos, les Baltasar IBAN avaient dans l'ovale de Tyrosse, tout ce qu'il faut pour rendre jalouses des voisines plus huppées. Tous répondirent présents sous 13 piques. Trois d'entre eux (les 2, 3 et 4) avaient en outre toutes les qualités requises pour permettre de bonnes faenas. Les 1 et 6 s'éteignirent; mais le 5 que trois fortes piques n'avaient pas ébranlé et que les planches attiraient fit suer le burnous à Luis BOLIVAR et à sa cuadrilla. Auparavant le colombien avait coupé l'oreille du second après une faena qui compta quelques belles séquences par naturelles, sans toutefois exploiter jusqu'au bout les qualités de son adversaire.
On perçoit chez Ruben PINAR des possibilités qui, si un jour il se décide à toréer de verdad, pourraient lui permettre d'occuper un poste enviable dans la profession. En attendant, il gère, petit pied, une jeune carrière qui pourrait le mener, s'il n'y prend garde, tout droit au montón.
Le triomphe du jour pour RAFAELILLO face au très bon quatrième, le Murciano toréa avec trop de brusquerie pour emporter l'adhésion des esthètes mais tua d'un grand coup d'épée (deux oreilles).
Salut de José Mora aux banderilles, cornada à l'aisselle de Juan Rivera durant la brega du 6. Et présidence sérieuse, voilà qui a aussi son importance.

vendredi 23 juillet 2010

Madeleine 2010 (4)

Corrida de Victoriano del Rio

Dans la ligne médiocre de la feria


Tout commence pourtant pour le mieux avec Saladillo, bien roulé et bien armé. Il extériorise un fond de caste que Manolo SANCHEZ exploite avec classe et bon goût. Bon début de faena genou ployé et derechazos con empaque. La corne gauche est rétive, mais la bonne estocade aurait pu autoriser le vétéran à faire une vuelta. Celui-ci, conscient de son rôle et soucieux de ne pas faire d'ombre à ses camarades de cartel, se contente d'un modeste salut au tiers.
Puis tout part à vau-l'eau avec une succession de toros médiocres; le fond est atteint avec les 3 et 4, moribonds après la pique (toros malades?).
Au cinquième la messe est dite, le public est à cran et il ne faut pas compter sur MORANTE pour lutter contre le sort et remonter une tarde qui part en déconfiture.
Sébastien CASTELLA parvient tout de même à construire une faena intéressante au dernier mais il tue mal. Un petit succès final qui ne viendra pas masquer une tarde désastreuse.



Bilan

Un premier bilan, spontané mais de bon sens, a été fait par la dame qui, devant moi, à la sortie de la dernière corrida, a lancé à un ami : "C'était pas la peine de virer Chopera pour faire ça à la place!"

Le meilleur de la feria, en ce qui me concerne, aura été l'excellente actuación de Rafaelillo devant les Miura. Le petit torero de Murcie est en train de s'imposer comme une valeur sûre de la tauromachie actuelle.

Pour le reste, à l'exception de la corrida de Garcigrande, la feria a accumulé les revers et les déceptions; dans l'ordre :
- la présentation minable des Miura
- l'indécence de la présidence pour la novillada piquée
- l'absurdité de la corrida mixte
- le scandale des toros annoncés sous un faux nom d'élevage
- le ratage de la dernière corrida qui devait constituer le point d'orgue de la feria.


A vrai dire, les aficionados montois sont assez habitués à des ferias médiocres, mais il y a dans ce bilan quelque chose d'inquiétant, comme si le paraître était devenu, au Moun, le plus important. En effet, l'échec est d'autant plus cuisant que la feria était un triomphe avant même que d'avoir commencé. Imaginons un Montois (un peu naïf) obligé de s'absenter durant les fêtes; à son retour il serait bien surpris d'apprendre les modestes résultats des corridas : depuis plusieurs mois on ne cessait de lui annoncer combien sa feria était merveilleusement conçue par des gens si brillants et si pleins d'idées que les triomphes ne manqueraient pas d'être quotidiens.
Mais aujourd'hui que les cartes sont abattues ne reste que l'embarras et le ridicule de ceux dont le bluff est découvert.

jeudi 22 juillet 2010

Madeleine 2010 (3)

Corrida de FUENTE YMBRO

Corrida très bien présentée mais décevante. Tout avait pourtant bien commencé avec un toro violent qui renverse par deux fois la cavalerie. Puis le second est bien mis en valeur par Luis BOLIVAR, il se révèle pastueño à la muleta mais va a menos... Comme la corrida qui baisse d'intensité avec une succession de toros faibles ou de mala casta. A noter le magnifique jabonero sorti en dernière position, manso puissant semblant tout droit sorti des terres du duc de Veragua.

La prestation de Sergio AGUILAR a divisé les aficionados. Face à son premier, bronco et de charge courte, il torée de près, la muleta en retrait. Stratégie a priori adaptée mais qui contribua sans doute à étouffer le toro. Beaucoup pensaient que, cité de plus loin pour profiter de son élan, en avançant la muleta, la caste de ce toro aurait pu être mieux exploitée. Forte pétition après une grande estocade et vuelta du torero.

Belle faena, à la Rincon, avec temple et douceur de Luis BOLIVAR au second toro (oreille).

Arturo MACIAS a surpris par son peu de bagage technique. Visiblement, sa tournée européenne, mal engagée et mal conduite, tourne au cauchemar pour la vedette mexicaine. Sur le sable du Plumaçon, il erra comme une âme en peine, à la merci permanente de ses adversaires.


Une novillada de charité

Faut-il qu'on ait si peu confiance en l'avenir de nos deux toreros pour qu'on les oppose à des novillos de si modeste trapío et qu'on leur fasse cadeau de six oreilles!
Ne nous voilons pas la face, nos deux novilleros sont certes méritants, courageux, estimables mais ils n'ont pas beaucoup progressé par rapport à l'an dernier. Et je ne suis pas sûr que les triomphes faciles comme celui du jour soient la meilleure manière de les aider à avancer sur le chemin ardu qu'ils ont choisi.
Quant au président complice, comment peut-il faire jouer la musique, puis donner deux oreilles pour un travail - qui plus est conclu par un bajonazo - à un novillo auquel il manque une corne! La honte des palcos.


Je n'ai pas assisté à la mixture de l'après-midi. Les organisateurs, qui ne manquent pas d'idées, avaient, à ce qu'on m'a rapporté, rajouté un intermède mécanique sous la forme d'un rouleau compresseur; il aurait obtenu un vif succès populaire.
Plus grave, il semblerait qu'il y ait eu fraude sur l'appellation des toros. Si cela est vrai l'affaire mérite de connaître des suites et serait révélatrice d'un certain état d'esprit délétère à Mont de Marsan.

mercredi 21 juillet 2010

Madeleine 2010 (2)

Corrida de GARCIGRANDE

Aujourd'hui corrida réussie : trois vedettes, bons toros, 6 oreilles, public satisfait.
Le genre de tarde dont, en général, il n'y a pas grand chose à dire. Et pourtant...

Pour moi, il y eut au cours de la corrida deux moments particulièrement intéressants, deux moments de combat.
D'abord lorsque Matias TEJELA dut puiser au plus profond de lui-même pour dominer Malvestido, joli colorado encasté qui l'avait vilainement pris au cours d'une série de naturelle.
Ensuite lorsque Enrique PONCE se colleta avec Secuestrador, seul manso de l'après-midi, réfugié aux planches dès le premier tercio. La lidia de PONCE, ses différentes stratégies, leur réussite ou leur échec, tout fut passionnant jusqu'à l'échec final dont témoigna une mise à mort laborieuse qui vit le maestro frôler les trois avis.

Mais parlons des toros. Domingo Hernandez avait envoyé au Plumaçon ce qui se fait de mieux pour ce genre de corrida. Un encierro brave, noble, solide, chargeant jusqu'au bout (jusqu'au bout de la passe et jusqu'au bout de la faena). Un luxe de corrida. Avec un sérieux bémol : les cornes des deux derniers, indécentes. Un autre bémol, le petit nombre de piques prises (sept). Mais là, les toreros (et la présidence) ont leur part de responsabilité car si le JULI, étant donné ses capacités techniques et morales actuelles, peut se permettre de demander le changement de tercio après une simple pique, il n'en allait pas de même, aujourd'hui, pour ses camarades de cartel. Une pique de plus à leurs toros respectifs leur aurait sans doute facilité la tâche. N'est pas JULI qui veut! On peut même penser que certains toros piqués dans les conditions d'une corrida-concours auraient pu offrir une tout autre image de leur bravoure que celle donnée par la misérable pique unique carioquée. Mais c'était aujourd'hui jour de passes et non de piques. Les meilleurs, le premier plus bravucón que brave avec lequel, en d'autres temps PONCE eut fait un malheur, le troisième qui fit mordre la poussière au groupe équestre, et le dernier face auquel TEJELA redevint un infumable pegapase.

Ah oui, il faut quand même parler un peu du JULI, grand triomphateur de l'après-midi avec quatre oreilles! Quand il torée par naturelles ou par derechazos pas un olé! Puis en fin de faena , il chauffe le public par un toreo de proximité parfaitement au point. Il parachève l'ouvrage avec ses estocades fulminantes (impressionnante celle au 2, mais un petit raté au 5 avec mete...y saca).
J'ai la nostalgie du JULI vu ici il y a quelques années face aux San Martin, il m'avait ce jour-là ému aux larmes. Est-ce moi qui ai changé? le toreo du Juli ? les toros (ah! la vive noblesse des petits santacolomas de Chafik)? Toujours est-il qu'aujourd'hui le Madrilène m'a laissé de marbre.

mardi 20 juillet 2010

Madeleine 2010 (1)

Corrida de MIURA

Un lot de troisième catégorie pour une arène dite de première.

La feria débute comme s' était terminée la précédente : par un couac.
La corrida de MIURA ressemble à una limpieza de campo. Elle sent les soldes d'été où l'on vous fourgue à prix cassé le troisième choix dont personne d'autre n'a voulu. Et comme en plus elle est faible voire, pour certains, invalide la déception est grande.

Juan José PADILLA est visiblement, après sa grosse cogida de Pampelune quelques jours auparavant face à des Miura autrement plus sérieux, en phase de récupération. Calme plat donc.

RAFAELILLO a été réellement bon. Toréant avec douceur le pastueño second dans d'importantes séries de naturelles. Puis bataillant avec intelligence et sincérité face au cinquième, le plus miura du lot. Mais il tue mal et doit se contenter d'un salut au tiers et d'une vuelta.

Julien LESCARRET a vu sortir trois toros et pourtant il n'a pu donner une seule passe de l' après-midi. Frustrant pour un torero qui a besoin de se montrer. Son premier Miura, invalide, est remplacé par le sixième, tout aussi invalide mais maintenu en piste; en sixième position sort un cinqueño obèse de José Vazquez qui a si bien profité de son passage dans les corrals des arènes de Casas qu'il n'arrive plus à mettre un pied devant l'autre. Rideau.

vendredi 9 juillet 2010

A propos d'une image

Interrogé par la revue L'Histoire (n°290, septembre 2004) à propos des combats de gladiateurs à l'époque romaine, le grand historien Paul Veyne disait : "On est parfois tenté de comparer la gladiature à une corrida. Cela n'a pourtant rien à voir. Assister à une course de taureaux, c'est voir des hommes courageux prendre des risques. Voir cela nous fait battre le cœur mais nous ne souhaitons pas que ces hommes meurent. Et si cela arrive ou menace d'arriver, on pousse un hurlement de terreur.
Aucune image de corrida ne représente de torero encorné; et si c'était le cas, ce serait un scandale. Tandis que les lampes romaines, les bas-reliefs, les peintures antiques représentent toujours, avec délectation, le moment où un gladiateur était égorgé. Ceux qui assistaient aux combats de gladiateurs avaient le plaisir de voir des hommes se tuer. Et plus ils en voyaient mourir, meilleur était le spectacle."
Je me demande si l'empressement, l'opiniâtreté, voire la délectation avec lesquels a été montrée la fameuse image de la récente cornada de Julio Aparicio, y compris dans des médias taurins, n'est pas, chez nos contemporains, le signe d'un changement de mentalité.
Bien sûr l'évolution technologique, avec l'instantanéité de l'information qu'elle permet, n'y serait pas étrangère. Monde de plus en plus virtuel et aseptisé qui appelle, en contrepartie, toujours plus de mort, de sordide, de réel.
A moins qu'il ne se soit agi de donner au grand public des gages de dangerosité de l'activité taurine.
En tout état de cause, ceux qui se sont toujours repus de ce genre d'images, ce sont les anti-taurins. Ils ne peuvent réprimer leur jouissance à la vue du torero encorné; ils dévoilent ainsi, eux les bien-pensants, leur fond de culotte malpropre et révèlent leur vrai visage, celui de l'abjection et de la haine de l'humain.

dimanche 4 juillet 2010

Hemingway, fascination pour la corrida (3)

Liste des nouvelles d'Ernest Hemingway où il est question de corrida

De nos jours (In our times), recueil "expérimental" de textes courts (1924) dont le sujet est la mort contient 6 textes sur la corrida intitulés tout simplement :
  • Chapitre 2
  • Chapitre 12
  • Chapitre 13
  • Chapitre 14
  • Chapitre 15
  • Chapitre 16
Les nouvelles suivantes sont dans l'ordre chronologique de leur écriture :
  • Sur l'écriture (1924)
  • L'invincible (1924)
  • Histoire banale (1925)
  • La mère d'une tante (1933)
  • La capitale du monde (1936)

Auxquelles, pour être exhaustif, il faut rajouter un conte taurin :

  • Le taureau fidèle (paru en France en 1969)



Mais aussi deux nouvelles sans rapport avec la tauromachie qui se déroulent en Espagne :

  • Collines comme des éléphants blancs (1927)
  • Un endroit propre et bien éclairé (1932)

Et ne surtout pas oublier les nouvelles sur la guerre civile (ou y faisant allusion) :

  • Le vieil homme près du pont (1938)
  • La dénonciation (1938)
  • Le papillon et le tank (1938)
  • Veillée d'armes (1938)
  • Personne ne meurt jamais (1938)
  • En contrebas (1939)
  • Paysage avec silhouettes (1939)
  • L'étrange contrée (1950)

Tout se trouve dans ces deux livres