dimanche 29 décembre 2013

Toreros para la historia IV

   Il y a dans l'Histoire une grande ambigüité. Elle nous aide à comprendre notre présent mais les histoires qu'elle raconte sont aussi celles que nous voulons bien entendre ou celles que les idéologues politiques ont décidé qu'il fallait que nous entendions. On n'avance jamais avec suffisamment de prudence sur ce terrain-là.
   L'histoire de la tauromachie n'échappe pas à la règle. Et, si j'aime bien la série de Fernando Achucarro, c'est qu'elle nous donne à voir  des documents bruts, témoignages pris par une caméra qui se veut objective, que chaque aficionado reçoit d'abord de plein fouet puis peut analyser et commenter à l'aune de ce qu'est sa représentation du toreo d'hier et d'aujourd'hui ... et tant mieux (ou tant pis) si ces témoignages nous incitent à modifier nos représentations.

   Le grand intérêt du volume IV est de nous offrir de larges extraits d'une corrida donnée à Valence le 23 septembre 1925. Au cartel des toros de Carmen de Federico pour Nicanor Villalta, Cayetano Ordoñez "Niño de la Palma" et Francisco Tamarit "Chaves", jeune promesse locale qui prenait ce jour-là l'alternative.
   Les titulaires du fer de Murube, annoncés Carmen de Federico à la suite de l'achat de la ganaderia par J. M. Urquijo son banquier de mari, sont combatifs, braves, nobles, avec une fixité (fijeza) que n'avaient peut-être pas les toros des époques antérieures, fixité qui permet aux toreros de parar et d'aguantar avec plus de sérénité. Nous sommes au cœur de la révolution belmontine.
   Le lot est crédité de 45 piques pour 18 chutes et 14 chevaux tués. Je ne suis pas de ceux qui s'esbaudissent devant ces chiffres car les chevaux sans peto sont des proies faciles pour des toros combatifs et les picadors passent plus de temps à essayer de garder leur équilibre ou à rouler au sol qu'à piquer. Il me semble qu'un assez bon lot de toros d'aujourd'hui, piqué dans les mêmes conditions, arriverait assez facilement à un tel résultat.
   Ce qui est certain c'est que les toros de ce 25 septembre 1926 ne sont pas tardos ou parados au dernier tiers, ils chargent avec vivacité au moindre cite et ne font preuve d'aucune faiblesse de pattes.
   En ce qui concerne la manière  de toréer ce qui m'a le plus frappé c'est l'évolution du toreo de cape par rapport à l'époque précédente (celle qui s'est achevée avec la mort de Joselito). Les quites sont toujours aussi nombreux mais ils ne sont plus constitués de simples recortes et desplantes, le toro est désormais conduit dans des passes complètes au cours desquelles son embestida est templée. Les toreros chargent la suerte au maximum et font passer le toro au plus près de leur corps avec le souci de lier les passes entre elles pour constituer une série. Il en résulte une émotion artistique indéniable qui nous touche malgré le filtre de l'écran.
   A la muleta on sent la même volonté d'appliquer les nouveaux canons du toreo mais, soit que la technique manque encore, soit que les toros fassent preuve d'une codicia encore trop difficile à maitriser, la réussite est incertaine. D'autres temps viendront...

On trouve, sous forme de coffret (6 dvd), l'intégrale de la série pour la somme raisonnable de 50€.

vendredi 20 décembre 2013

Bien faire les choses

...C'est ce à quoi se sont attachés les membres du collectif Pedro Llen. Ils ont d'abord réussi à mobiliser l'aficion autour de leur projet, à savoir permettre à un lot de toros de Sanchez Fabres (origine Coquilla) de finir leur vie en combattant dignement sur le sable d'une arène plutôt que pitoyablement dans un anonyme abattoir.
   Et le 8 mai dernier, à Saintsever, le succès était au rendez-vous : organisation impeccable et tarde de toros de grand intérêt.
   Aujourd'hui pour clôturer leur projet, ils envoient aux donateurs un compte rendu détaillé de leur action et un bilan financier complet, le tout accompagné d'un dvd retraçant les principaux moments taurins de l'aventure.
   Du bilan financier il ressort que, grâce à la taquilla (1014 entrées payantes) et aux dons des aficionados (17 680 €), le collectif a équilibré ses comptes. Il convient de préciser que le ganadero avait offert les toros. Il a reçu le prix de la viande (2000 €) et la tête naturalisée du dernier toro lidié. Sans compter - ce qui n'a pas de prix - la joie de voir ses toros combattre - et bien combattre.
   Le dvd met en évidence la classe et l'excellent toreo de José Calvo (On est étonné qu'avec de telles qualités le Valencien soit si peu connu, l'époque est bien dure pour les toreros con clase), la vaillance de Thomas Dufau dont la carrière a peut-être pris un tour nouveau ce jour-là.
   Au vu du bon comportement des toros de Sanchez Fabres (y compris les sobreros combattus en privé - longue séquence sur le dvd) dont plusieurs furent des toros complets, la situation marginale dans laquelle se trouve l'élevage aujourd'hui parait une claire injustice. On mesure à quel point la facilité que représente pour le mundillo l'utilisation à outrance du domecq aseptisé fait des ravages.
   Mais l'aventure des coquillas de Sanchez Fabres continue; la camada 2013 compte 25 mâles qui devraient être combattus en non piquée.
   En attendant des jours meilleurs...





Le dernier coquilla?
photo Laurent Larrieu Campos y Ruedos

mardi 3 décembre 2013

Deck grand cru

On peut savourer un met, un vin; on peut aussi se délecter d'un texte. Éloge de l'aficion, celui qu' Olivier Deck a écrit et que Campos y Ruedos vient de publier fait partie de ceux dont on déguste la justesse et la finesse.
Merci Olivier Deck de si bien dire la dignité de notre aficion.

Olivier Deck   Éloge de l'aficion  Campos y Ruedos

Vincent Van Gogh, arènes d'Arles, 1888, Musée de l'Ermitage

lundi 2 décembre 2013

Ganaderos en difficultés (3)

   Cuadri, Adolfo Martin : prononcer ces deux noms de ganaderias suffit à vous propulser dans le gotha de l'aficion torista. Céret récupère un lot de Cuadri initialement prévu pour Bilbao et l'aficion tout entière admire l'audace des Catalans. Les Vicois annoncent des Adolfo Martin pour leur prochaine feria, les voilà réadmis par les plus grincheux  dans le giron des arènes de la plus pure tradition torista. Annoncer des Cuadri ou des Adolfo Martin sanctifie une feria. C'est là le grand succès de ces élevages dans la gestion de leur image.
   Pourtant, si l'on se risque à évaluer la prestation de leurs toros sur le sable des ruedos français et espagnols, on s'aperçoit bien vite que le compte n'y est pas tout à fait. Les deux dernières temporadas ont été des plus discrètes. Si l'on se borne à 2013, aucun lot complet n'est venu justifier le prestige des deux élevages. Certes quelques bons toros de ci de là ont permis de rappeler les potentialités de chaque fer. Je pense par exemple aux deux Cuadri de Dax dont l'un a permis un tercio de pique qui restera dans les mémoires, à un Adolfo lidié lors des Fallas qui obtint le prix du meilleur toro. C'est peu en regard des attentes de l'aficion et des nombreux toros faibles, mous et décastés qu'il lui a fallu aussi trop souvent subir.
   Ce qui me soucie dans cette morne plaine c'est que, pendant ce temps, beaucoup d'élevages dits "toreristas" ont fait de gros progrès. Ils sont parvenus à fabriquer en masse des animaux parfaitement adaptés aux objectifs de production qui leur sont assignés. Dans le meilleur des cas, lorsque s'exprime leur noblesse vive, permettre aux figures qui les toréent de triompher. Dans le pire, lorsque prédomine faiblesse et fadeur, ne gêner personne, pas même le public puisque le professionnalisme des toreros leur permet la plupart du temps de couper quelques oreilles de peu de poids ... y todos contentos.
   Mais la corrida ne doit pas se borner à cela et, si elle veut tenir toute sa place, la tauromachie du toro fort et encasté, celle où l'émotion artistique nait d'un combat authentique, nécessite des élevages sur lesquels l'aficion doit pouvoir compter pour fournir avec un minimum de régularité les toros qui  rendent cette tauromachie si passionnante. On peut donc regretter qu'à ce jour les élevages de Cuadri et d'Adolfo Martin ne soient pas parvenus à cette réussite.
   Noël approche et chacun sait qu' "aimer les toros, c'est chaque après-midi vers les cinq heures, croire au Père Noël et aller à ses rendez-vous", aussi je ne doute pas un seul instant que la temporada prochaine viendra balayer d'un vent léger toutes mes réticences ...


Toros de Cuadri de la camada 2014
Photo tirée de l'excellent site de la ganaderia

mercredi 27 novembre 2013

Un blog de salubrité publique



   A l'heure où nous subissons une offensive particulièrement violente de la part des groupuscules animalistes, le blog de Vincent Pousson Idées liquides et solides apparait comme un havre d'humanisme et un élément de résistance face au déchainement de tous les intégrismes bienpensants qui pourraient, si l'on n'y prend garde, transformer un jour notre art de vivre (employons sans hésiter les grands mots) en un cauchemar digne du Meilleur des Mondes.
   Lors de l'affaire de la photo de Padilla, Campos y Ruedos avait attiré l' attention  sur ce résident de Barcelone (nobody's perfect) capable de pourfendre l'imbécillité nationaliste (Barcelone : quand la fille de joie devient triste) aussi bien que "l'indécence de la pleurnicherie animaliste" (Ils me gavent, les défenseurs des canards!).
   Mais Vincent Pousson est avant tout un amoureux des vins et de la bonne chère. Ses textes donnent envie de bien manger et d'ouvrir une bonne bouteille ...Je n'ai pas de meilleur compliment à lui faire!

Plop!...C'est la saison du beaujolais nouveau



















En rêvant pour cet été à des finos de luxe



Photos extraites du post Boire de la patience, comprendre l'urgence
  

lundi 11 novembre 2013

Bilan 2013



Ma corrida rêvée

6 toros de Victorino MARTIN 6
     Morante de la PUEBLA  
     Ivan FANDIÑO 
     Alberto AGUILAR


   Après une année 2012 pléthorique en grandes tardes dans les ruedos français, 2013 a marqué le pas. La raison vient peut-être d'une baisse de régime certaine chez les deux élevages sur lesquels les plus grandes espérances de la temporada reposaient : Escolar Gil et Fuente Ymbro. Pour les Fuente Ymbro c'est d'ailleurs plus que d'une baisse de régime dont il s'agit mais d'un véritable fracaso.
   Celui qui s'en est trouvé fort marri c'est Ivan Fandiño qui avait misé l'essentiel de sa saison sur les affrontements avec les pensionnaires de Ricardo Gallardo. Malgré ces contre-temps, le vizcaino reste de très loin le torero le plus régulier et le plus intéressant de la temporada. Souhaitons que son nouveau statut de figura ne le conduise pas à éluder les confrontations avec les élevages les plus sérieux. Par exemple Victorino Martin.
   Car Victorino, malgré le très grand nombre de toros qu'il a fait lidier cette année (91 presque autant que Nuñez del Cuvillo!), reste une valeur sûre. Chaque course du sorcier de Galapagar présente de l'intérêt et les sommets sont parfois atteints (corrida de Bilbao, Matemáticas à Dax).
   Matemáticas nous conduit tout naturellement à Morante. Il faut savoir gré ici aux organisateurs dacquois d'avoir permis au rêve (l'affrontement entre le matador qui torée le mieux et l'un des élevages les plus redouté) de devenir réalité. En souhaitant pour 2014 que ce rêve puisse se renouveler ... à Dax mais aussi en de nombreux autres endroits de la planète taurine!

2012


Alberto Aguilar torero de corazon
photo Juan Pelegrin Blog (de fotos) de Manon

jeudi 7 novembre 2013

Ganaderos en difficultés (2)

   Lors de la dernière feria d'Alès, les toros de Prieto de la Cal ont donné un spectacle pitoyable. "Les quatre premiers toros passèrent leur temps à se vautrer sur le sol " (Pierre Cournac, Toros n° 1953), douchant les espoirs des aficionados venus admirer les combats des descendants des fameux Veragua.
   Quelques jours plus tard, à Vic Fezensac, c'était au tour des pupilles d'Adelaida Rodriguez de désespérer l'aficion. "On pouvait espérer un final de Pentecotavic réconfortant. Hélas! Il n'en fut rien, et, ce, à cause d'un fléau qui paraissait atténué ces derniers temps : une faiblesse affligeante entraînant des chutes désespérantes" (Jean Pierre Clarac, idem).
   Dans un dossier réuni par Jean Jacques Dhomps sur le site de la Fédération des Sociétés Taurines de France, on apprend que les vétérinaires taurins français Compan, Bourdeau et Derrey attribuent principalement cette faiblesse à un problème d'alimentation.
   Cela fait maintenant plus d'un quart de siècle que les vétérinaires taurins, aussi bien espagnols que français, ont analysé les problèmes liés à l'alimentation du toro de combat et ses rapports avec la faiblesse de pattes. Il résulte de leurs recherches que l'alimentation moderne (pienso), paradoxalement trop riche, est mise en cause car, lorsqu'elle est  mal maîtrisée, elle provoque des maladies telles que acidose, lésions hépatiques, fourbure; elle produit en outre une musculature inadaptée à l'effort que nécessite le combat du toro dans l'arène.
   Nul ganadero digne de ce nom ne devrait aujourd'hui ignorer le résultat de ces recherches et les applications pratiques qui en découlent quant à la conduite d'une ganaderia. C'est pourquoi, à la vision de leurs toros roulant au sol, les aficionados sont en droit de s'interroger sur les compétences ganaderas des responsables des élevages de Prieto de la Cal et d'Adelaida Rodriguez.
   En tout état de cause, il est certain que les organisateurs, échaudés par de si malheureux résultats, ne seront pas prêts de sitôt à renouveler leur confiance aux élevages précités.
















Malgré une corne abimée, magnifique exemplaire de Prieto de la Cal, con trapío.
Pourtant une fois sur le sable de l'arène....
Prieto de la Cal : des toros de campo plutôt que de ruedo?
photo Laurent Larrieu, Campos y Ruedos

lundi 28 octobre 2013

Liste des écarteurs champions de France de course landaise

   Champion de France de course landaise, l'appellation est un peu ridicule. Champion des Landes ou d'Aquitaine serait plus modeste ... mais le championnat a été inventé dans le Gers à Nogaro où il s'est exclusivement déroulé pendant de nombreuses années. Champion de Gascogne serait parfaitement adapté à moins de développer le côté mégalo et dire champion du Monde.
   Toujours est-il que, depuis sa création par Robert Castagnon en 1956, le championnat de France des écarteurs est un événement coursayre éminemment sérieux. Chaque fin de saison, face aux plus redoutables vaches des différents troupeaux, les six meilleurs écarteurs de l'année s'affrontent dans une course de longue haleine à l'issue de laquelle le vainqueur sera toujours l'écarteur à la fois le plus brillant, le plus solide et le plus fin stratège.
   Voici la liste des champions :

1956 : MAXIME (Robert Goeytes)
1957 : MAXIME
1958 : MICHEL I (Michel Vis)
1959 : MICHEL I
1960 : Jo BARRÈRE
1961 : Jean Claude LEY
1962 : Christian DARRACQ
1963 : RAMUNTCHO  (Christian Vis)
1964 : Jean Claude LEY
1965 : RAMUNTCHITO (Guillaume Vis)
1966 : RAMUNTCHITO
1967 : RAMUNTCHITO
1968 : RAMUNTCHITO
1969 : RAMUNTCHITO
1970 : RAMUNTCHITO
1971 : RAMUNTCHITO
1972 : RAMUNTCHITO
1973 : RAMUNTCHO
1974 : RAMUNTCHITO
1975 : RAMUNTCHITO
1976 : Michel BERGEZ
1977 : RAMUNTCHITO
1978 : Gilbert DUCASSOU
1979 : Didier BORDES
1980 : Jean Claude LABORDE
1981 : Jean Claude LABORDE
1982 : MARC-HENRI (Marc-Henri Truchat)
1983 : Alain NOGUÈS
1984 : Didier LAPLACE
1985 : Didier BORDES
1986 : Jean Pierre RACHOU (Jean Pierre Guillé)
1987 : Jean Pierre RACHOU
1988 : Jean Pierre RACHOU
1989 : Didier GOEYTES
1990 : Didier GOEYTES
1991 : Christophe DUSSAU
1992 : Thierry BERGAMO
1993 : Thierry BERGAMO
1994 : Christophe DUSSAU
1995 : Thierry BERGAMO
1996 : Jean Marc LALANNE
1997 : Christophe DUSSAU
1998 : Christophe DUSSAU
1999 : Didier GOEYTES
2000 : Christophe DUSSAU
2001 : Christophe DUSSAU
2002 : Christophe DUSSAU
2003 : Christophe DUSSAU
2004 : Benjamin de ROVERE
2005 : Benjamin de ROVERE
2006 : Benjamin de ROVERE
2007 : Loïc LAPOUDGE
2008 : Loïc LAPOUDGE
2009 : Hugo VINEY-THOMAS
2010 : Mathieu NOGUÈS
2011 : Mathieu NOGUÈS
2012 : Vincent MUIRAS
2013 : Mathieu NOGUÈS
2014 : Mathieu NOGUÈS
2015 : Alexandre DUTHEN
2016 : Loïc LAPOUDGE
2017 : Loïc LAPOUDGE
2018 : Gauthier LABEYRIE
2019 : Cyril DUNOUAU 
2022 : Cyril DUNOUAU

 
   Comme la tauromachie espagnole, la course landaise est souvent une affaire de famille. Les trois frères Vis totalisent 15 titres de champion. Didier Goeytes est le fils de Maxime, premier champion en 1956. Mathieu Noguès enfin, actuel tenant du titre, est le fils d'Alain sacré en 1983.



















Le podium  du premier championnat de France en 1956 à Nogaro, de gauche à droite : Gilbert Saint Martin (3ème), Marcel Forsans (2ème) et Maxime (vainqueur).

mercredi 16 octobre 2013

Ganaderos en difficultés (1)

Toros de Fuente Ymbro, août 2013
   Une suite de prestations catastrophiques. Des corridas flinguées par des toros faibles et sans caste.

Séville, Hôtel Vincci, 3 septembre 2013, conférence de presse de Ricardo Gallardo, propriétaire de l'élevage
   La suffisance du self made man triomphant a laissé place à la mine atterrée du looser qui ne comprend plus ce qui lui arrive. L'heure est grave... Il y a une question de narcissisme;  il y a aussi une question de sous : cette camada de la saison prochaine, il va bien falloir la vendre, et, si possible, à un bon prix. Mais du côté des empresas, ça risque de renâcler fort.
   Heureusement, en notre époque de pouvoir des experts, la science a réponse à tout. On analyse, on vétérinarise. Ça y est, le mal est trouvé : crise de foie chez les toros pour guérir une crise de foi chez les aficionados et dans le mundillo. Le producteur de pienso avait eu la malencontreuse idée de changer la composition dudit pienso. Ouf!

   Juan Pedro Domecq nous avait déjà fait le coup il y a quelques années après une accumulation de désastres sévillans. Mais bon, si les JPD (ou d'autres) ne montrent, corrida après corrida, que faiblesse et decastamiento, ce n'est pas un problème pour leurs propriétaires puisque c'est précisément pour cette faiblesse et ce manque de caste qu'on leur achète leurs toros.
   Il n'en va pas de même pour les Fuente Ymbro qui ont bâti leur réputation sur la caste, à tel point que, malgré leur origine domecq, certaines figuras rechignent à être annoncées face à eux.
   Bien sûr, ce que tout le monde pense tout bas, y compris sans doute le ganadero, à voir sa mine d'enterrement à l'hôtel Vincci, c'est que le vrai problème rencontré par la ganaderia est un problème de caste. Faire pisser la vigne ne permet en aucun cas d'obtenir un grand cru. Vendre dans une temporada 111 toros et 74 novillos (source Tauroweb) se fait forcément au prix d'un sélection très relâchée dont les conséquences se retrouvent sur le sable de l'arène.

   Rentrer dans le rang des domecqs de cantine ou redevenir un ganadero qui crée l'événement et ouvre l'appétit aux aficionados, il va falloir que Ricardo Gallardo fasse un choix.
   Rendez-vous dès la prochaine temporada...

lundi 7 octobre 2013

Toros est mort, vive Toros

   Comme beaucoup d'aficionados, je crois, l'annonce des difficultés de la revue Toros m'a surpris et m'a inquiété. Tout d'abord parce que le très ancien abonné que je suis attend toujours l'arrivée de la vieille dame avec délice et prend beaucoup de plaisir à passer un moment en sa compagnie. Ensuite parce que sa disparition constituerait un tragique échec pour l'aficion française. La doyenne des revues taurines, celle qui sous l'impulsion de Paquito, le fils de la fondatrice Miqueleta, puis sous la direction de Pierre Dupuy et de Joël Bartolotti a été l'exemple même de la probité et du respect de l'éthique de la corrida ne saurait disparaître sans que cela soit le signe d'un mal sournois qui rongerait l'aficion française....
   Mais l'heure n'est pas aux états d'âme car un plan B porté par des revisteros de la revue semble très sérieusement envisageable.
   Ce qui me paraît évident c'est qu'une revue comme Toros avec l'intégrité de ses collaborateurs et sa ligne clairement toriste doit continuer à jouer son rôle dans le panorama des médias taurins de notre pays. Personnellement, c'est le seul moyen d'information auquel je fais totalement confiance pour savoir ce qui s'est réellement passé dans une arène. Les grands sites espagnols que l'on trouve sur internet sont tout juste bons à comptabiliser le nombre d'oreilles coupées et de toros indultés. Quant aux blogs, partiels et partiaux (c'est leur intérêt et leur raison d'être), ils ne jouent pas dans la même cour.
   Affaire à suivre, l'aficion française a besoin de Toros.

mercredi 25 septembre 2013

Des écologistes un peu bébêtes

 

















Après les trois élus dacquois soutenant les manifestations organisées par des animalistes dont les méthodes ont de forts relents mafieux et fascistes voici que des députés d'Europe Ecologie - Les Verts (EELV) déposent un énième projet de loi visant à interdire les corridas.
   Le parti écolo-bobo qui ne doit sa présence à l'Assemblée Nationale qu'au bon vouloir du Parti Socialiste s'effraie vraisemblablement à l'idée d'aborder avec son puissant protecteur les sujets qui fâchent et pour lesquels, pourtant, son intervention serait conforme à son idéologie affichée : à savoir les problèmes de l'énergie (en particulier de l'énergie nucléaire), des transports ou de notre mode de production et de consommation. En conséquence, ils n'ont rien trouvé de mieux que ferrailler sur les petits oiseaux et les toros de combat. Ah! les braves gens!
   Mais peut-être sont-ils mal informés. Sans doute ignorent-ils que, dans les pays de tradition taurine, grâce à l'existence de la corrida, des centaines de milliers d'hectares sont dédiés à l'élevage des toros de combat. Autant de hâvres de paix, de zones naturelles protégées et bien protégées par les toros de combat, maîtres des lieux. Leur abandon, avec toutes les conséquences qui pourraient en découler (incendies, création de paradis pour chasseurs, exploitation agricole intensive, urbanisation, etc ...) constituerait un véritable désastre écologique. Pour ces raisons toutes simples, être à la fois un véritable militant écologiste et vouloir l'abolition des corridas  me paraît totalement contradictoire. Mais, c'est bien connu, qui veut faire l'ange fait la bête.
   Cela dit,  on peut voir aussi dans ce combat un peu bébête un dévoiement, le passage d'une idéologie écologiste humaniste à une idéologie animaliste sectaire, prélude à l'imposition d'un nouvel ordre moral... Ces gens-là pourraient alors devenir dangereux.


photo : Elessar
  

lundi 23 septembre 2013

Santa Coloma - Albaserrada à Logroño



   Le desafio ganadero Santa Coloma - Albasserada organisé par l'empresa Chopera dans le cadre de la feria de Logroño n'a pas vu les matadors couper un monton d'oreilles. La plupart des commentateurs des principaux médias d'internet, qui restent habituellement très discrets lors des fracasos à répétition de l'encaste domecq, n'ont pas manqué l'occasion de sortir leur venin et d'organiser un enterrement de première classe pour l'encaste santa coloma.
   Moi qui, devant mon petit écran, avait trouvé la course plutôt intéressante j'en suis resté baba.
   Il est vrai que plusieurs éléments sont allés à l'encontre du succès de l'après-midi. Tout d'abord, les matadors n'ont pas joué le jeu au premier tiers et n'ont pas mis les toros en suerte comme ils auraient dû le faire. Ensuite, le meilleur des toros est sorti en premier et a été toréé par le seul diestro sans illusion du sextet. Enfin les deux faenas durant lesquelles on a pu voir des moments d'authentique toreo  ont toutes les deux été mal conclues par les toreros.
   Voici, pour plus de précision, les qualités et défauts de chaque toro, tels que je les ai vus et  une appréciation sur le travail de chaque matador.

1- Misterioso de José ESCOLAR GIL
défauts : après une bonne première pique, sort seul, sans avoir poussé, de la deuxième rencontre.
qualités : toro excellentissime à la muleta, noble, encastado, repetidor sur les deux cornes.
Luis BOLIVAR très en-dessous.

2- Pajarito de LA QUINTA
défauts : une certaine sosería dans la charge, gardant la tête à mi-hauteur, andarin en fin de faena.
qualités : très grande noblesse, pousse sous la première pique, poursuit longuement un banderillero.
Paco UREÑA donne un excellent début de faena, plein de classe et de temple mais a le tort de trop prolonger son travail.

3- Mercedario de FLOR de JARA
défauts : hétérodoxe en deux piques : donne force coups de tête puis colle le cheval, faible de patte, va a menos
qualités : poursuit longuement un banderillero, noble sur la corne droite
Très bon toreo de Joselito Adame jusqu'à réussir une remarquable série de derechazos, final accroché.

4- Madroño d'Adolfo MARTIN
défauts : toro incertain, court de charge, qui ne se livre qu'à regret
qualités : met bien la tête à droite.
Ruben PINAR arrache un à un quelques bons derechazos. On peut penser qu'il aurait obtenu davantage du toro en se croisant un peu plus.

5- Huecino d'Ana ROMERO
défauts : court de charge, protestant en fin de passe
qualités : pousse fort sous la première pique jusqu'à faire tomber le picador.
Faena adaptée d' Antonio NAZARE, sans possibilité de briller.

6- Barrabasillo de Juan Luis FRAILE
défauts : hétérodoxe à la pique : saute au cou du cheval, pousse sur une corne
faible de pattes
qualités : noble, va a mas au dernier tiers
Esau FERNANDEZ, qui avait tenté de mettre le toro en valeur à la pique, torée médiocrement et sans classe mais avec vaillance et entrega. Le (peu nombreux) public de Logroño, en bon public du nord, apprécie et obtient l'oreille pour le Sévillan.

En conclusion, rien de mirobolant mais pas de quoi fouetter un chat non plus.






lundi 9 septembre 2013

Mano a mano en Dax

Un grand moment
   La lidia de Matemáticas, troisième toro de la tarde et second du fer de Victorino MARTIN a été le grand moment de la corrida et, pour moi, un des grands moments de la temporada. Il mit à rude épreuve la cuadrilla de Morante, Morante lui même, mais celui-ci en acceptant et en gagnant (sauf à la mort) le combat proposé a mis en évidence le poderío de son toreo y compris donc devant ce que la cabaña brava propose de plus difficile. Car Matemáticas, magnifique exemplaire de Victorino, negro entrepelado, bien armé, connaît surtout le grec et le latin. Il montre sa bravoure magnifique dans une première pique où il pousse avec franchise et sans discontinuer jusqu' au centre et retour. Il accuse le coup et semble en tirer la leçon car à la seconde pique il se montre plus défensif, donnant essentiellement des coups de tête. Dès lors il sera un démon.
    Première paire de banderilles : il crochète Antonio Jimenez ''Lili", le reprend au sol et s'acharne sur lui (fracture du poignet pour le banderillero). Deuxième paire : une banderille au razet. Troisième paire : Paco Peña, prudent, garde ses distances; en vain, Matemáticos le jette au sol, fond sur lui et le lance en l'air. Simple culotte déchirée pour l'homme de plata (ouf!) qui donnera un grand tercio de banderilles au 5 (olé!).
   Quand Morante prend la muleta la tension est à son comble. Le public se partage entre les sceptiques qui ne voient pas comment l'homme de la Puebla va pouvoir s'en tirer, les malsains qui commencent à exprimer leur mauvaise humeur et les fervents qui encouragent le torero. Qu'est-ce qui fait que Morante décide de se lancer à l'abordage? Mystère d'un homme et mystère de la tauromachie.
   Matemáticas est inabordable à gauche, ce que saura montrer le torero, mais sur la droite peut-être ... Le maestro s'arrime. Son sitio est sûr. Il aguante les charges violentes, conduit, essaie de prolonger le parcours, y parvient parfois, réussit même à lier les passes. En un mot il domine la fiera. Un grand moment de tauromachie.
   A l' heure de la mort Morante se désunit, l'affaire traîne un peu. Tout se termine par une grosse ovation avec salut du maestro, les sifflets des imbéciles se mêlant aux acclamations des aficionados.

NB : Ceux que j'appelle imbéciles, exquise politesse de ma part, sont en l'occurrence les spectateurs qui vont aux arènes depuis 15 ou 20 ans et ne font toujours pas la différence entre, pour rester simple, un toro facile, un toro exigeant et un toro très difficile, voire assassin. Ils s'imaginent qu'à chaque toro on peut balancer sa faena préfabriquée. Indécrottables!

Il serait injuste de ne pas dire un mot de Sébastien Castella qui, face à un Victorino museau au ras du sol mais faible et un Garcigrande piquant, montra ses bonnes dispositions et excella dans les naturelles (oreille aux deux).
  

jeudi 29 août 2013

Quelques jours à Bilbao (2)

Samedi
   Pas de miracle pour les Adelaida Rodriguez. Leur problème de faiblesse de pattes bien que moins catastrophique qu'à Vic Fezensac où ils avaient passé l'après-midi à rouler au sol n'est pas résolu. Deux d'entre-eux eurent droit au mouchoir vert, tous les autres, sauf le 6, fragiles des paturons. Une présentation à Bilbao qui tourne donc au fracaso. Même le trapío n'y était pas : malgré leur poids (moyenne 561 kg) plusieurs avaient l'allure de novillos.
   Alberto Aguilar torée très bien un sobrero éléphantesque (675 kg) du Puerto de San Lorenzo, plus grand que lui. L'animal est un manso bonasse et faible. Le Madrilène torée avec douceur et engagement, et, pour une fois, tue bien. Oreille méritée.
   A force de toréer marginalement David Mora se marginalise. Ses faenas s'effilochent, ses toros ne sont pas dominés, le public n'adhère pas. Certes c'est un magnifique capeador mais cela ne suffit pas. Que va-t-on lui proposer l'année prochaine?
   Il me semble que l'on a donné davantage d'importance cette année au tercio de piques : mises en suerte à distance, toro arrêté, cite du picador. L'effet Castaño? ... Pour l'emplacement de la pique c'est autre chose :  même les picadors de première n'y arrivent pas ...

Dimanche
   Retour at home. Très bonne corrida de Victorino vue sur le petit écran, et Urdiales qui sauve sa saison et montre à quel niveau (stratosphérique) se situe son toreo.
   Dans les Landes, la veille, des hordes d'animalistes barbares ont cherché par tous les moyens à attirer l'attention des médias. Dans les arènes de Vista Alegre, ce dimanche, le public est rare. Certes il pleut et certains spectateurs se sont réfugiés dans les partis abritées des gradins, mais chaque siège vide semble occupé par le spectre d'un anti-taurin. Moins tapageur mais plus inquiétant.

mercredi 28 août 2013

Quelques jours à Bilbao (1)

 

Jeudi
   Des Jandilla encastés ça existe. Il en est sorti trois ce jeudi à Bilbao. Le second, con mucho que torear comme on dit dans le jargon taurin, a trouvé son maître en la personne d'Ivan Fandiño. Le hasard fait parfois bien les choses : un toro con casta avec un torero con casta. Une épée un peu décalée lui a sans doute fait perdre la seconde oreille.
   Tout auréolé de ses succès madrilènes (trois oreilles en trois corridas), Juan del Alamo remplaçait Morante de la Puebla. Il brinda son premier toro au maestro sévillan (présent dans les gradas, ce qui est de bonne augure pour la suite de sa temporada) et, sur la lancée, lui coupe l'oreille. Une bonne chose pour le jeune Salmantin, même si le toro était de deux.
   Juan José Padilla était là pour assurer la taquilla et pour que le public puisse donner libre cours à son capital sympathie envers lui. Il a parfaitement rempli son rôle.

Vendredi
   Un bon toro sur six. La série noire continue pour les Fuente Ymbro ... et pour ceux qui, parmi les spectateurs, supportent leur médiocrité depuis Bayonne et Dax ... et pour Ivan Fandiño qui avait beaucoup misé sur eux tout au long de cette temporada. Sans doute va-t-il falloir apprendre à se passer des pupilles de Ricardo Gallardo...
   C'est Miguel Angel Perera qui, aujourd'hui, toucha le bon. Faena dans son style moderne, impersonnel et templé, en essayant de mettre moins de pico que d'habitude (on est à Bilbao). Oreille indiscutable ... mais, pour moi, aucune envie de le revoir.

samedi 17 août 2013

Roquefort : des Valdefresno dignes d'intérêt

A l'issue de la course les appréciations divergeaient sur la qualité du lot de VALDEFRESNO. Personnellement ils m'ont plu. Pourquoi? en trois mots : pour leur trapío, leur poder, leur noblesse.
Trapío : incontestablement les ganaderos ont réussi à obtenir un type de toro d'une grande beauté et homogénéité. Negro zaino, le poil luisant, une ligne harmonieuse, des cornes bien développées et bien dirigées, le tout donnant une impression de sérieux.
Poder : 15 dures piques et une chute, au cours desquelles les piqueros cherchèrent avant tout à détruire (cariocas, pompage), sans d'ailleurs y parvenir puisque tous les novillos sortirent du châtiment guillerets, certains possédant encore une belle mobilité au moment de la mise à mort.
Noblesse : malgré ce traitement, tous mettaient la tête avec franchise dans la muleta et permettaient (auraient permis) de se confier au troisième tiers.
   Certes ces novillos possédaient une bravoure particulière qui n'a rien d'orthodoxe puisque chacune de leur charge, même franche et soutenue, s'apparente clairement à une intention de fuite, avec en particulier une recherche évidente des terrains des tablas. Mais il est bon de rappeler que ce comportement est conforme à leur origine Atanasio Fernandez et que, dans un passé pas si lointain, tous les toreros s'en régalaient.
   Ce jour, si l'on s'ennuya parfois, ce fut en raison du manque de ganas ou de bagage de deux des novilleros de la terna.
   Rafael CERRO, sans envie, se contenta de faire prendre l'air à son costume et à ses outils, ce qu'il fit, il faut le reconnaître, avec une certaine élégance. Le malheur fut qu'il dut tuer trois novillos en raison de la blessure de Gonzalo Caballero.
   Brandon CAMPOS passa inaperçu, sans laisser le moindre souvenir. La pire des choses pour un torero.
   Seul Gonzalo CABALLERO a montré de l'envie, du courage et même de belles capacités techniques puisqu'il sut tirer parfaitement profit de l'attirance du novillo pour les planches ... jusqu'à l'idée saugrenue de lui donner des bernardinas qui lui valurent deux grosses cogidas successives. Oreille de poids après une grande estocade, malgré la douleur, et avant un départ vers l'infirmerie dans l'émotion générale et sous l'ovation que l'on réserve aux braves.

lundi 12 août 2013

Diversité

   Ce qui fait le charme des novilladas de PARENTIS c'est l'assurance de ne pas assister à un spectacle formaté. Ici il ne suffit pas de découper en suivant les pointillés ... rien ne s'ajuste parfaitement, il y a toujours du jeu, un grain de sable.
   Ainsi chaque novillo envoyé par le ganadero salmantin Paco MADRAZO (origine santa coloma) est différent du précédent aussi bien en trapío qu'en comportement.
Le 1 peu en chair, manso, vicieux.
Le 2 avacado, manso perdido (et peut-être en outre malvoyant).
Le 3 léger mais bien fait, avec de la fixité et de la noblesse.
Le 4 soso mais de peligro sordo.
Le 5 con trapío, puissant en 3 piques qui malmènent picador et cheval; mais de peu de fond, il se réfugie aux tablas à la première occasion.
Le 6 le meilleur de l'envoi, fixe et noble.
   Les trois novilleros actuèrent en novilleros c'est à dire pleins de bonne volonté et de courage.
Mario ALCALDE avec l'expérience que donne le temps.
Tomas ANGULO sans se démonter face à l'adversité.
César VALENCIA, le mieux servi, connectant facilement avec les tendidos, terminant ses séries par de magnifiques pechos, mais avec le défaut d'abuser des positions fuera de cacho.
Hélas, tous trois eurent un point commun, celui de faire un usage calamiteux des aciers tauricides.
   A noter et à saluer, l'initiative des organisateurs d' offrir un prix conséquent (1500 €) au meilleur picador de la feria. Du coup, tout le monde s'applique : novilleros et cuadrillas pour la mise en suerte, picadors pour essayer de bien piquer. Je dis bien essayer parce que les toros étant ce qu'ils sont et les hommes à l'avenant, les résultats pouvaient être difficilement meilleurs que ce qu'ils furent. Ainsi va le monde...

mardi 6 août 2013

Jack-Alain Léger

Auteur d'un disque culte au début des seventies, écrivain polyfacétique, amateur de corrida, pédé, maniaco-dépressif, Jack-Alain Léger, alias Melmoth, alias Dashiell Hedayat, alias Paul Smaïl, alias Daniel-Louis Théron s'est suicidé le 17 juillet dernier.


"La joie que je connais ce soir dans les arènes de la Maestranza, cette joie est nouvelle, soit, mais ne m'est pas inconnue. Elle est faite de tout ce que j'ai vu, entendu, retenu; de tout ce que j'ai vécu. Elle est aussi la manifestation heureuse d'un pessimisme fondamental, natif. Comme telle, elle est  a recibir. A provoquer et recevoir avec toute sa violence, toute sa charge d'affects. Elle est à accepter avec grâce car elle donne un nouveau coup de grâce au passé. Nouvelle victoire sur la bête! Elle est intelligence du présent, intelligence avec le présent. Accord avec ce qui est et ce qui advient. Temple."

Extrait de Maestranza publié en 2000 aux éditions L'Arpenteur, livre surprenant et recommandable, ni essai ni roman ce qu'on voudra.





















Obsolete de Dashiell Hedayat 1971

mercredi 31 juillet 2013

15 août à Roquefort






















11h. novillada sans picadors
2 L'Astarac  2 Camino de Santiago
Louis Husson - Daniel Soto

18h. novillada
6 Valdefresno
Rafael Cerro - Brandon Campos - Gonzalo Caballero



















 3 novillos de Valdefresno au mois de fevrier (photo P. Nogues)

Il faut remonter à 1984 pour voir fouler, con los del castoreño, le sable du ruedo roquefortois par des animaux d'origine Lisardo Sanchez. Il s'agissait des novillos de Benjamin Vicente Gallego que le nouvel et éphémère propriétaire venait juste d'acheter au neveu de Lisardo.
Voici le compte-rendu de la course publié dans Sud Ouest sous la plume de Pierre Veilletet.
(cliquer pour agrandir)






samedi 27 juillet 2013

Madeleine 2013 (2)

Corrida de Victorino Martin : sans oreille mais non sans intérêt

   Cette corrida marquait le retour (après cinq ans d'absence) des toros de Victorino MARTIN, ganaderia emblématique du Plumaçon. Les éleveurs avaient constitué un lot d'animaux aux armures cornipasas c'est à dire très ouvertes puis recourbées vers le haut voire vers l'arrière. C'est plus impressionnant que véritablement dangereux et très laid.
   Le 1 noble et faible.
   Le 2 alimaña classique de la casa, tempérée par un peu de faiblesse.
   Le 3 malo.
   Le 4 bon victorino, avec une grande fixité (ovation)
   Le 5 Mocito est un très bon toro, il prends trois piques, laisse beaucoup d'énergie dans la troisième où il pousse longuement par à coups, grande fixité  et noble sur les deux cornes à la muleta, va a menos (vuelta al ruedo).
   Le 6 a une charge brusque mais longue, puis, mal toréé, il s'oriente et s'éteint.
   14 piques au total souvent dures et mal données.
   On le voit, un lot varié de comportement, intéressant, avec deux bons toros.
   La corrida souffrit hélas de la médiocre prestation de deux matadors et de l'échec répété à l'épée du troisième.
   Juan BAUTISTA fut correct à son premier dans son style froid et technique. A son suivant, en revanche, il toréa sans envie, marginal, destemplado, gâchant un bon toro. Une partie du public le lui fit savoir, ce qui vexa notre petit prince. D'habitude, l'Arlésien se contente d'être gentiment ennuyeux, aujourd'hui il a été insupportable.
   David MORA, mauvais, sauf à la cape. Le Madrilène semble avoir peu d'arguments à proposer aux victorinos et baissa rapidement les bras.
   Alberto AGUILAR, tout au contraire des précédents, se croise, s'engage, temple, en un mot torée. Puis il perd les oreilles à la mort.


Novillada de Fuente Ymbro

   Bonne idée d'avoir réduit la novillada matinale à quatre novillos.
   Je n'y vois que des avantages :
    - moins coûteux pour l'empresa, moins cher pour le public
    - d'une durée parfaitement adaptée à un spectacle matinal (permet notamment d'y emmener les enfants, il y en avait beaucoup)
    - évite conséquemment ces longues journées à douze toros
    - ...et permet de prendre son temps : apéro, repas, sieste.
   Une novillada de 6 toros se justifierait une après-midi (en pré-feria, par exemple - Dax tente l'expérience cette année) ... ou carrément à la place d'une corrida de figuritas.

   ...Cela n'empêcha pas la novillada d'être décevante.
   Les FUENTE YMBRO étaient de présentation discrète (l'occasion aurait été parfaite pour annoncer un fer moins rebattu).
   ROMAN toucha les deux de charge allègre et montra beaucoup de bonne volonté mais peu de personnalité.
   CLEMENTE eut quant à lui les deux de charge réduite et montra de la verdeur, qu'il eut le bon goût de ne pas masquer par de l'esbroufe.


lundi 22 juillet 2013

Madeleine 2013 (1)

Corrida de Fuente Ymbro : une leçon pour tous

   Le toreo classique, sincère, pur d'Ivan Fandiño a constitué en cette première corrida de la feria de Mont de Marsan une leçon de ce qu'est le bien toréer. Un torero qui rentre dans le terrain du toro, qui temple les embestidas à la perfection, qui est capable de lier les passes entre elles et qui rajoute à toutes ces vertus celle de toréer avec sentiment et entrega se situe au sommet de l'art taurin. Le public, entièrement conquis, l'a bien perçu et lui a fait un triomphe clamoroso.
   Si cette manière de toréer constituait une belle leçon pour le public, la leçon a aussi valu pour ses collègues d'un jour. Car il ne leur a vraisemblablement pas échappé que, comparé à celui de Fandiño, leur toreo laisse apparaître les grosses ficelles sur lesquelles il est construit : usage abusif du pico, positionnement fuera de cacho, excès des passes culerinas.
  On ne doute pas que leur lucidité leur fera tirer les leçons de l'aventure. A savoir :
- qu'il convient désormais de revenir aux fondamentaux et de toréer avec plus de sincérité
- qu'il convient d'éluder le plus possible les confrontations avec le blanc-bec basque.

Le lot de Fuente Ymbro n'a pas atteint le niveau de celui - il est vrai exceptionnel - de l'an dernier. Moins fort et moins brave, sans toro complet. Corrida malgré tout sérieuse et intéressante, avec la noblesse caractéristique de l'encaste domecq, et, parfois, l'étincelle de caste particulière aux fuenteymbros.


Corrida de Nuñez del Cuvillo : que penser de tels toros?

   Au physique : petitouns, mais fins d'armure.
   Leur comportement à la cape est tout un programme : ils vont et viennent dans le leurre d'une manière si dénuée d'agressivité que le public reste de marbre.
  Ils sont attirés par les chevaux qu'ils repèrent dès leur sortie et chargent sans se faire prier (12 piques) - un bon point pour eux - avec la limite que leur impose leurs moyens physiques réduits.
   A la muleta le cinquième fait preuve d'une noblesse sans la moindre scorie sur les deux cornes, d'autres sont handicapés par leur faiblesse de patte (1, 2 et 3), l'un enfin, le joli jabonero sorti quatrième est un impertinent : il fuit la muleta que lui présente le matador. C'est (bien sûr) par lui que viendra le moment le plus intéressant de l'après-midi.
   On le voit, un lot parfaitement calibré pour une prise de risque minimale : ce que veulent les figuras sans ambition.
   Il est juste toutefois de noter que c'est au moment de la mort que leur caste, jusque là bien cachée, resurgit. Plusieurs ont poursuivi le matador après l'estocade et ont résisté debout jusqu'à leur dernier souffle.
   Le paradoxe de ces toros, le revers d'une médaille par trop polie, c'est que, face à eux,  pour intéresser le public, les toreros doivent être doués de capacités exceptionnelles. Or ils sont très peu nombreux ceux qui ont ces capacités-là...
   Aujourd'hui, Enrique Ponce ne dut son salut qu'à l'effronté quatrième face auquel il donna, en vieux maître qu'il est devenu, sa leçon annuelle au public montois.
   José Maria Manzanares et Daniel Luque, moitié zombies, moitié toreritos passèrent sans peine ni gloire.
   De l'actuation de Mazanares fils émergent deux ou trois enchaînements de sa marque et un récibir réussi. C'est peu si l'on considère que le cinquième offrait ses deux oreilles sur un plateau.
   Quant à Daniel Luque, où est donc passé le jeune torero plein de salero andalou de ses débuts?



mercredi 10 juillet 2013

1926



   Être aficionado, ce n'est pas seulement parcourir les routes de la planète taurine à la poursuite de ses chimères, c'est aussi, seul chez soi, se plonger dans la lecture de quelque vieillerie qui nous fera rêver à des temps que nous n'avons pas connus. Parmi ces vieilleries, les annuaires qui relatent les temporadas passées ne sont pas les moins intéressants. Je viens ainsi de lire, rédigé par Uno al sesgo et Don Ventura, Toros y Toreros en 1926, justement sous-titré : resumen crítico-estadístico de la temporada taurina. Outre l'intérêt que l'on peut y trouver si l'on est sensible à tout ce qui nous porte vers le passé, on s'aperçoit bien vite que les problèmes de l'époque sont d'une étonnante actualité. Ainsi, en 1926, la question des piques et de l'évolution de la suerte de varas, la mutation qui est en train de s'opérer dans l'art de toréer, avec son corollaire : quels toros pour le nouveau toreo?, sont les principales préoccupations des aficionados. On le voit, ces questions ne sont pas tout à fait étrangères à celles que nous nous posons aujourd'hui.

La question des piques
   Primo de Rivera, chef du gouvernement espagnol entre 1923 et 1930, a créé une commission qui doit faire des propositions destinées à résoudre le problème du tercio de piques. En effet, celui-ci est alors considéré comme étant en pleine décadence. Les chevaux sont des rosses destinées à l'abattoir et les picadors les sacrifient sans état d'âme afin de pouvoir châtier plus facilement les toros au lieu de chercher à leur éviter la cornada, manœuvre qui obligerait à donner des piques plus courtes et plus légères.
   Deux propositions vont émerger. D'une part , un retour à la manière ancienne de piquer avec des picadors indépendants et compétents et des fournisseurs qui offrent des chevaux dressés et en parfait état physique. L'autre proposition, plus facile à mettre en place, consiste à protéger les chevaux des cornadas par l'utilisation d'un peto. C'est cette solution qui sera choisie par la commission en fin d'année. Uno al sesgo conclut ainsi : " La solution du peto nous paraît bonne si l'on n'a pas réussi à trouver mieux; mais nous continuerons à penser que ce peto n'est rien moins que "pain pour aujourd'hui et faim pour demain" (pan para hoy y hambre para mañana). Son adoption, comme celle des bâches pour cacher les chevaux morts, feuilles de vigne des corridas, montre seulement que la suerte de varas est gravement blessée, que le premier tiers de la lidia nous est devenu répugnant, et, soit se modifie dans son essence, soit disparaît; et, si cela devait arriver, ce serait le premier pas vers l'abolition des corridas" (p 64)
   En mars 1927, des essais de peto seront réalisés lors d'une novillada madrilène et le 17 juin 1928 un real orden impose le peto dans toute l'Espagne (Il était déjà utilisé en France depuis de nombreuses années.).

L'art de toréer en pleine mutation
   Nouvelle réalité impulsée par la révolution belmontine, un bon matador est désormais un matador qui possède de l'art et du temple. Il est capable de parar et d'aguantar, c'est à dire de recevoir sans bouger la charge du toro et de maintenir sa position durant le déroulement entier de la passe.
Juan Belmonte, qui a repris l'épée en 1925, est d'ailleurs le numero uno incontestable. Il est à l'apogée de sa carrière car il a acquis une sécurité et un dominio qui lui faisaient défaut à l'époque de sa rivalité avec Joselito.
   Derrière lui ce sont donc les "stylistes" qui passionnent les publics : Antonio Marquez, Cayetano Ordoñez "Niño de la Palma" et Chicuelo.
   Mais la tauromachie a aussi besoin de valeurs sûres, de lidiadors vaillants et réguliers sur lesquels on peut compter. Nicanor Villalta et Ignacio Sanchez Mejias occupent ce terrain-là.
   Enfin, en cette période où le toreo artistique est en train de s'imposer dans le paysage taurin au détriment des anciens fondamentaux, le bilbaino Martin Agüero est le principal mainteneur de la grandeur de la suerte suprême. Grâce à la qualité et à la beauté de ses estocades il a réussi à toréer 50 corridas et a connu de grands succès tout au long de la temporada.
   Contre les tenants de la supériorité du toreo des temps passés, les auteurs défendent l'évolution en cours. Ils estiment que les matadors d'aujourd'hui foulent des terrains que n'ont jamais foulés ceux d'hier. Ils en veulent pour preuve le nombre de plus en plus important de percances subis par les hommes de lumière. Cette année-là c'est Manuel Baez "Litri" et Mariano Montes qui seront victimes de la corne des toros.
   Les toros, justement, que deviennent-ils dans cette évolution?

La question des toros
   Dans son préambule à l'analyse de chaque ganaderia Uno al sesgo condamne la tendance des figuras à toréer des animaux de trois ans et d'à peine veinte arrobas (230 kilos en canal, soit 365kilos en vif) et parfois moins comme ce fut le cas à Vitoria lors du scandale généré par les bichos de Villar.
Pourtant, "avec des toros de 300 kilos (523 kilos en vif) de Pablo Romero, Moreno Ardanuy, Santa Coloma, Federico, etc., les bons toreros ont réalisé cette année de superbes faenas, avec l'avantage que, face à un ennemi de respect, le mérite augmente et l'art brille davantage."
   L'élevage qui a eu la camada la plus régulière en bravoure est celui de José Luis et Felipe Pablo Romero, "une des castes les plus braves d'Espagne, qui sans perdre en rien ses caractéristiques de poder et de dureté lors du premier tercio, a gagné beaucoup en noblesse et en docilité ce qui fait que maintenant les bons toreros les toréent a gusto."
   Parmi les ganaderias les plus en évidence en 1926 on peut citer Carmen de Federico (Murube), Guadalest (Vistahermosa x Vazquez), Felix Moreno Ardanuy (Saltillo) et Santa Coloma.
   Mais en ces années 20, la nouveauté vient du campo charro où émergent de nombreux élevages que les figures se disputent. Parmi eux, Andres Sanchez "Coquilla" dont les toros triomphent à Madrid avec en particulier Tramillero "lidiado el 25 de avril. Tomó cinco varas, por tres  caídas y dos caballos, con bravura y codicia; fué noble y dócil en los tres tercios y se le despidió con una gran ovación cuando las mulillas le dieron la vuelta al ruedo."
   87 ans plus tard, le 8 mai dernier, à Saintsever, ses frères de sang, ultimes représentants d'un encaste aujourd'hui marginalisé, n'ont pas démérité non plus, mais leur combat avait un goût plus amer.


samedi 29 juin 2013

Corridas en Catalogne en 2013

La feria de Céret comptera cette année une corrida supplémentaire. Avec un sens de l'à-propos toriste remarquable, les organisateurs cérétans ont en effet rajouté à leur programme une corrida de Cuadri que Bilbao a dédaignée.
Voici les cartels :

samedi 13 juillet
11h   novillada   Yonnet
Jésus Fernandez - Cayetano Ortiz - Luis Miguel Castrillon

18h    corrida   Cuadri
Uceda Leal - Fernando Robleño - Joselillo

dimanche 14 juillet
11h   corrida   Palha
Ivan Garcia - Manuel Escribano - Alberto Aguilar

18h   corrida José Escolar Gil
Fernando Robleño - Fernando Cruz - Ruben Pinar
















En août la commune de Millas donnera une novillada-concours au cartel particulièrement attrayant avec, chose rare à ce niveau, la lidia d'un novillo de Victorino Martin.

dimanche 11 août
novillada-concours
Miura -  Carriquiri -  Victorino Martin
Valdefresno - Le Laget -  Urcola
Jesus Fernandez - Jesus Chover - Brandon Campos

dimanche 23 juin 2013

Corrida de La Brède

6 toros de Fuente Ymbro pour Alberto Aguilar (silence, vuelta), Thomas Dufau (oreille, oreille) et Sergio Flores (oreille, silence); arènes pleines

   En regard de leur réputation, on peut dire que les toros de FUENTE YMBRO n'ont pas tout à fait tenu leurs promesses. Le score du premier tercio (6 piques, une chute) est là pour en témoigner.
Le 1 était un invalide; le 6, à la veille de souffler ses six bougies (né en juillet 2007), assura le spectacle dans une forte pique poussée en brave et bien tenue par le piquero avant de tirer le rideau et de se transformer en bloc de marbre. Les quatre autres, sans être des foudres de guerre, permirent aux toreros de s'exprimer lors du troisième tiers.
   Alberto AGUILAR fut l'auteur de la meilleure faena de l'après-midi face au quatrième qu'il tua mal. Sa petite taille est vraiment un handicap au moment de la mise à mort.
   Thomas DUFAU donna l'estocade de la tarde au 2. Son début de faena au 5 par doblones genoux ployés puis changement de main fut excellent. Il a, en revanche, gardé la fâcheuse tendance de baser ses faenas sur les culerinas au détriment du toreo fondamental dans lequel on le sent moins à l'aise.
   Le Mexicain Sergio FLORES, de retour après sa blessure madrilène, montra de bonnes dispositions et une belle capacité à toréer avec douceur, mais il est encore vert et une erreur face au 3 lui valut une cogida heureusement sans conséquence.


















Eglise de La Brède  (à trois pas des arènes), photo Velonero

vendredi 14 juin 2013

Tyrosse et Orthez : deux ferias de catégorie

Pour la première fois depuis une éternité les ferias de Tyrosse et d'Orthez ne coïncideront pas cette année.
Sous la pression des changements de dates intervenus à Mont de Marsan et à Bayonne, l'an dernier, déjà, la cité béarnaise avait décalé sa journée taurine au samedi. Cette année, une semaine entière séparera les deux événements puisque la feria de Tyrosse aura lieu l'avant dernier weekend de juillet alors que celle d'Orthez se déroulera durant le dernier weekend.
Voici les cartels :

Tyrosse
dimanche 21 juillet
corrida
Dolores Aguirre
Manuel Escribano - Alberto Aguilar - Thomas Dufau




Orthez
dimanche 28 juillet
11h novillada
Miguel Zaballos
Jesus Fernandez - Ivan Abasolo - Alberto Pozo


18h corrida
Raso de Portillo
Fernando Robleño - Morenito de Aranda - Oliva Soto

Journée Taurine 2013

















On le voit, rien que du sérieux, de l'alléchant même ...

lundi 3 juin 2013

Novillada de Captieux : hay torero

6 novillos de Vicente Ruiz pour Roman (oreille, silence), Posada de Maravillas (salut, silence), Clemente (oreille, deux oreilles)

Un cartel attrayant, le retour du soleil et une manifestation annoncée des anti-corridas avaient contribué à remplir les (modestes) arènes capsylvaines.
Disons-le tout net, pour ses débuts en novillada piquée, Clemente a fait une grosse impression. Il a montré des qualités inattendues à ce stade d'une carrière : placement sûr, capacité à templer et à enchaîner les passes. Le tout au service d'un toreo classique et pur, celui qui exerce son emprise sur l'animal avec un minimum d'effet. Si l'on rajoute des détails très toreros comme ce début de faena par aidées hautes en gagnant du terrain sur l'adversaire ou ce trincherazo à faire rugir Séville on se dit qu'il faut revoir au plus vite le jeune Bordelais... pour s'assurer que l'on n'a pas rêvé.
Roman se montra volontaire mais se fit souvent accrocher la muleta.
Posada de Maravillas n'eut rien ce jour de la merveille annoncée. Torero de postura sans le moindre mando, il gaspilla deux novillos qui offraient leurs oreilles.
La novillada de Vicente Ruiz : une mansada très mobile et très noble, idéale pour des novilleros débutants.

mercredi 22 mai 2013

Impressions vicoises (2)

Corrida -concours : le retour des La Quinta

   Comme hier les Cebada Gago, les deux LA QUINTA du jour ont offert au public les deux faces de ce qu'est un toro de combat. Bolero joua le rôle du bon avec sa bravoure bien calibrée que Manuel Burgos (prix au meilleur picador) dosa parfaitement en trois piques sous lesquelles le toro poussa sans fausse note. Il fut ensuite d'une noblesse sans faille sur les deux cornes avec cette légère soseria que l'on dit propre à l'encaste santa coloma (vuelta pour le toro, après une pétition d'indulto fermement éconduite par la majorité du public).
   Rompecapa, aussitôt après, endossa sans complexe le rôle de la brute. Violent sous cinq piques qui remuèrent cheval et picador, de charge âpre, donnant de la corne dans les capes et la muleta, il fut tout le contraire d'une sœur de charité et rappela que santa coloma est aussi un encaste redouté pour son piquant.
   Au bilan, deux toros qui pourraient signer le retour en grâce des La Quinta dans le Sud-Ouest et l'assurance que les trésors de caste montrés par l'élevage dans un passé récent ne sont pas perdus. Le rendez-vous de Bilbao, cet été, sera attendu avec un vif intérêt.

   Les trois MURTEIRA GRAVE lidiés ne contribueront pas à faire sortir l'élevage du bache. Je les ai vus plus proches du bœuf que du toro de combat. Sauvons généreusement Monsaraz, sorti quatrième, bravito sous cinq piques prises de loin mais sans pousser et en sortant seul puis soso au dernier tiers.

   Les MARGÉ ont déçu. Medina se casse une corne en cognant contre le peto. C'était un laid manso con casta dont la lidia aurait pu être intéressante mais il n'avait rien d'une bête à concours.
   Pythagore, de grand trapío, accumule les défauts : anodin au cheval puis bronco, vicieux et faible de pattes. Pitos à l'arrastre.

   Face à Bolero, Diego Urdiales est l'auteur d'une très belle faena, très templée, à laquelle on pourra reprocher un peu de froideur et de facilité.
   Javier Castaño actua en bon professionnel qu'il est  mais sans jamais chercher à forcer le succès. Il laissa celui-ci à sa remarquable cuadrilla.

                                                ***

Inutile de s'appesantir sur le fracaso atterrant des ADELAIDA RODRIGUEZ  de la corrida de lundi. Cette corrida fut un chemin de croix pour les spectateurs; j'imagine qu'elle le fut aussi pour les organisateurs et pour l'éleveur. La seule chose que l'on peut souhaiter c'est que les causes d'une telle invalidité soient recherchées (afin d'éviter qu'elle ne se reproduise) et que le public en soit tenu informé.
  


mardi 21 mai 2013

Impressions vicoises (1)



   Étrangement, la feria de Vic commence cette année à Madrid! En effet, la pluie qui tombe sans discontinuer samedi impose le report de la corrida-concours au lundi matin et laisse le temps à l'aficionado de se rendre à Las Ventas, plan B qui n'est pas sans intérêt : 6 Victorino Martin attendent  Alejandro Talavante, le cartel estrella de la San Isidro. C'est hélas un fracaso général : fracaso du temps (on a l'habitude), fracaso des toros de Victorino (qui risque de laisser des traces si le sorcier de Galapagar ne sort pas quelques lots de grande qualité d'ici la fin de la temporada), fracaso des cuadrillas (comment peut-on avoir des cuadrillas si médiocres dans une corrida si importante?), fracaso du matador enfin (à la dérive, sans les moyens de ses ambitions).

   Mais revenons au cœur de la Gascogne, à Vic Fezensac, arène de première catégorie, elle aussi.
La première surprise de la feria est divine. Ô miracle, les deux ridicules cercles concentriques ont fait place à un tracé de corrida-concours et désormais un seul picador est de sortie dans le petit ruedo vicois. Le tercio de pique et la brega ont été grandement facilité par cette mesure de bon sens.
Encore un effort Vicois, il faut maintenant rénover le revêtement de la piste, un véritable bac à sable dès la sortie du deuxième toro. Lidier sur un ruedo dans un tel état rajoute du danger au danger. Lundi, plusieurs toreros ont trébuché, la cuadrilla de Javier Castaño a été mise en danger à plusieurs reprises.

   La grande qualité de la corrida de CEBADA GAGO a été de permettre les deux formes de tauromachie : la tauromachie de combat et la tauromachie artistique.
Le troisième, avec son armure agressive, sa bravoure brute et ses charges broncas a tout du toro que l'on apprécie ici. David Mora saura le lidier à la perfection.
Le suivant, s'il est moins imposant au physique, affiche un moral de grand combattant : une charge rapide, irrégulière, tantôt longue, tantôt plus courte, avec des retours fulgurants. Un toro pour Fernando Robleño qui fera front avec courage dans une faena de combattant qui portera sur le public.
Sonambulo enfin est le toro dont rêvent ganaderos et toreros. Il est parfaitement brave et noble, se prêtant à la tauromachie esthétique que David Mora pratique avec bonheur. Il sera honoré d'une vuelta posthume non sans une certaine réticence d'une partie du public dont le cœur penche plutôt du côté des toros aux aspérités plus prononcées.
Personnellement, je me réjouis d'avoir pu trouver ces deux extrêmes dans un même lot et me réjouirai plus encore s'il pouvait en être de même tout au long de la temporada.
Quelques regrets en revanche concernant les toreros. Que Fernando Robleño ne soit pas parvenu à imposer son rythme et son parcours à son adversaire (c'eut été sublime mais c'était sans doute impossible). Que, face à Sonambulo, David Mora  ait privilégié l'esthétique au détriment de la profondeur.
Ce fut triste enfin de voir Fernando Cruz digne mais sans recours.


jeudi 16 mai 2013

Juin en Gironde







Il n'y a plus de corrida à Floirac mais la tradition se perpétue en Gironde grâce à deux arènes qui, chaque année, au mois de juin, offrent des cartels intéressants.

CAPTIEUX
dimanche 2 juin
17h novillada
novillos de Vicente Ruiz
Roman - Posada de Maravilla - Clemente





















LA BRÈDE
samedi 22 juin
11h novillada sans picadors
erales des frères Bats "Alma Serena"
Louis Husson - Jean-Baptiste Molas

18h corrida
toros de Fuente Ymbro
Alberto Aguilar - Thomas Dufau - Sergio Flores


dimanche 5 mai 2013

Nostalgie floiracaise

Le dimanche 24 septembre 2006, après 20 ans de bons et loyaux services, les arènes de Floirac ont vu défiler le dernier paseo de leur histoire. Le projet d'une vaste opération de rénovation urbaine avait signé leur disparition.
Aujourd'hui, les collines sont toujours à l'horizon, les deux tours qui surplombaient la plaza ont survécu à l'opération immobilière.
Voici, petit moment de nostalgie printanière, à l'heure où l'on aurait pu commenter le cartel de la corrida de l'Oreille d'Or, quelques photos prises le samedi 4 mai, six ans et demi après le combat du dernier toro dans les arènes désormais disparues de Floirac.

















 C'est exactement ici que se trouvait la plaza de Goya





















 Plaza de Goya, c'est précisément le nom qui a été donné à la résidence; hommage bienvenu.





















 La colline, immuable, reste étrangère aux agitations humaines.


























 Un dernier regard...




Pour mémoire
Arènes de Floirac (Communauté Urbaine de Bordeaux)
première corrida : dimanche 25 octobre 1987
toros de José Samuel Lupi
Ruiz Miguel
Nimeño II
Sanchez Cubero

dernière corrida : dimanche 24 septembre 2006
toros de diverses ganaderias
Sanchez Vara
Julien Miletto
Mehdi Savalli







mardi 30 avril 2013

Prétendants

Constatation / consternation
   Au cours de ces dernières années, malgré un nombre toujours aussi important de prétendants, l'escalafon des matadors de toros a affiché une accablante incapacité à se renouveler. Il faut remonter à 2007 avec l'alternative de Daniel Luque pour trouver un jeune matador capable d'alterner régulièrement avec les principales figures. Aujourd'hui, parmi les matadors récemment doctorés, seul Jimenez Fortes (alternative en 2011) apparaît dans les cartels des principales ferias.
   Peut-être faut-il voir dans ce vide une des explications aux difficultés actuelles des arènes à renouveler leur public.
   Peut-être faut-il y voir aussi la faillite des écoles taurines et d'un certain mundillo qui se sont imaginés que le meilleur moyen de former les toreros consistait à les protéger au maximum des aleas de la profession. On se souvient encore avec consternation des propos d'un novillero sin verguenza cherchant à se disculper d'un fracaso madrilène en accusant l'excès de combativité des novillos qui lui avaient été opposés.

Espoir
   Par le biais du petit écran, j'ai pu voir le rude combat mené contre les novillos de Guadaira mais aussi contre les éléments déchaînés (froid et vent) par les trois novilleros qui participaient à la finale des novilladas d'avril de Las Ventas. Rafael Cerro, Tomas Campos et Brandon Campos ont montré qu'ils avaient les qualités morales requises pour continuer leur route dans le monde des toros.
   Ils ont donné à penser qu'un renouveau était possible, que l'espoir était permis de voir de nouveaux toreros apparaître et tenir leur place au plus haut niveau.
   D'autant qu'ils ne sont pas les seuls : on parle beaucoup d'un certain Roman du côté de Valence, de Lama de Gongora du côté de Séville; on parle aussi de Posadas de Maravillas, de José Garrido. D'autres, encore anonymes, n'attendent qu'une occasion pour se signaler aux yeux de l'aficion.
   Parmi eux, il faut l'espérer, les valeurs de demain.

dimanche 14 avril 2013

En relisant Claude Popelin (8)

"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". Claude Popelin, dans ses claires définitions de l'art tauromachique, est un peu notre Boileau à nous, aficionados. Exemple :


Lidia   [combat]  Désigne la très importante conduite du combat d'un taureau, dictée par l'observation de son comportement et seule capable d'assurer l'emprise de l'homme. Ainsi que disent les toreros, tout taureau a sa lidia particulière. Il faut donc la trouver et l'appliquer courageusement, avant de songer à briller dans des passes, à moins que l'animal n'offre vraiment aucune difficulté et se livre naïvement au jeu du matador.
  Le choix des suertes et leur exécution sont commandés par cette considération. Même les subalternes de la cuadrilla (picadors et banderilleros) y ont leur part, sous la direction de leur patron. Le matador le plus ancien au programme porte la responsabilité de la surveillance générale du combat et doit exercer son autorité chaque fois qu'elle est en cause. Le cas échéant, il assistera de sa compétence un collègue débordé. Aussi le qualifie-t-on de "directeur de lidia".
  Un objectif important de la lidia est également de tirer du taureau tout ce qu'il a de bon et de le mettre en valeur dans chacun des trois tercios, et pas uniquement au dernier. Ainsi, les suertes, de cape, de piques et de banderilles reprennent-elles leur sens et leur variété.


dimanche 7 avril 2013

Les cartels de la Madeleine 2013

Mardi 16 juillet
   concours landais

Mercredi 17 juillet
   Fuente Ymbro
El Juli - Matias Tejela - Ivan Fandiño

Jeudi 18 juillet
   Nuñez del Cuvillo
Enrique Ponce - José Maria Manzanares - Daniel Luque

Vendredi 19 juillet
   El Tajo La Reina (Joselito)
Juan José Padilla - Ivan Fandiño - Thomas Dufau

soir : corrida portugaise

Samedi 20 juillet
matin : novillada Fuente Ymbro
Roman - Clemente

   Victorino Martin
Juan Bautista - Alberto Aguilar - David Mora

Dimanche 21 juillet
   Escolar Gil
Fernando Robleño  -  Javier Castaño


Difficile de faire la fine bouche devant des cartels aussi bien rematés.
Ce qui m'enchante : le retour des Victorino Martin, élevage emblématique du Moun et leur competencia (à distance)  avec les Escolar Gil qui sortiront le lendemain; la présence d'El Juli et d'Ivan Fandiño face aux Fuente Ymbro, retour à la normalité pour le Madrilène et perspective d'une belle competencia entre les deux.
Je note par ailleurs que, pour Ivan Fandiño, ces cartels constituent une consécration. Il sera le seul à doubler ... face à des domecqs.
Un seul regret, l'absence de Morante mais il est indéniable que Mont de Marsan nous offre cette année des cartelazos dignes de tous les éloges.

image : Affiche Madeleine 2013



  

lundi 1 avril 2013

A propos de la corrida de Yonnet à Aignan

Il m'a semblé que, avec des vertus pédagogiques indéniables, les beaux toros d'Hubert Yonnet combattus en ce dimanche de Pâques à Aignan posaient au public la question : "Qu'est-ce qu'un toro brave?". S'ils donnaient parfois de fausses pistes, c'était pour mieux démontrer au final leur véritable condition.
Ainsi Aramis et Pescaïre respectivement sortis en deuxième et cinquième positions (le lot de M. Escribano) purent-ils donner le change en partant parfois de loin vers le piquero. Mais jamais ils ne poussèrent et rapidement ils sortirent du cheval. La suite de leur combat confirma ce comportement. Ils répondaient au cite du muletero avec noblesse mais aussi avec une fadeur et un manque de combativité qui les apparentaient à certains toros d'élevages plus commerciaux. Tout au plus pourraient-ils prétendre au qualificatif assez peu élogieux de bravitos.
Parpaïo en revanche, sorti troisième, après une hésitation qui aurait pu le faire passer pour un toro manso, livra une lutte terrible contre picador et cheval. Mettant toute son énergie dans le combat, il poussa la place forte sur plusieurs mètres, désarçonna le picador, enfin, interminablement, chargea le cheval maintenu à grand peine par un monosabio, sans qu'aucune manœuvre, pas même plusieurs quites coleandos, ne puisse le détourner de sa proie. Il prit une deuxième dure pique en poussant. Au troisième tiers, il ne cessa d'aller a mas, avec une charge longue et profonde sur la corne droite, mettant en difficulté son maestro (Alberto Aguilar) à la moindre approximation de celui-ci et vendit enfin chèrement sa peau à l'heure de la mort. Un toro authentiquement brave.
Je placerai dans la même catégorie Altara qui prit trois piques sérieuses en poussant puis par ses charges puissantes mais qui semblaient franches causa la déroute de Rafaelillo.
Parpaïo et Altara deux toros braves, deux raisons d'espérer pour Hubert Yonnet.

samedi 30 mars 2013

Une corrida de Sanchez Fabres à Saintsever ?




Le collectif Pedro Llen est à l'origine d'une initiative qui intéressera tous les aficionados désireux de soutenir les encastes minoritaires, malmenés aujourd'hui par la crise économique et par l'impérialisme du sang domecq.
Il s'agit d'organiser le 8 mai à Saintsever une corrida qui permettrait à l'élevage Sanchez Fabres (origine Coquilla) de faire lidier un lot de toros (le seul lot de cuatreños d'origine coquilla existant actuellement dans le campo espagnol).
Constitué en association officielle, le collectif a lancé une souscription dont l'objectif est d'atteindre 25 000 € avant le 7 avril afin de pouvoir démarrer sereinement le projet.
Si elle était couronnée de succès non seulement cette initiative permettrait l'organisation de ladite corrida mais elle pourrait également faire école et être à l'origine d'autres organisations du même type.

Pour tous renseignements : Collectif Pedro Llen



















 Un des toros de Sanchez Fabres

dimanche 24 mars 2013

Valencia (quelques photos)




















Inaugurées en 1860, les arènes sont situées en plein centre de la ville. Elles contiennent 12 000 spectateurs.




















Tout à côté, la gare abrite de magnifiques mosaïques.





















A l'origine les fallas étaient fabriquées avec les restes des ateliers des charpentiers de la ville. Puis elles ont été faites de bric et de broc. Aujourd'hui elles sont élaborées sous la direction d'un "artiste". Leur esthétique pâtissière m'a laissé de marbre. Il est heureux qu'elles soient destinées à être brûlées lors de la Crema dans la nuit du 19 mars. Toutefois, comme pour les toros, il paraît que certaines sont indultées, les ninots indultats.






















Costume traditionnel valencien et geste auguste du communiquant contemporain







mercredi 20 mars 2013

Valencia (suite)

Un contrat à Valence en début de temporada au moment où les cartels de toutes les arènes de France et d'Espagne sont en cours d'élaboration représente pour les matadors qui aspirent à avoir une plus grande place au soleil une opportunité qu'il ne faut pas manquer. Aussi presque tous donnèrent le meilleur d'eux-même.

Ceux qui se sont mis en valeur
Ivan FANDIÑO
Le comportement du maestro basque trancha avec celui de ses comparses de la corrida de Fuente Ymbro. On vit un matador plein d'ambition, de poder et de sincérité. Il améliora le troisième, manso, et construisit une faena de grande qualité terminée par une excellente estocade et un descabello (oreille). Il ne put rien en revanche face à la mansedumbre du 6 qu'il avait entrepris dès sa sortie par des gaoneras risquées. Un regret :  ne pas l'avoir vu face au 4 ou au 5. Caste contre caste, ç'eut peut-être été un grand moment, mais avec des si...

JIMENEZ FORTES
Une bonne surprise. Le Malagueño torea avec l'envie de la jeunesse. Un bon quite par chicuelinas pour se présenter, puis il réussit à améliorer le 3, un manso perdido, et à le toréer par naturelles les mains basses. A confirmé l'intérêt qu'il avait fait naître l'an dernier.

Eduardo GALLO
Il donna de bonnes naturelles à un Adolfo Martin pas évident, témoignage de son sitio retrouvé. En revanche son incapacité à mettre correctement en suerte son toro valut à son picador Ney Zambrano une violente chute.

David MORA
Bon à la cape comme toujours. Volontaire et avec de bons moments à la mueta mais sans parvenir a redondear son actuacion, comme bien souvent.

Ceux qui ont raté le coche
David ESTEVE
Aviador d'Adolfo Martin était le toro qui pouvait changer sa vie, une occasion comme il s'en présente rarement dans la carrière d'un torero modeste. Le Valencien donna le meilleur de lui-même mais, sans avoir aucunement démérité, il ne put se hisser à la hauteur du toro. Ce fut pour lui une journée clé, celle de la fin des illusions.

Juan BAUTISTA
Face à un Fuente Ymbro que l'on peut qualifier de facile, l'Arlésien connut de bons moments, notamment à gauche, mais comme trop souvent, il eut du mal à se dépasser. Le public le sentit et resta froid, et ce n'est pas, en fin de faena, le méli-mélo sans queue ni tête de passes données après avoir jeté l'épée qui pouvait réchauffer l'atmosphère (salut après un pinchazo et une bonne entière).
Son second, par sa caste et son poder, aurait pu lui donner l'occasion d'un haut fait d'armes, mais ce n'est pas le genre de la maison et JB eut tôt fait d'abréger les débats.

R.A.S.
Antonio FERRERA
Aux abonnés absents avec son premier Adolfo, puis un tercio de banderilles original au 4. Banderilles et cape en main, il place son toro, laisse sa cape droite au milieu du ruedo puis plante les banderilles. Pour le reste, ça sent la préretraite, avec une maîtrise technique qui lui permet de faire face sans dommage.

Javier CASTAÑO
Actua avec l'assurance des spécialistes de la devise. Il essaya avec l'arme du temple et l'aide d'une cuadrilla de premier ordre, d'améliorer ses deux miuras mais ce fut en vain. A l'impossible nul n'est tenu.

Diego URDIALES
Sans matériau avec ses deux Alcurrucen.

A la peine
RAFAELILLO
Avec sa brusquerie il rendrait méfiant un domecq bonancible, alors face à un miura de 5 ans ...

Fernando ROBLEÑO
Fernando a connu une rude journée. Tout avait bien commencé pourtant avec, face au sobrero manso de Valdefresno, doblones et derechazos de classe ovationnés. Mais il se laissa ensuite entraîner vers les barrières d'où l'animal, collé aux plaches, refusa de sortir.
Puis le cinquième miura, rendu encore plus mauvais qu'il n'était par la lidia catastrophique de sa cuadrilla (un sujet d'inquiétude pour la suite de la temporada) lui impose de faire deux fois le tour du ruedo avant de pouvoir lui porter le coup fatal. Pendant ce temps, les minutes passent, les trompettes sonnent et le troisième avis se profile. Dans cette arène battue par un vent glacial le madrilène fut assurément le seul à transpirer.

Matias TEJELA
Indéniablement Matias Tejela sait toréer, il a même une certaine capacité à templer. Mais il garde ses distances, manque d'engagement et de dominio. Un torerito.


Les cuadrillas
Le public de Valencia sut apprécier les quelques bonnes piques données notamment par Tito Sandoval et Juan José Esquivel.
La cuadrilla de Javier Castaño, toujours aussi époustouflante, semble s'être spécialisée : Marco Galan à la brega et David Adalid aux palos.
A noter : les alguazils valenciens n'hésitent pas à intervenir de la voix et du geste lorsque le règlement n'est pas respecté (piques, ronde des enterradores).
















naturelle de Jimenez Fortes