Lors de la dernière feria d'Alès, les toros de Prieto de la Cal ont donné un spectacle pitoyable. "Les quatre premiers toros passèrent leur temps à se vautrer sur le sol " (Pierre Cournac, Toros n° 1953), douchant les espoirs des aficionados venus admirer les combats des descendants des fameux Veragua.
Quelques jours plus tard, à Vic Fezensac, c'était au tour des pupilles d'Adelaida Rodriguez de désespérer l'aficion. "On pouvait espérer un final de Pentecotavic réconfortant. Hélas! Il n'en fut rien, et, ce, à cause d'un fléau qui paraissait atténué ces derniers temps : une faiblesse affligeante entraînant des chutes désespérantes" (Jean Pierre Clarac, idem).
Dans un dossier réuni par Jean Jacques Dhomps sur le site de la Fédération des Sociétés Taurines de France, on apprend que les vétérinaires taurins français Compan, Bourdeau et Derrey attribuent principalement cette faiblesse à un problème d'alimentation.
Cela fait maintenant plus d'un quart de siècle que les vétérinaires taurins, aussi bien espagnols que français, ont analysé les problèmes liés à l'alimentation du toro de combat et ses rapports avec la faiblesse de pattes. Il résulte de leurs recherches que l'alimentation moderne (pienso), paradoxalement trop riche, est mise en cause car, lorsqu'elle est mal maîtrisée, elle provoque des maladies telles que acidose, lésions hépatiques, fourbure; elle produit en outre une musculature inadaptée à l'effort que nécessite le combat du toro dans l'arène.
Nul ganadero digne de ce nom ne devrait aujourd'hui ignorer le résultat de ces recherches et les applications pratiques qui en découlent quant à la conduite d'une ganaderia. C'est pourquoi, à la vision de leurs toros roulant au sol, les aficionados sont en droit de s'interroger sur les compétences ganaderas des responsables des élevages de Prieto de la Cal et d'Adelaida Rodriguez.
En tout état de cause, il est certain que les organisateurs, échaudés par de si malheureux résultats, ne seront pas prêts de sitôt à renouveler leur confiance aux élevages précités.
Malgré une corne abimée, magnifique exemplaire de Prieto de la Cal, con trapío.
Pourtant une fois sur le sable de l'arène....
Prieto de la Cal : des toros de campo plutôt que de ruedo?
photo Laurent Larrieu, Campos y Ruedos
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