Il m'a semblé que, avec des vertus pédagogiques indéniables, les beaux toros d'Hubert Yonnet combattus en ce dimanche de Pâques à Aignan posaient au public la question : "Qu'est-ce qu'un toro brave?". S'ils donnaient parfois de fausses pistes, c'était pour mieux démontrer au final leur véritable condition.
Ainsi Aramis et Pescaïre respectivement sortis en deuxième et cinquième positions (le lot de M. Escribano) purent-ils donner le change en partant parfois de loin vers le piquero. Mais jamais ils ne poussèrent et rapidement ils sortirent du cheval. La suite de leur combat confirma ce comportement. Ils répondaient au cite du muletero avec noblesse mais aussi avec une fadeur et un manque de combativité qui les apparentaient à certains toros d'élevages plus commerciaux. Tout au plus pourraient-ils prétendre au qualificatif assez peu élogieux de bravitos.
Parpaïo en revanche, sorti troisième, après une hésitation qui aurait pu le faire passer pour un toro manso, livra une lutte terrible contre picador et cheval. Mettant toute son énergie dans le combat, il poussa la place forte sur plusieurs mètres, désarçonna le picador, enfin, interminablement, chargea le cheval maintenu à grand peine par un monosabio, sans qu'aucune manœuvre, pas même plusieurs quites coleandos, ne puisse le détourner de sa proie. Il prit une deuxième dure pique en poussant. Au troisième tiers, il ne cessa d'aller a mas, avec une charge longue et profonde sur la corne droite, mettant en difficulté son maestro (Alberto Aguilar) à la moindre approximation de celui-ci et vendit enfin chèrement sa peau à l'heure de la mort. Un toro authentiquement brave.
Je placerai dans la même catégorie Altara qui prit trois piques sérieuses en poussant puis par ses charges puissantes mais qui semblaient franches causa la déroute de Rafaelillo.
Parpaïo et Altara deux toros braves, deux raisons d'espérer pour Hubert Yonnet.
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