lundi 30 juin 2008

Roquefort : la caste des santacolomas

Le lot de novillos de La Quinta lidié à Roquefort a été une bonne illustration de l'intérêt que constitue l'encaste santa coloma. Si aucun novillo ne fut complet au point de mériter la vuelta, tous eurent de la personnalité et quittèrent le ruedo sous les applaudissements, le quatrième sous une grande ovation.
Au premier tiers, ils montrèrent de la ténacité sous 15 piques, acculant plusieurs fois les picadors contre la barrière. Le troisième constituait une énigme pour notre propension à vouloir classer les comportements dans des catégories précises. Il s'enfuit deux fois au contact du fer avant de prendre une belle pique en brave. Dans ces cas-là, on s'en tire par une pirouette en qualifiant ce genre de toro de manso con casta ce qui, avouons-le, ne veut pas dire grand-chose. Face aux leurres, s'il refusa de se livrer à la cape, il chargea en revanche avec fiereza au troisième tiers.
Le quatrième poussa longuement une première fois. Placé au centre du ruedo pour la deuxième rencontre, il hésita longtemps, se rapprochant petit à petit du cheval, avant de se décider à répondre à l'appel du piquero. Il fit preuve d'une incroyable noblesse d'abord à la cape, puis en tournant sans fin à la poursuite de la muleta distanciada de l'élégant Antonio Nazaré (une oreille). Un toro de puerta grande.
Au physique, le lot était très inégal de corpulence et d'armures, dominé par le troisième, un tío à l'armure parfaite, con mucha seriedad.
Deux novilleros ont montré de grandes qualités. Le blond mexicain El Payo torea con arte y mucho sabor le deuxième novillo (oreille).
Javier Cortés, avec le sorteo le plus difficile et malgré une verdeur évidente, sortit des arènes sous une vibrante ovation. Ici, on aime les petits vaillants avec du cœur. Face au troisième, on le sentit d'abord très impressionné au point qu'on put croire un instant qu'il allait s'effondrer. Mais il livra à la muleta un combat remarquable, trouvant le sitio qui lui permit de faire charger et de maîtriser (parfois) l'âpre charge du tío.
Un mot enfin sur la présidence, à mon avis, parfaite dans toutes ses décisions. Une présidence qui donne de la catégorie à une arène.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Suis pas ok sur les novillos ,on a vu pire mais doit on se contenter de la médiocrité ,quand aux toreros.........
El Payo a de la technique et de la classe mais à mon humble avis lui et A Nazare se sont un tantinet "regardés"dans la glace.
Pour le premier tiers ,je crois que la gente locale a focalise dessus.

Anonyme a dit…

Content de lire ici ce que j'ai aimé et ressenti : je partage à cent pour cent cette analyse générale, sur la qualité du bétail, sur les novilleros, la présidence, le sérieux de ROQUEFORT, alors que ailleurs, certains font à mon avis, un peu trop la fine bouche
Bonne tarde, nous nous sommes régalés