dimanche 22 juin 2008

Corrida de Prieto de la Cal à La Brède


D'une corrida de Prieto de la Cal, on attend des toros avec une personnalité différente, aussi bien au physique qu'au moral. On attend aussi des combats sérieux à la pique car on sait que c'était le point fort de leurs ancêtres de Veragua. Le lot sorti ce jour souffla le chaud et le froid avec l'avantage d'aller à mas et de se terminer par deux toros muy encastados.
Les trois premiers manquaient par trop de moyens physiques pour pouvoir exprimer réellement leur caste. Il furent picotazés comme de vulgaires sous-domecq. Una pena.
Le quatrième est un invalide total (blessure apparente sous la patte arrière droite), il a droit au mouchoir vert. On touche le fond mais à partir de maintenant le niveau va remonter. Car le quatrième bis malgré un physique maigrichot va vendre chèrement sa peau, c'est un manso con casta qui fait suer la goutte à Rafaelillo.
Quand on a vu (à la télé) le combat du toro primé cette année à la corrida-concours de Zaragoza, on se dit que le cinquième de ce jour aurait peut-être, dans des conditions de lidia identiques, reproduit le même extraordinaire combat à la pique. En effet, il fonça de loin sur le cheval dès qu'il l'aperçut, puis il accourut sans hésitation pour une deuxième pique. Certes, lui non plus n'insista pas sous le châtiment mais il avait, à mon avis, les qualités morales et physiques pour répondre à de nouveaux appel du piquero. Mais ça, on ne le saura jamais car nous n'étions pas dans une corrida-concours et Julien Lescarret, son lidiador, ne prit pas l'option de cette tauromachie-là. Bien que sans réellement baisser la tête, le jabonero chargea au troisième tiers longtemps et sur un long parcours.
Le face à face du dernier toro de l'après-midi avec Fernando Cruz fut passionnant à suivre. Violent sous deux piques insuffisantes, il arriva à la muleta bien décidé à ne pas s'en laisser compter. Souvent en danger, parfois poursuivi, le Madrilène n'abdiqua pas et, grâce à sa tauromachie sincère, réussit parfois à contenir les charges âpres de son adversaire, dans des muletazos profonds, même si, au bout du compte, le toro resta maître du jeu. Un beau final.
Presque tous les Prieto firent des sorties tonitruantes et tous donnèrent des coups de boules contre les burladeros tremblotants de la portative à faire pâlir les piliers de rugby des temps héroiques.
Transition toute trouvée pour célébrer la caste et le panache des jaunes et noirs, qui, en début d'après-midi, avaient renvoyé les joueurs du Racing à leur compte en banque. Une victoire montoise en jouant à la montoise. Chapeau!

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