A la fin de la corrida de La Brède, le sourire de Fernando Cruz faisait plaisir à voir. Il connut une excellente journée devant deux toros de conditions opposées. Il toucha d'abord un torito comme en toréent régulièrement les vedettes de l'escalafon. Picotazo, chute du toro puis noblesse imbécile. Pas forcément facile quand on n'a pas l'habitude. Mais Fernando se montra à la hauteur : naturelles parfaitement templées, pechos de cartel, estoconazo, deux oreilles. J'ai parlé hier de son combat face à son deuxième adversaire, autrement plus sérieux, qui lui valut une oreille.
Dans les deux cas, une tauromachie pure et profonde, celle de la suerte chargée et de la ligne courbe. De répertoire court, austère, dans la lignée des grands toreros castillans. Une pépite dans la toreria andante.
Alors vous allez, cher lecteur, vous précipiter vers votre revue taurine préférée et chercher dans la rubrique cartel dans quelle arène torée Fernando Cruz cet été. Et vous aurez beau ouvrir grand les yeux, réajuster vos lunettes, vous ne verrez son nom ni à Mont de Marsan, ni à Dax, ni à Bayonne. Vous ne le verrez pas non plus à Saint Sébastien où il fut héroïque l'an dernier face aux Victorino Martin, ni à Pampelune ou à Bilbao, plazas dans lesquelles il a pourtant déjà fait ses preuves et coupé des oreilles. Vous ne verrez son nom qu'une seule et unique fois, à Céret.
Et vous comprendrez pourquoi son sourire se transforme parfois en regard triste et fatigué et pourquoi l'on dit du milieu taurin qu'il est pourri et injuste.
2 commentaires:
oui, cher velonero.
le toreo de fernando cruz est certainement l'un des plus purs de l'escalafon. toreo fondamental, exigeant, sans concession et profond.
qui peut me dire pourquoi ne vient-il pas au moun à la place de de padilla ou de ferrera.pourquoi n'a -t-il pas le poste offert à un novillero qui va prendre une alternative au rabais ?
ce manque de mémoire et de soutien, d'aficion tout simplement, ne nous honore pas.
cordialement
ludo
Cher Velonero,
Non ,je ne prendrai pas le quid de la corrida et ses sempiternelles arenes "de prestige" mais releve dans votre resena la joie de voir un torero de l'ombre couper deux oreilles à La Brède et" lou vielh d'a coustat ..ou nei aco ?"
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