Les temps changent. Une nouvelle rubrique ''Vu à la télé'' s'impose. Non pas reseñas complètes, d'autres le font très bien, mais quelques mots sur un moment "vécu" à travers le petit écran.
Nouvelle Porte du Prince hier à Séville. Après celles de Daniel Luque et de Tomas Rufo, la troisième depuis le début de la feria. La septième pour le Juli, dans son jardin sévillan. Quel paradoxe ! El Juli torero de Séville ! Julian Lopez est pourtant l'exact contraire de Curro Romero qui fut le grand torero de la ville au cours de la seconde moitié du siècle précédent. Les Sévillans aiment donc aussi ce qui fonctionne et s'il est un torero qui fonctionne parfaitement c'est bien le Juli. Tout ce qu'il a fait hier fut exactement adapté au toro, au public, aux circonstances. Et terriblement efficace. Pourtant son toreo manque de profondeur, conséquence de sa réticence à fouler des terrains plus risqués. Son toreo manque aussi d'art. On ne le lui reprochera pas car l'art ne se commande pas et le Madrilène a su compenser cette absence par des faenas d'une grande fluidité et d'un grand naturel mais aussi par un temple parfait - jamais le toro n'a accroché sa muleta lors de la première faena, dont les excellentes passes de poitrine furent la conclusion parfaite de ses séries. Faut-il parler des estocades ? Rien de nouveau dans ce domaine : Juli a inventé et systématisé le julipié et ne sait tuer que de cette manière. Le saut qu'il effectue pour passer la corne a pour conséquence un placement très en arrière de l'épée. Un président responsable aurait dû calmer les ardeurs du public sévillan et n'accorder qu'une seule oreille à son premier toro.
Les toros justement. De Domingo Hernandez ''Garcigrande''. La perfection ! Ils en rêvaient, Domingo Hernandez l'a fait ! Avec suffisamment de bravoure pour charger. Avec aussi cette pointe de mansedumbre qui les conduit à s'ouvrir vers les barrières et donc à garder une charge légère et sans réelle codicia. Avec suffisamment de force pour ne pas s'écrouler ni se réserver. Une alchimie parfaitement réussie - sauf lorsque la mansedumbre prend le dessus -, exactement celle que Juan Pedro Domecq a échoué à obtenir.
On peut prévoir un avenir radieux à la feria de Séville. Il y a pléthore de bons toreros et l'on peut imaginer désormais des Portes du Prince quotidiennement ouvertes. Séville, ville moderne.
3 commentaires:
Tu t'es abonné a toros pedro?
Rien à ajouter,commentaire parfait,juste et teinté d'une indulgente ironie si ce n'est le manque de transmission des toros et leur trapio quelconque.
Jolie terna ce soir avec deux diestros que j'aime bien quoiqu'en perte de vitesse urena et urdiales.
Cayetano capable de tout.
Les toros ? Connais pas et l'excellent site terre de toros ne répond plus vamos a ver !!!
Bonne soirée
Ravi que ton expérience "télévisuelle" t'ait plu. Il est vrai que cette chaîne amène un vrai plus. Souhaitons que Pamplona, Bilbao et aussi quelques courses en France (les Pahla de Ceret, il est toujours autorisé de rêver) soient diffusées. Mais pour 9,99€ par mois avec possibilité de résilier comme on veut, son achat constitue une excellente affaire.
Quant aux Domingo Hernandez et Garcigrande (c'est pareil) du Juli et consorts, j'aime bien ce qu'a écrit Zocato sur Sud Ouest dans sa resena " Quatre gentils bœufs plus deux escargots. Pour piquant, animaux sauvages, émotions de notre héros Toro, veuillez passer votre chemin…"
Peut-on encore parler de tauromachie devant un tel spectacle ?
ce soir nunez ...au secours.
mais il y a juan ortega . j'aime beaucoup cet homme plein d'élégance et de doutes.
le jeune dieu roca rey sera là aussi aussi que ce vieux pendard de morante qui , il faut bien l'avouer, est dans une forme olympique.4 tardes à séville tout de méme !!
de toros ce soir encore nous n'en verrons pas.
torrestrella samedi avec le petit manuel perrera qui prendra son alternative ..un peu vite à mon gout.morante là aussi.
reste dimanche et les miuras face a un escribano désireux de se refaire la cerise.
ouaip bof , pour l'instant une feria à oublier.
c'est souvent non ?
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