lundi 16 mai 2022

L'esprit de la bravoure

    Les aficionados ont répertorié dans le comportement du toro de lidia un certain nombre de signes distinctifs de bravoure. Pousser contre cheval et piquero, arc-bouté sur son arrière-train (los cuartos traseros), en est un bien connu. Un autre, juste antérieur dans le déroulement du combat, est son inverse.  Lorsque, sous la force de l'impulsion et de l'impact, le toro soulève ces mêmes pattes arrière. Un moment rare et spectaculaire. Ce dimanche 15 mai, jour de San Isidro, Majadero premier toro de la ganaderia El Parralejo, s'est retrouvé un long instant avec le train arrière comme happé par le ciel, semblant ne pas vouloir retomber sur le sable de la plaza. Un moment où flotta sur l'arène l'esprit de la bravoure.

















   Mais les hommes aussi sont braves et particulièrement les toreros. Cet esprit flotta à nouveau et se diffusa sur toute la plaza lorsque Gines Marin, grièvement blessé dès le début de sa faena au troisième toro (on vit très nettement la corne transpercer la cuisse de part en part) se maintint en piste jusqu'à la mort de son adversaire avant de rejoindre l'infirmerie sur ses propres pieds. En toute simplicité, sin aspavientos. En torero.

7 commentaires:

christian a dit…

hola pedro;

cette ganaderia d'el parralejo ne cesse de me surprendre.
ceux d'hier avaient de la caste mais pas que de la bonne!
bien vicieux selon mon cœur l'erreur n'était pas de mise.
saluons à ce propos gines marin qui encaissa sans broncher. un torero quoi.
je reviens vers toi pierre avec la casquette de l’aficionado encore bien vert que je suis.
je te sais ultra fan du tercio de pique là ou le toro se révélé dans ses qualités et ses défauts.
quand la bravoure apparait c'est superbe!!
néanmoins, et depuis longtemps , je me pose la question:
ce tercio n'est il pas faussé par le fait que le toro est depuis presque un siècle obligé à toute force de taper dans un mur ?
heureusement que ce mur reste mobile sinon le toro serait mort à chaque fois!
n'y perd il pas en moral ?
inadmissible évidement de revoir de pauvres haridelles sacrifiées les tripes à l'air sur le piso.
mais cette séquence dans sa brutalité atroce ne renforçait elle pas l’orgueil et la confiance du toro ?
un peu de politiquement incorrect ne fait pas de mal.
j'attends vos retours sur cet épineux sujet.

Frédéric a dit…

Mon cher Pierre, Christian pose là un débat crucial et primordial qui mérite un article complet de ta part que tu sauras rédiger avec ta maestria habituelle.
J'ai hâte de te lire sur ce sujet d'autant plus que cela fait fort longtemps, excepté quelques Pedraza, que je n'ai pas vu un toro s'employer sous la pique. Les Hernandez Pla de Céret ou les Rocio de la Camarra de Vic me semblent bien loin, hélas.

christian a dit…

+1 !!!

velonero a dit…

Compañeros merci pour votre intérêt. Beau sujet en effet que le tercio de piques. Sachez qu'il existe sur le blog un libellé "tercio de pique". J'ai trouvé notamment quelques textes comme : Notes sur quelques jours passés à Madrid (mai 2015)
A propos du tercio de piques (février 2009)
Pour les deux piques (avril 2008)
Mais tout cela commence à dater un peu. Peut-être faudra-t-il faire le point à l'issue de la temporada ...

Anonyme a dit…

Je ne peux oublier que Gines Marin a salement orchestré l'indulto indigne d'un Santiago Domecq à Dax en 2018.
Peut-être a t-il changé de mentalité? J'en doute
Beñat

christian a dit…

gines marin est à la croisée des chemins, il cherche un nouveau toréo je le crois capable de ne pas se tromper.
pierre , j'ai fouillé dans tes archives j'y vois quelques pistes.je vais lire ca plus attentivement.
ma question est simple:
le tercio de pique est il faussé en envoyant un toro taper dans un tank ou dans un mur?

Frédéric a dit…

C'est vrai que c'était Gines Marin sur l'indulto Dacquois qui était aussi justifié que le précédent avec Desgarbado, c'est dire. Je l'avais totalement oublié. Là, force est de reconnaître qu'il s'est comporté en torero. Mais nous sommes à Madrid, donc tout est différent et sérieux. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir la tenue impeccable des anciens toreros présents dans le callejon (Fundi, Joselito, Zotoluco hier soir). Cela change de certains "toreros (?)" qui se pointent aux arênes en bernuda et en tong, comme vu l'été dernier.

Pour les piques, ce sera intéressant effectivement d'en débattre à l'issue de la temporada. Souhaitons que les Pedraza nous procurent de l'émotion ce soir.