mercredi 12 août 2009

Un week-end aux arènes (3)

Dimanche : Parentis, final aigre-doux


Ce qui fait parfois l'intérêt (voire le charme) de certaines courses c'est leur côté rendez-vous manqué, malentendu, quiproquo. Je me souviens d'une corrida de septembre à Dax - ce n'est pas si vieux mais me paraît aujourd'hui dater d'avant le déluge - où Emilio Muñoz et Julio Aparicio s'étaient retrouvés face à un lot âgé, armé et bourré de mala casta de Manolo Gonzalez. Inutile de dire qu'on ne vit pas la moindre cosita artistique et que l'affaire fut rondement expédiée malgré les protestations outrées de l'innocent public dacquois. On dut même faire appel aux forces de l'ordre afin de protéger la sortie d'Emilio Muñoz dont la concision remarquable n'avait pas été appréciée par tous.

Mais la situation inverse peut aussi se produire. Comme à Parentis ce jour...
En raison de leurs précédentes sorties en cette même plaza, on attendait un lot terrible de RASO DE PORTILLO dont on espérait qu'il allait tout casser lors du premier tiers. Las, le premier novillo se chargea de mettre les pendules à l'heure (l'heure du toro moderne). Un bicho sans trapío, monopiqué et qui passa, malgré sa faiblesse, l'essentiel de sa vie publique le museau au raz du sol prêt à suivre tout chiffon qui passait à sa portée. Imaginez la consternation sur les étagères. De fait, c'est la noblesse qui fut la qualité principale du lot avec en point d'orgue le troisième, un toro pour chanter le toreo.
Et comme, en outre, la terna du jour n'était armée ni pour la guerre, ni pour la paix, la tarde tourna à la déconfiture.
Carlos Guzman, pourtant vu à son avantage ici-même l'année dernière, semble avoir abdiqué toute prétention à devenir torero.
Felix de Castro donnait l'impression de fouler pour la première fois de sa vie le sable d'un ruedo. La bonté du second lui permit de donner de bonnes naturelles qui semblaient le surprendre lui-même au fur et à mesure qu'il les donnait.
Quant à Santiago Naranjo, avec un sorteo de rêve, il abusa du registre pueblerino et tua ignominieusement de deux bajonazos.
Voilà comment, avec un lot pas si mauvais qu'il en avait l'air, avec trois despistados dans le ruedo, et devant un public venu pour autre chose que ce qu'on lui proposa, arriva la fiasco.

3 commentaires:

Frédéric a dit…

Je suis plutot d'accord avec ton opinion. D'ailleurs, le fiasco de dimanche était prévisible puisque certains organisateurs n'hésitaient pas à clamer, au cours de l'hiver, qu 'en 2008, ils y avaient été trop fort et que cette année , le lot de Raso serait d'un trapio plus raisonnable et abordable pour les novilleros. Résultat, ils ont perdu sur les deux tableaux:
fracaso ganadero avec 6 novillos très moyennement présentés,aux cornes douteuses et sans grande caste et bravoure
fracaso novillero avec des gamins préparés psychologiquement à affronter autre chose et qui n'ont pas su et voulu aborder un lot qui offrait des possibilités.
Espèrons que l'an prochain, les organisateurs sauront revenir aux valeurs de leur plazza.
Frédéric.

Anonyme a dit…

La caste et la bravoure sont elles en lien avec la présentation ou les cornes, et dans ce cas là comment était ce prévisible?
Ce n'était pas non plus des sardines comme on en voit parfois dans des arènes de catégorie;
Et il s'agit bien de la même ganadéria...
Quant à la préparation psy des gamins, il me semble qu'elle aurait dû plutôt s'appliquer aux cuadrillas et plus particulièrement à l'hendayais ...
Quel gachis au vu des possibilités quand même offertes par ces toros.
L'an passé ils étaient soi-disant plus violents que braves, cette année plus abordables et Charlot Guzman était capable de faire...

velonero a dit…

J'ai eu la curiosité de regarder dans le numéro du 18 août de la revue 6TOROS6 le nombre de novilladas toréées par les novilleros de Parentis.
S. Naranjo et F. Pajares : 5
J. Simon, F. de Castro et D. Martin : 3
Carlos Guzman :1
Autrement dit, des novilleros qui n'avaient pas ou pratiquement pas toréé lorsqu'ils ont foulé le sable des arènes de Parentis.
Il me semble que les organisateurs devraient faire un effort en ce qui concerne les novilleros même s'il est probable que beaucoup ne veulent pas y venir.
En tout cas, compte tenu de l'expérience limitée des novilleros de cette année l'échec était programmé.