La grande noblesse du lot de novillos d'Adolfo Martin lidié à Dax pendant la feria en a surpris plus d'un, à commencer par moi-même. Six novillos qui mettent la tête dans la muleta et vont jusqu'au bout de leur charge, c'était à vrai dire assez inattendu. Le bémol, c'est qu'ils ont manqué d'un peu de poder pour être un grand lot. Est-ce que ce manque de poder témoigne d'une édulcoration de leur caste? C'est possible, mais on peut aussi penser que la maigreur, l'absence de muscle de l'ensemble du lot y est pour quelque chose. Il est d'ailleurs étonnant, à l'heure où la plupart des ganaderos produisent davantage de viande que de caste, de voir un lot si peu en chair. Une pitié pour les bouchers!
Toujours est-il que cette noblesse, on la retrouve également chez certains Victorino, mais aussi chez les pupilles de José Joaquin Moreno de Silva (saltillos en ligne directe) - cette année à Madrid, Parentis - novillo primé, et tout récemment à Carcassonne.
Sans doute faut-il se rappeler que les toros du Marquis de Saltillo ont été mis à la mode par Guerrita à la fin du XIXème siècle en raison de leur taille et de leur puissance réduites. Ils étaient pour les figures de l'époque une alternative aux Veragua, Miura et autres jijones. En somme, les domecqs d'aujourd'hui.
N'oublions pas non plus que, jusque dans les années 70, les vedettes se disputaient les Buendia, dont une partie est issue de l'apport saltillo.
Nul ne sait ce que sera l'avenir de cet encaste; il est bien sûr à craindre que la recherche d'une trop grande noblesse ne les mène au descastamiento comme on peut en constater chaque jour les ravages chez les domecqs.
Pourtant, entre noblesse assumée, caste piquante, mais aussi nécessaires alimañas, les lendemains peuvent encore chanter pour les Saltillo.
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