Vendredi : Bayonne, mise en bouche
On sait que le plus important dans ce genre de corrida (cartel cumbre, la corrida la plus attendue de l'année dans le Sud-Ouest) ce sont les toros. D'eux vont dépendre la réussite et (ou) le sérieux de l'après-midi.
Donc, tout de suite, un bémol : le lot de toros d' El Pilar est sans trapío, de plus certaines armures sont suspectes d'afeitado.
El FUNDI, le pundonor
Une faena toute de douceur à son premier pour dire : "Moi aussi je peux avec ces toros-là." Et, à son second, un coup d'épée pour dire : "El Fundi, torero del pundonor".
Une actuation rassurante donc, mais il faudra que le Fundi réapprenne à toréer sans crier.
José TOMAS, la personnalité
Sincérité totale, toreo hors du commun, personnalité; quoique fassent les autres, José Tomas est ''au-dessus''. En fait il se situe dans une autre dimension à laquelle ses compañeros, aussi brillants soient-ils, n'ont pas accès.
Mes rendez-vous avec JT sont rares (le dernier à Saint Sébastien en 2007) et l'étreinte inachevée d'aujourd'hui suscite en moi le désir impérieux de le revoir. Bilbao, dans quelques jours, aurait été le lieu idéal pour une nouvelle rencontre, mais il a dédaigneusement décliné l'invitation... je resterai donc avec ma frustration.
Sébastien CASTELLA et l'agnelet
Objectivement, Sébastien Castella a donné une très bonne faena à un toro très noble, le public a réagi avec enthousiasme et, après une mise à mort moyenne, le torero français a coupé deux oreilles.
Personnellement, je ne suis pas rentré dans sa faena. Sans doute y avait-il trop peu de toro, offrant trop de facilité avec sa charge comme réglée à l'avance.
Et puis on a failli revivre le syndrome Desgarbado. A la fin de la faena, un véritable sentiment de miséricorde a envahi une partie du public : on ne pouvait pas tuer un tel agnelet. Mais Bayonne n'est pas Dax, la pétition d'indulto fut bruyante mais largement minoritaire et, malgré les mimiques démagogiques du matador qui voyait là l'occasion d'un triomphe à bon compte, c'est à dire sans le risque de la suerte de matar, la majorité du respectable (et le président) opta pour la logique du réel : les innocents aussi doivent mourir.
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