mercredi 28 mai 2008

Toros en Gironde

Depuis la disparition de la plaza de toros de Floirac dont les tubes se trimballent actuellement entre Fenouillet et un lieu indéterminé de la région toulousaine, il reste deux arènes en Gironde. Toutes deux seront en activité au cours de ce mois de juin.
Captieux
dimanche 1 juin à 17h novillada
novillos de Los Bayones
Ruben Pinar - José Manuel Mas - Roman Perez

samedi 21 juin à 11h novillada sans picadors
4 novillos d'El Palmeral
Tomasito - Cayetano Ortiz - Angelino de Ariaga

à 18h corrida
toros de Prieto de la Cal
Rafaelillo - Julien Lescarret - Fernando Cruz

Des cartels muy bien rematados. On notera en particulier la présence des Veragua de Prieto de la Cal à La Brède.

dimanche 25 mai 2008

Roquefort novillada de La Quinta reportée

La novillada de La Quinta a été reportée au dimanche 29 juin (même cartel).
La décision a été prise à 17h30 en raison de l'état de la piste et de la pluie qui tombait sans discontinuer.

trois novillos de La Quinta dans les corrals roquefortois

vendredi 23 mai 2008

Un nouveau blog : Los pinchos del ciego

Dans un texte du 17 janvier dernier, je tentais de recenser les différents blogs taurins français et regrettais qu'ils ne soient pas plus nombreux. En voici un nouveau : Los pinchos del ciego par Ludo. Un blog littéraire, taurin et de cante jondo. Un blog con duende, placé sous le signe de la poésie.

"Tu fermeras l'œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.

Puis tu te sentiras la joue égratignée...
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou..."

Ces vers de Rimbaud correspondent assez bien à ce que je ressens à la lecture de ce nouveau blog.
En espérant que le travail accompli n'empêchera pas Ludo de continuer à pincher dans les blogs des autres car ses propos y sont toujours précieux.


dimanche 18 mai 2008

Novillada de La Quinta à Roquefort

Difficile de faire cartel plus attractif : novillos de La Quinta, présence de Miguel Tendero qui a enthousiasmé les aficionados madrilènes lors de la première novillada de la San Isidro. Ojo con Javier Cortes impressionnant d'aguante en non piquée face à un manso de Malabat dans ces mêmes arènes il y a deux ans.
Les sorties prévues de La Quinta cette année
4 corridas : Mont de Marsan, Santander, Bilbao, Tudela ou Almeria
4 novilladas : Roquefort, Madrid, Almeria, Arnedo


Désolé pour les couleurs, normalement c'est rouge et jaune comme la devise de l'élevage mais la machine ne veut rien savoir!




jeudi 15 mai 2008

Vic Fezensac 2008 : des toros et une révélation (2)

Un sujet d'inquiétude tout d'abord : chaque jour quelques centaines de places non vendues. Une récrimination ensuite : sauf pour la corrida-concours, des programmes rares et indigents (pas d'ordre de sortie des toros, pas d'information sur les toros de réserve, composition des cuadrillas absente).
Deux bonnes corridas
Je n'ai pas assisté à la corrida d'Adelaida Rodriguez. De l'avis général, elle fut très décevante.
En revanche les MARGE continuent de marquer des points. Ils ont pu profiter les années précédentes de l'absence de certains élevages espagnols en raison de la langue bleue mais aujourd'hui que les restrictions ont disparu ils s'imposent par leurs qualités propres. Un lot à la bravoure supérieure à celui de l'an dernier. La combativité des six toros s'exprima dès leur sortie des chiqueros, ce qui permit aux trois matadors de pouvoir vraiment toréer dans les séries de véroniques de réception, chose rare et qui mérite d' être portée au crédit de l'élevage (et des toreros bien sûr). Ils prirent une quinzaine de piques dures sans le moindre signe de faiblesse puis se montrèrent encastés au dernier tiers. Seul le cinquième qui avait pourtant fait une sortie spectaculaire se dégonfla très vite. La première pique le laissa tout à ses pensées sur la cruauté du monde et il refusa dès lors de charger. Le fils de l'éleveur fut appelé par le public à saluer en fin de course.
Mais les ESCOLAR GIL du lundi furent meilleurs encore. Ce fut un lot d'une remarquable homogénéité : trapío, bravoure, caste, noblesse même pour certains. Tous furent arrastrés sous l'ovation et il y eut pétition de vuelta pour le second. La feria se termina dans l'allégresse par le tour de piste du mayoral.
EL FUNDI, c'est l'art du sitio, le dominio, le temple aussi bien à la muleta qu'à la cape, et bien sûr un fameux tueur. Un des meilleurs toreros actuels. Il tira tout le parti possible de ses Margé (deux oreilles, une à chaque toro).
RAFAELILLO fut convaincant à son premier Margé (une oreille) et ne put rien faire à son second, parado.
JULIEN LESCARRET, déstabilisé à la cape par son premier adversaire, le laissa maître de la situation jusqu'à la fin. Il se racheta au dernier de l'après-midi, le meilleur du bon lot de Margé. Belle réception à la cape, bon début de faena et belle estocade très engagée (une oreille). Le reproche que l'on peut faire à Julien est de n'avoir pas, sur la fin de la faena, tiré tout le parti possible du toro.
FERNANDO CRUZ, après tant d'autres, dont Rafaelillo l'an dernier, fut atteint par le syndrome de Madrid, une affection qui ne sévit qu'à Vic, lorsque les toreros doivent toréer le lendemain ou le surlendemain à Madrid pour la San Isidro.
SERGIO AGUILAR fut une authentique révélation. Il commotionna les gradins par la douceur de son toreo et son engagement qui semble relever d'une force surnaturelle. Sa tauromachie s'inscrit dans la lignée des toreros mystiques tels Manolete ou actuellement José Tomas et on a envie de dire à son sujet ce que Guerrita disait à propos de Belmonte : ''Dépêchez-vous d'aller le voir car on ne peut toréer ainsi''. Ce qui a accru mon émotion, c'est sans doute aussi le fait que je l'ai revu tel qu'il m'était apparu il y a neuf ans lorsque je l'avais vu pour la première fois novillero à Roquefort : même concept du toreo, même mépris de son corps et du danger. Pourtant entre temps les épreuves se sont accumulées : blessures graves dont une au genou qui le tint longtemps éloigné des ruedos, retour à l'anonymat, corridas rares et dures. Mais, s'il y a un peu de justice dans le monde des toros, il serait logique que les quelques postes non encore pourvus dans nos cartels de cet été, ou les substitutions, lui soient attribués. Ce qui est sûr c'est que chaque spectateur est sorti des arènes de Vic avec le désir de le revoir au plus tôt.
photo : naturelle d'El Fundi à un Margé

mercredi 14 mai 2008

Vic Fezensac 2008 : des toros et une révélation (1)

Pas une goutte d'eau durant la feria, pas de température sibérienne non plus mais, le monde n'est jamais parfait, un vent tenace qui gêna considérablement les matadors, en particulier lors du dernier tiers.
Il semblait qu'à la faveur des corridas-concours de Saragosse et de Saint Sébastien le tercio de pique avait retrouvé dernièrement un peu de sa superbe. Hélas, cette feria marque en ce domaine un net recul. Sans doute par incapacité des matadors et des picadors, mais aussi, certainement, par volonté délibérée de la gent taurine de ne pas accorder plus d'importance qu'il ne faut (à leurs yeux) au toro. Ce sera le seul point noir d'une feria irréprochable au niveau de la présentation et durant laquelle les bons toros furent nombreux.


La novillada

Les novillos de PEREZ DE LA CONCHA ont un physique destartalado assez éloigné des critères santacolomeños. Au cheval ils cognent dur en faisant sonner les étriers, puis à la muleta, ils gardent la tête haute et mobile. Ils reçurent une vingtaine de piques traseras qui contribuèrent à aggraver leurs défauts. Il eut été intéressant,en revanche, de voir l'effet que des piques données dans le morillo auraient pu avoir. Seul point positif pour ce lot, la solidité.

Antonio Joao FERREIRA, dut faire face à un sorteo compliqué. Son premier novillo était un criminel qui lui fonça droit dessus et l'envoya dans les airs dès la première passe de muleta. Le protégé de Richard Milian fut mis en difficulté, ce qui est normal, mais il n'a pas fait preuve en la circonstance des qualités morales qui ont permis à son mentor de faire la carrière honorable que l'on sait. Bravo à David Romero pour ses deux paires de banderilles.

EL SANTO tomba, lui, sur les deux novillos les plus toréables de la matinée. Il ne put leur donner une passe sans bouger les pieds.

Marco LEAL se montra volontaire et vaillant, comme un novillero doit être.



La corrida-concours

Je ne sais en quelle langue les organisateurs vicois ont expliqué aux toreros de ce jour qu'il s'agissait d'une corrida-concours mais sans doute l'an prochain faudra-t-il le faire en ouzbek... à moins de mettre au cartel des toreros qui possèdent les capacités et la volonté nécessaires pour lidier ce genre de corrida. Moindre mal que le toro de La Quinta ait été bien compris par Luis Bolivar et bien piqué par Ismael Halcon. Mais ce ne fut qu'un feu de paille car les cinq autres bons toros (que lujo!) ne furent à aucun moment mis en valeur comme cela aurait dû être le cas. Una pena...

Le représentant de MIURA est un colorado typique de la casa. Il s'élance sans se faire prier à quatre reprises vers le picador mais de trop près car sans réelle mise en suerte. Il s'emploie peu sous les piques. A la muleta il fait preuve d'une noblesse un peu fade. (palmas à l'arrastre)

Huracan de LA QUINTA est un cárdeno cinqueño très volumineux. Il prend quatre piques en partant franchement et en poussant fixement puis il montre une belle noblesse sur les deux cornes. Un toro comme en rêvent les aficionados et les bons toreros. (vuelta al ruedo)

Le pupille de PRIETO DE LA CAL est un jabonero musculeux qui fait une sortie tonitruante. Il sera piqué trois fois sans jamais avoir été fixé. Il montrera ensuite une noblesse un peu fade mais qui se maintiendra durant la longue faena de Serranito, lequel ne parviendra pas à lier deux muletazos. (palmas)

Le VICTORINO MARTIN prend trois piques sans fixité (l'absence de lidia de Javier Valverde n'aide pas). Il se met à faire l'avion comme les victorinos savent parfois le faire dans la muleta peu inspirée du salmantin. (ovation)

Avec sa peau fine et son poil luisant, Ballena de FIDEL SAN ROMAN représente parfaitement l'encaste Villamarta (par Señores Guardiola Dominguez). Mal lidié, il prend trois piques sévères sans être réellement mis en valeur puis fait preuve d'une noblesse très encastée que Bolivar aura du mal à canaliser. (ovation)

Malgré sa bravoure qui s'exprima dans trois piques en poussant fort, le toro de CHARRO DE LLEN ne put réellement concourir car il était handicapé par un léger problème locomoteur. (silence)

Le toro de La Quinta fut réellement supérieur mais dans des circonstances plus favorables d'autres toros de cette matinée auraient pu faire également de dignes vainqueurs. Personnellement, j'ai bien aimé le Fidel San Roman qui rappelait la bonne caste des Guardiola Fantoni de la meilleure époque.

mardi 6 mai 2008

Brindis a Manolete

Film de Florian Rey avec Paquita Rico, José Greco, Pedro Ortega 1948
Manolete n'était mort que depuis quelques mois et déjà le cinéma s'emparait de l'évènement. Comme l'indique le titre, ce film est un hommage au ''Monstruo''. Il fait appel à des documents d'archives qui montrent Manolete toréant une corrida de beneficencia à Madrid (un fameux doblon à genoux), puis lors de sa présentation à Mexico (célèbres naturelles). Les cinéphiles apprécieront la reconstitution de sa mort à l'hôpital de Linares dans le plus pur style des premiers films muets. Pour toutes les scènes hors de l'arène, c'est l'étonnant Pedro Ortega, un sosie quasiment parfait, qui joue le rôle du Cordouan.
Pour étoffer le scénario on a imaginé une vague intrigue sentimentale qui se déroule pour partie dans un élevage de toros, pour partie dans un tablao flamenco. Cela permet d'inclure de nombreuses scènes chantées et dansées par Paquita Rico et José Greco (excellent danseur), ainsi que de trop rares scènes de campo. Le tout s'achève sur un très beau rêve d'inspiration goyesque.
Bref un film comme on n'ose plus en faire.
On peut trouver le dvd en Espagne ou sur Internet.