mercredi 24 mai 2023

Madrid, vendredi 19 mai

 
   La matinée se passe au campo, à la finca El Pecado Mortal à Colmenar Viejo, haut lieu de l'histoire ganadera madrilène. C'est là qu'est située la ganaderia Los Eulogios, non loin de celle de Flor de Jara. Dans la salle de réception, les fers historiques de Garcia Aleas, Vicente Martinez, Felix Gomez rappellent le riche passé de ces pâturages situés sur les premiers contreforts de la sierra de Guadarrama. Alors que nous ne sommes qu'à la mi-mai, l'herbe est déjà grillée ... Les temps sont durs et la finca est aménagée pour recevoir d'importants groupes. Demain ce sera un repas de communion.
 
 
 



   Manuel Sanz de la Morena possède 200 têtes de bétail  et fournit chaque année quelques novillos (origine Domecq après avoir été  Guardiola Soto) dans les arènes de la région. L'un d'entre eux doit participer en septembre à Las Ventas à une novillada concours de ganaderias de la Communauté de Madrid. Le ganadero ne cache pas qu'il préfère la sensibilité du public de Séville à celle du public madrilène.





   À 19 heures, Las Ventas affiche à nouveau le No hay billetes pour un cartel de toreros qui n'ont pas paru ces derniers temps au meilleur de leur forme.
   Mais c'est à Madrid qu'il faut voir Sébastien Castella.
   Le début de la faena à Rociero, quatrième Jandilla de l'après-midi, porte le public au rouge vif : statuaires, aidées par le bas, desprecios, pechos enchaînés à un toro qui répond parfaitement. Les séries à droite sont remarquablement templées et lorsque le Biterrois veut prendre la gauche, le fort vent qui souffle à ce moment le conduit à intelligemment repousser. Plus tard, au moment opportun, surgit ce qui sera le sommet de la faena, une énorme série de naturelles qui fait rugir Las Ventas. Après l'estocade entière, les gradins se couvrent de blanc pour demander et obtenir les deux oreilles. Sébastien Castella est bel et bien de retour.
   José Maria Manzanares a été absent tout l'après-midi mais la partie festivalière du public - de plus en plus importante à Las Ventas, hélas ! - ne pouvait pas avoir fait le déplacement sans l'applaudir un peu. En d'autres temps une prestation aussi indigente aurait provoqué deux broncas.
   En s'obstinant à toréer le troisième toro qui était un invalide, Pablo Aguado s'est montré pesant, voire indécent.
   On sentait chez les très beaux toros de Jandilla le fond de caste de la maison domecq prêt à affleurer mais, hormis le 4, leur regrettable faiblesse de pattes réduisit leur combat à bien peu de choses.



3 commentaires:

Anonyme a dit…

Le Sebastien semble bel et bien de retour. Attendons confirmation toutefois mais du coup j'ai hâte de le revoir à Mont-de-Marsan. Et juste avant, il y aura eu Céret...

Beñat

RAFAEL a dit…

Oui Sebastien Castella est Torero...de Madrid, et ce triomphe va pouvoir enfin être le tremplin nécessaire à la réussite de sa temporada. Il vient tout juste de confirmer ce succès Madrilène à Nîmes.
Quitte à passer pour un "Pisse vinaigre", je trouve cette Puerta Grande un poil excessive. Le meilleur piton de ce Jandilla était le gauche. L'on ne peut pas se contenter d'une seule et magnifique série "Al Natural" pour franchir la grande porte s'ouvrant sur la Calle de Alcala. Dans cette faéna, beaucoup d'imperfections, d'accrochages...alors oui, le vent n'a pas facilité les choses, et cette année à Madrid, le vent et quelques "rachas" s'invitent tous les jours, pour tous les Toreros.
En écrivant j'ai une pensée ému pour Francisco José Espada qu'un président (?) certainement aveuglé par la poussière de Las Ventas, a littéralement volé une oreille au Torero de Fuenlabrada Mercredi dernier. Cette oreille lui aurait rendu service pour la suite de sa temporada, n'ayant pas l'avantage d'être dans une grande Empresa et signer 20-30 contrats en début de saison...
Mais si Madrid ne donne qu'aux riches...les modestes vont disparaitre des affiches de Madrid à l'occasion des futures San Isidro ! il sera toujours temps de faire un bilan de cette San Isidro 2023, mais l'empresa actuelle de Madrid se trompe de chemin...

christian a dit…

Pour les obscurs et les sans grade le chemin est si dur ,si en plus il faut se fader l'incompréhension de présidents aux fraises.
Je comprends qu'il y en a tellement qui lâchent l'affaire.
Voyons si ce buzz va faire des petits,ce ne serait que justice.