mardi 30 mai 2023

Vic 2023 : un grand cru (1)

   
   Si la feria 2022 avait laissé les aficionados sur leur faim, celle de cette année a apporté chaque jour son lot de satisfactions au point de constituer une des ferias vicoises les plus satisfaisantes de ces dernières années. À l'exception de la novillada inaugurale, tous les spectacles ont suscité l'intérêt, voire la passion, car ils possédaient les ingrédients qui font l'identité de la plaza gersoise. À savoir : la présentation irréprochable des toros, une force et une bravoure suffisantes pour assurer des tercios de pique complets, une attitude positive des matadors et de leurs cuadrillas (en particulier des picadors dont le rôle est essentiel ici) afin d'assurer des lidias complètes. Même la corrida du lundi qui se voulait plus toreriste a réussi à maintenir l'équilibre entre l'élément toro et l'élément torero. 
 


Samedi 27 mai
 
   On attendait beaucoup de la confrontation entre les barcial de Victorino et un trio de novilleros punteros mais la novillada matinale a été une déception. Essentiellement en raison du manque de présence physique des novillos de Monteviejo. Plusieurs d'entre eux étaient plus proches de l'eral que du novillo pour course piquée. Malgré un fond de caste certain, leur faiblesse ôta beaucoup d'intérêt à la matinée. Seul Christian Parejo tira son épingle du jeu. Face à deux animaux difficiles il fit preuve de courage et de ténacité et laissa aussi entrevoir un bon bagage technique ainsi que de la classe. À revoir dans de meilleures conditions.
 
   En choisissant de faire appel aux toros de Dolores Aguirre, les organisateurs se donnaient toutes les chances de satisfaire leur public. Et l'objectif a été largement atteint grâce à un lot bien présenté, actif au cheval (21 piques, 1 chute) et encasté. Les Dolores ont la vertu de nous obliger à réfléchir sur ce qu'est la bravoure. Leur comportement fait que, bien souvent, les concepts inventés pour qualifier les toros de combat ne fonctionnent pas avec eux. Personnellement j'aime leur bravoure sauvage, primitive quand elle est accompagnée, comme aujourd'hui, par une force et une mobilité pleine de caste. 
  Nous avons dejà vu Alberto Lamelas pratiquant un toreo reposé, mais il s'est produit en ce samedi dans sa version agitée, nerveuse, sans sitio, faisant apparaître les toros plus difficiles qu'ils ne sont. Face à de tels adversaires cela porte sur le public mais pas sur le toro. Dommage pour le bon quatrième.
   Face à son premier opposant, le méconnu Luis Gerpe se présenta de la meilleure façon par une excellente réception à la cape. Malgré le handicap d'une douleur au genou à la suite d'un sévère accrochage puis d'une bousculade, il se montra (relativement) dominateur mais tueur inefficace, laissant toutefois le désir d'être revu.
   De Maxime Solera on retiendra une belle série de naturelles à son dernier adversaire, à la charge pastueña. Mais il n'a toujours pas fait de progrès avec les aciers, ce qui constitue pour lui un véritable handicap.
  On n'oubliera pas de mentionner le sauteur landais Kevin Ribeiro qui effectua face au dernier cornu de l'après-midi un magnifique saut périlleux.
   Des piques poussées avec fureur, des fuites et des refus, des charges soutenues, d'autres plus douces, des animaux qui tombent, touchés à mort, mais se relèvent parce qu'ils refusent la défaite. Des toros de Dolores Aguirre !

   

 



 

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