C'est un plaisir de retrouver, après quelques années de purgatoire, la ville de Madrid et le chaudron de Las Ventas, plus bouillant que jamais, surtout quand, comme ce jour, le cartel est de relumbrón et le No hay billetes placardé depuis longtemps. À l'affiche Morante de la Puebla, un torero pour l'Histoire, El Juli, au sommet depuis 25 ans et Tomas Rufo, jeune triomphateur ici même l'an passé.
Les toros d'Alcurrucén sont correctement présentés, mais sans cette étincelle de grâce que donne le vrai trapío; leur caste est en sourdine, dominée par la mansedumbre et la fadeur.
Après avoir expédié sous la bronca l'infumable premier, Morante répond au quatrième à un quite du Juli. Trois véroniques heurtées mais données avec le minimum de toile et donc extrêmement serrées, et une somptueuse demi lancent le run-run des attentes inconsidérées. Le début de faena avec une courte série à droite d'une sublime toreria met Las Ventas en feu ... Hélas ! le toro manque de race, il ne peut répondre aux exigences de toreo profond du maestro de La Puebla. La faena tourne court, tout s'achève sur une simple ovation renouvelée à la sortie de la plaza ... Vendredi 2 sera-t-il le jour ?
El Juli a donné au cinquième une énième leçon de toreo. Aujourd'hui : comment tirer de l'eau d'un puits sec. Son magistère régulièrement répété au cours de ces dernières temporadas a fini par le faire entrer dans les bonnes grâces du public madrilène. Mais, encore une fois, tout s'est évanoui à l'heure de la mort. Son incapacité à bien tuer restera une ombre sur la carrière du torero.
Avec le meilleur lot, Tomas Rufo a alterné le bon et l'ordinaire. En comparaison de ses compagnons de cartel, il a fait figure de novillero prometteur, lui qui est pourtant déjà sorti par un nombre considérable de grandes portes. C'est ce qu'il en coûte de partager l'affiche avec les plus grands maestros. Il dut en outre lutter contre la vindicte du tendido 7 qui, pour exister, doit se trouver chaque jour une tête de turc. Mon voisin de tendido, un jeune aficionado madrilène, me donne son avis : les gens du 7 ont souvent raison mais leur comportement outrancier et irrespectueux les déconsidère et leur vaut l'hostilité du reste de l'aficion venteña.
4 commentaires:
Un petit message posté de Paris avant le concert de Billy Cobham. Ravi de savoir que tu es bien rentré.
Comment ne pas remercier le tendido 7 pour ses actions contre la pire San Isidro de l'histoire? Nous le savions à la lecture des cartels, mais l'affligeant spectacle quotidien des limaces de Casas est encore pire que ce qu'un aficionado a los toros pouvait imaginer.
Ras le bol de ces faenas à rallonge et insipides, ras le bol de ces quites débiles devant des chèvres. D'ailleurs, de manière fort curieuse, il n'y en a pas eu sur les Escolar. Expliquez moi pourquoi !
Si la tauromachie des prochaines années doit ressembler aux férias de Casas, ce sera sans moi. Je préfère rester avec mes souvenirs que d'assister à cette d'échéance.
Frédéric, je crois que pour 95% des courses c'est déjà sans toi ...
Le drame du 7 c'est qu'ils se sont tellement mis à dos le reste du public que leurs actions produisent quasiment à chaque fois l'inverse de ce qu'ils escomptaient.
Hey!5% de bon c'est suffisant pour nous ne crois tu pas frédéric?
Pour peu que que l'on soit d'humeur ,on peut en plus saupoudrer ces 5% de quelques volutes de poesie de temps en temps ne crois tu pas pierre ?
Bon concert frederic
Bon retour pierre.
Bientot céret nom de dieu !!!!!
Mais un public qui cautionne sans discuter la farce de cette feria, de ces trophées ridicules acquis sur des limaces ne mérite aucune considération. Je dirai même que c'est un honneur de se le mettre à dos. Donc, bravo au tendido 7 d'être le dernier bastion des vraies valeurs de la corrida. Merci à eux et respect.
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