mardi 13 juillet 2021

Vic Fezensac 2021

 

   Afin de ne pas laisser deux ans de suite Vic Fezensac sans feria taurine, le Club Taurin Vicois avait eu la bonne idée de reporter les corridas données traditionnellement pour Pentecôte au weekend des 10 et 11 juillet. Un pari réussi puisque les étagères confortablement garnies montraient que le public des habitués avait répondu présent sans que pour autant la jauge autorisée (demi-arène) soit totalement atteinte. Cela a permis de relancer les corridas toristes particulièrement mises à mal à la suite des mesures de restriction que nous subissons depuis maintenant près d’un an et demi. Souhaitons que la feria de Céret qui se déroulera samedi et dimanche prochain connaisse le même succès. Il en va de la survie de beaucoup de ganaderias bravas sans lesquelles la tauromachie perdrait beaucoup de sa saveur.

   Les courses connurent du point de vue purement taurin les déceptions et les ratés habituels. Ils sont ici pain béni pour la partie la plus radicale du public qui, sans ces manquements, serait frustrée de ne pouvoir exprimer son mécontentement et son savoir. Elles connurent aussi, particulièrement le dimanche, de nombreux moments exaltants, d’un très haut niveau.  

 



 








Novillada de Raso de Portillo

   La feria débute en fanfare avec Aceñero, excellent novillo de Raso de Portillo qui prend trois piques à tuer toute la camada de Juan Pedro Domecq. On comprendra bien vite l’acharnement du piquero (bronca) : il sait. Il sait que Carlos Aranda n’est pas dans le coup. Le malheureux novillero, inhibé par la peur est totalement incapable de mettre à profit les qualités de son adversaire . Malgré le traitement reçu, le novillo a gardé de l’allant et ses charges semblent claires aussi bien à droite qu’à gauche, mais lorsque l’on ne peut pas … Aranda abrège et en finit laborieusement sous les sifflets d’un public sans compassion. Le novillo, partition restée silencieuse, est ovationné lors de la vuelta unanimement demandée par les gradins.

   Le reste du lot (18 piques) sera toujours intéressant mais ne pourra maintenir ce niveau.

   La matinée aura permis la découverte de José Cabrera. Un vrai novillero qui se donne à fond, plante les banderilles, torée avec sincérité. Le natif d’Almeria instrumenta à ses deux novillos des naturelles de grande qualité (vuelta – vuelta). A revoir.

   Calerito remplaçait le Mexicain Isaac Fonseca, blessé. Il torée avec finesse mais pèse peu sur ses adversaires. Il connut avec le sixième un véritable désastre au descabello (trois avis).

 

Corrida concours

   La corrida concours a été décevante à tous points de vue : toros, matadors, piqueros.

   Le pensionnaire de Fraile est de grand trapio, negro, l’armure fine et ouverte. Il poussote sous trois piques correctement données par Francisco Peña. Sa corne gauche est possible mais Perez Mota ne trouve pas la clé.

   Le Barcial est lui aussi parfaitement dans le type : rond, bas, berrendo en negro. Il prend trois piques sans pousser puis se contente de déambuler en marchant dans le ruedo.

   Gambito de Peñajara est magnifique : sardo, imposant, l’ armure très développée et astifina. Il pousse avec fixité en trois piques sous lesquelles ils est consciencieusement assassiné par Carlos Perez Hernandez. Il avait pourtant montré un bon potentiel de noblesse lors des passes de cape de mise en suerte. Mais l’œuvre est accomplie et l’animal arrive moribond au troisième tiers.

   Belugo, negro classique de chez Yonnet prendra lui aussi trois piques mais il montre peu d’entrega et va a menos. Il chargera avec noblesse mais aussi avec soseria à la muleta. Un yonnet dépourvu de la caste que l’on s’attend à trouver chez les pupilles de l’élevage camarguais.

   Très beau et très imposant aussi le pensionnaire de San Martin (trois piques) mais il montre des signes de faiblesse et va a menos.

   Barbatriste de Los Maños porte nos derniers espoirs. Son aspect anovillado est une première déception. A la pique, son comportement est très inégal, alternant brèves poussées et fuites. Une quatrième pique est superflue. Doté d’une belle charge, le bicho sera le meilleur de la soirée à la muleta même si lui aussi va a menos.

   On pourra peut-être regretter que ce certes médiocre assortiment de toros n’ait pu bénéficier de la plus-value que peut apporter l’oficio et le sens de la lidia de certains maestros.

   Perez Mota, sans être catastrophique, eut beaucoup de mal à se centrer.

   Sergio Serrano fut bruyant, brusque et peu efficace.

   Quant à Adrien Salenc, malgré le meilleur sorteo, il est entré (et sorti par la même occasion) par la petite porte. Il fit assassiner le bon Peñajara par son piquero ce qui lui mit, fort justement, le public à dos. Après un bon début , sa faena au Los Maños s’effilocha pour finir dans l’indifférence.

 

 

 

 

 

 

 


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