dimanche 14 septembre 2025

Los Santos de la Humosa

 

 

 

 
Jeudi 11 septembre 2025                  Los Santos de la Humosa (Madrid)
très beau temps
lleno de sin billete
 
Un novillo de Santafé Marton pour Roberto Armendariz, deux toros de Domingo Hernandez pour Victor Hernandez (deux oreilles, deux oreilles) et deux novillos de Macandro pour Olga Casado (deux oreilles, deux oreilles et la queue).
 
Les petites arènes de Los Santos de la Humosa sont situées dans un cadre magnifique. À l'ouest la vue plonge vers Madrid et sa banlieue, au nord le village surmonté de son église surplombe la plaza elle-même enserrée dans une colline plantée de pins.
En ce jour de fête, tout le village s'y était donné rendez-vous pour honorer le matador local Victor Hernandez dont le toreo de qualité suscite depuis quelque temps dèjà l'espoir des aficionados. Face à deux toros bien présentés de Domingo Hernandez (noble et mobile l'un, cinqueño manso et rajado l'autre) Victor donna, bien entendu, le meilleur de lui-même, dans le style classique et sincère qui est le sien. Malgré des épées tendidas il eut la chance de voir tomber rapidement ses adversaires ce qui lui permit de couper chaque fois les deux oreilles. La veille à Navalcarnero il n'en fut pas de même et son inefficacité à l'heure de la mort lui avait valu d'entendre des sifflets malgré la qualité de ses faenas. 
La tarde avait débuté sur une fausse note lorsque le second rejon placé par Roberto Armendariz laissa son novillo paralysé du train arrière. Il fallut le puntiller et le cavalier dut rentrer dans sa Navarre Gros-Jean comme devant. 
L'affiche annonçait un spectacle mixte mais sans doute eut-il fallu préciser que la partie novillada se donnerait sur le mode festival. En effet les deux novillos de Macandro prévus pour Olga Casado semblaient plutôt destinés à une course de rejon tant leurs armures étaient réduites. Mais à cheval donné on ne regarde pas les dents ... 
La jeune novillera est incontestablement pétrie de qualités : bonne capeadora, capable de toréer de manière classique mais aussi en utilisant le toreo vertical, zapatillas clavadas en la arena, de surcroît bonne estoqueadora. Le tout avec beaucoup de calme et une retenue pleine de classe. Bien entendu, si elle souhaite continuer sa carrière il faudra que vienne, après le temps des protections, celui de l'affrontement avec des adversaires dignes de ce nom. 

samedi 13 septembre 2025

Laguna de Duero

 

 

 

 
Mardi 9 septembre 2025                            Laguna de Duero (Valladolid) 
beau temps                                                 
faible entrée
 
Six novillos de  Prieto de la Cal (9 piques, mobiles, encastés) pour Mariscal Ruiz (salut, palmas), Pedro Andres (une oreille, une oreille) et Tomas Gonzalez (vuelta, une oreille).
 
Dans les vastes arènes de Laguna de Duero, cité de la banlieue de Valladolid, les novillos de Prieto de la Cal ont permis, grâce à leur mobilité et à leur caste, une novillada entretenue.
Après des sorties hésitantes, tous ont rematé contre les planches, ont fait preuve de bravoure face aux piqueros (sauf le second cherchant dès le début refuge au toril) et se sont révélés durs à la mort. Les 1, 3 et 6, negros, furent les plus nobles. Les 4 et 5, deux magnifiques jaboneros, se montrèrent plus difficiles ; le puissant quatrième, prenant peu à peu l'ascendant sur le torero, m'a rappelé les terribles Prieto de Parentis à la fin des années 80.
De Mariscal Ruiz on retiendra de jolis delantales pour accueillir son premier adversaire, puis deux séries de naturelles de qualité. Lui et sa cuadrilla  se trouvèrent en grande difficulté pour venir à bout du 4, tombé à la limite du troisième avis. 
Je découvrais Pedro Andres ce jour et ce fut une véritable révélation. Il donna au second de magnifiques et profondes véroniques puis fit preuve tout au long de l'après-midi de deux qualités fondamentales dans ce métier : le temple et l'engagement. Cela lui permit de toujours peser sur ses novillos et de les dominer, en particulier le difficile cinquième. Tueur engagé également. Un défaut ? Il n'a pas la planta torera des premiers de l'escalafon.
Tomas Gonzalez, malgré un sorteo particulièrement favorable, ne pesa, lui, jamais sur ses adversaires, se contentant de les faire passer.
A l'issue du spectacle, l'encierro qui clôturait les fêtes patronales de la ville avait attiré dans les rues bien plus de monde que la novillada dans les arènes.
 
 

lundi 8 septembre 2025

Bayonne samedi 30 août 2025 (Thierry Wagniart)

 
Bayonne samedi 30 août 2025. Une grosse demi-arène pour une corrida annoncée la « corrida des promesses ». Les absents ont eu tort. Corrida de Toros y Toreros. Les taureaux d’ Arauz de Robles et les cinq Toreros du jour ont remis l’église au milieu du village. 6 taureaux magnifiquement carrossés, encastés, braves, nobles, cherchant la bagarre pour certains d’entre eux… Attention ! Pour tous les taureaux, il fallait présenter ses papiers en ordre ! Corrida un peu à l’ancienne, dure et noble, pas plus de 25-30 passes, qu’il fallait s’appliquer à lidier correctement. Mis à part le cadeau du jour offert ( gracieusement ?) à Molina, un « morucho de categoría » inintéressant au possible et tellement différent de ses frangins à tous les niveaux, les cinq autres nous ont offert une course soutenue, une vraie corrida de taureaux, le type même de corrida qui booste un peu plus votre Afición a los toros.

Lorsqu’on entend dire qu’il n’y a plus de Toreros…ça me fait doucement marrer.
Hier on a vu cinq bons voir très bons toreros. Des toreros qui n’ont pas beaucoup de contrats, mais qui ont démontré qu’il était temps pour les organisateurs français (et espagnols ) de passer à autre chose, de laisser les figuras et leurs taureaux à trois balles au bord de la route… Le changement ! C’est maintenant ! Oui ! Aussi…
Juan de Castilla de Medellin est hors norme. Il se donne à chaque course, il ne lâche rien. Un cœur et des « huevos » énormes. Hier il a payé le prix fort et est passé au bord de la catastrophe. Cornada très dure… mais de cela on ne s’ est rendu compte qu’une fois que l’épée entière a foudroyé le dénommé « Chinchón ». Grosse oreille que la cuadrilla emmène à l’infirmerie où l’on stabilise le Colombien.
Le Sévillan Rafael Serna a beaucoup plu. « Labrador « est exigeant, il s’emploie bravement au cheval. Le torero s’applique et monte une jolie faena des deux côtés, la muleta est solide. Moins à l’aise avec les aciers, malheureusement pour lui…
Le torero français du jour, Dorian Canton, a réalisé une excellente première partie de lidia. Bien au capote, accompagnant joliment avec des chicuelinas marchés « Especial » au cheval. Début de faena très autoritaire par le bas. Le taureau a du moteur, Le Français le guide remarquablement dans de bonnes séries de derechazos. Les choses se gâtent par la suite, « Especial » est attiré par les planches. Échec avec l’épée. Dommage.
Le torero d’Albacete, José Fernando Molina m’a déçu. « Lotero » était le taureau de la tarde. C’est celui qui a duré le plus longtemps, avec certes, ses exigences, mais c’était un taureau de triomphe. Molina a tenu sa muleta du bout du « palo », toréant sur le passage, superficiel…décevant… Le public a pourtant voté pour lui, et lui a offert le 6ème taureau. Comme quoi la quantité compte plus que la qualité…
Un qui a toréé de verdad, et avec profondeur, c’est Victor Hernandez. Malgré le fait qu’il ait affronté un taureau auquel il manquait beaucoup de choses et un peu d’essence dans le moteur, le torero madrilène nous a offert les passes de la soirée. Deux séries de naturelles, le torero placé de trois quart, les pieds comme soudés au sol, le poignet et la ceinture faisant le reste. Un ami « muy aficionado » l’a comparé sur le coup à José Tomas. Le garçon n’est pas à son coup d’essai, le mundillo et les aficionados surveillant ses faits et gestes. Prometteur.
Alors que l’on attendait le Sévillan Rafael Serna pour le « regalo » de la tarde, le peuple et la présidence de la corrida ont choisi José Fernando Molina. Je pense que le garçon ne s’attendait pas affronter ce taureau…qui était un cadeau empoisonné ( voir plus haut ). De plus , il lui mettra un méchant coup de tronche de bagarreur alors qu’il lui portait le descabello…direction infirmerie !
Les trois toreros valides traversent la Plaza sous une belle ovation. Merci à eux, au ganadero et aux organisateurs de cette course unique qui commence à prendre sa place dans le calendrier taurin français.
Une corrida avec des valeurs, comme on aimerait en voir plus souvent.

Thierry Wagniart

 


 

 

mercredi 3 septembre 2025

Un été maudit ou la non chronique de Christian


L'annonce de la défection de Morante à San Sebastian de los Reyes me fait définitivement renoncer à une chronique de mon été taurin en Espagne.

Pourquoi ? Parce qu'il n'y a tout simplement pas grand-chose à raconter.

Qu'on en juge : Cenicientos ? Circulez il n'y a ( quasi) rien eu à voir!

Piedralaves et Almorox ? Douleurs au dos et canicule de dingue ont brisé toutes velléités d'aficion.

Casavieja ? Annulé par un promoteur nébuleux.

San Sebastian ? Le cigarrero traine encore la patte jusqu'au 3 septembre. Et je fais pas 200 bornes pour José Maria Manzanares qui n'a plus une goutte de jus dans le poireau!!!! Tant pis pour mes 35 balles d'achat en ligne.

Reste Arenas de San Pedro ce dimanche : il y a Julio Mendez ...mais il y a aussi El Fandi et du rejon et ça fait beaucoup d'idioties à se fader pour le seul petit jeune valable du cartel.

Bref, quand ça veut pas.....

Il y en aura d'autres, tant d'autres.

Christian

 


                                            photo : Patricia de Melo Moreira


samedi 23 août 2025

Retour en photos sur la novillada non piquée de Roquefort

Sans doute parce qu'elle n'a pas la puissance émotive des spectacles donnés avec un bétail plus âgé, la novillada piquée est rarement à l'honneur sur L'Œil Contraire. Elle est pourtant primordiale, sans elle la suite ne serait pas possible. Elle permet aux apprentis toreros de se former et à de nombreux petits élevages d'exister. Elle fomente l'aficion.
Nous avons la chance d'avoir dans le Sud Ouest plusieurs ganaderias dont les pupilles possèdent un excellent niveau pour ce type de spectacle. En ont témoigné les quatre érals de L'Astarac (Jean Louis Darré) et Alma Serrena (Philippe Bats) dont les charges jamais démenties ont permis le succès de la matinée. Mystère de l'alchimie ganadera, leurs frères présents à la non piquée montoise n'y avaient pas montré les mêmes qualités.
 
 
 

 
Le Valencien Israel Guirao a toréé avec temple et élégance son noble premier. Avec son deuxième adversaire, plus difficile, il a montré posséder de l'oficio et a su insister à gauche en s'engageant jusqu'à ce qu'il parvienne à le dominer.
 
 
 

 

 


 
 Fernando Vanegas est le frère de Manolo vu à son avantage ici-même en 2016 face à des novillos de Saltillo et dont la carrière a été tragiquement brisée par un grave accident à l'entrainement. Fernando se trouva malencontreusement  pris au mollet lors d'un embouteillage à l'entrée du burladero alors qu'il venait d'effectuer un quite au premier novillo. Revenu de l'infirmerie le mollet bandé et bientôt ensanglanté, le Vénézuélien nous offrit une matinée de courage émouvant mais aussi de capacité technique basée sur un répertoire varié.
 
 
 
 
Nous n'hésiterons pas à qualifier cette matinée de rafraichissante. Vive la novillada non piquée !
 
 
On n'hésite pas à cliquer sur les photos pour les agrandir. 

mercredi 20 août 2025

Roquefort : quelques photos de la novillada d'Escolar Gil

 photos Laurent Bernède
 
 
Armensito, premier novillo d'Escolar Gil méritait mieux que le fatras de passes sans ton ni son que lui donna Jesus de la Calzada. Voilà un novillero qui n'a pas progressé !
 
 
 
Bernadina de Cid de María à l'imposant sobrero de Los Maños. Mal servi certes le Castillan, mais son toreo a manqué d'alegria.
 
 

 
Naturelle et remate d'Alvaro Serrano face au 3 Cocinero. L'entrega, la joie de toréer d'un vrai novillero : une chose rare et précieuse qui a touché le public.
 
 
 

 

 
Hommage à un très bon novillo et à l'éleveur (ici le fils de José Pedro Prados ''El Fundi". Le maestro madrilène était venu avec sa famille et on a noté l'intérêt que tous portent pour les toros. De bon augure pour l'avenir de la ganaderia ?