dimanche 25 août 2024

Pérégrinations taurines espagnoles (2)

 

Cenicientos 16 août 

Toros de Saltillo pour Sanchez Vara, Tibo Garcia et Cristobal Reyes.

35°, une affligeante petite demie arène, 40 ans de moyenne d'âge et merci aux peñas d'avoir bouché un peu le ciment des tendidos sol.

Cenicientos ... un des temples de la vallée de la terreur. J'use et abuse de cette expression mais je l'adore, ce n'est plus que de la com mais j'imagine très bien ce qui se passait à une époque dans la tête des hommes qui attendaient dans le patio de caballos. J'ai cherché un peu documentation sur ce mythe et n'ai pas  trouvé grand chose mais je vois à peu près le tableau : les années 50, 60,70 voire 80 dans les pueblos perdus de la vallée du Tietar, ce cours d'eau qui abreuve cette vallée si chère à mon cœur, ou des seconds couteaux et des hommes en baisse de régime venaient se faire littéralement casser la gueule par des bichos surdimensionnés de 5 ans minimum pour essayer de se faire ou refaire un nom.

J'attends bien évidement de plus amples informations de qui en saurait plus long.

Je ne connais que quatre plazas de ces lieux maudits ( j'en fais un peu trop non?) mais je peux porter témoignage que l'on n’ y tergiverse jamais avec la présentation. Le TORO! comme une vingtaine ou une trentaine de Céret dans un rayon de 100 kms.

Cenicientos et saltillo donc...

Paséo 18h30.

N°1 février 19 Horquito

Beau comme un saltillo. Un comportement fascinant fait d'observation et de réflexion profonde. Je soupçonne le toro avisé tant il brille par son intelligence flagrante.

On ne la fait pas à un vieux grognard comme Sanchez Vara que je ne trouve pas très en forme depuis quelque temps, même son rôle de chef de lidia il ne le tient plus avec autant de pundonor. Du coup c'est comme s'il se promenait avec un burladero virtuel.

N°2 février 20 Horquito tambien très armé et cornivuelto.

Vilaine pompe du piquero, banderilles mieux posées que la gabegie du premier, salut des hommes.

Brindis au public, ça humilie peu pour ne pas dire pas du tout. Tibo a du mal il faut dire qu'en plus du vent le genio s'y met aussi.

Une demi abrège la rencontre, le toro se relève à la puntilla, retombe et se relève seul, un brave.

Applaudissements au toro.

N°3 janvier 20 Cafetero.

Encore une estampe bien armée qui renverse le cheval comme ses prédécesseurs : une spécialité de la maison ? Reyes ordonne ostensiblement d'y aller molo sur les piques, ça nous change de la viande hachée du premier.

Banderilles rondement menées avec des hommes coursés qui sautent dans le callejon, bon signe.

Début de faena avec du vent et une recherche de connexion avec le public mais rien de putassier. Faena douce, de ménagement pour un toro qui manque désormais de force par un homme plein d'entrega. Très bon moment. Épée foudroyante. 2 oreilles.

N°4 Viergado décembre 19

Immense moment de solitude de Sanchez Vara qui loupa tout ce qu'il entreprit même les banderilles. On est allé jusqu'aux sifflets. Il y a des jours...

N°5 Campanito février 20

Le mieux présenté jusqu'à présent, je vous laisse imaginer : presque aussi beau que celui de Céret en 2023 que le palco nous avait remplacé on se demande encore pourquoi !

Pique dure de Félix Majada que l'on voit souvent dans les ruedos en ce moment , est-il encore le mayoral de Victorino Martin?

J'ai trouvé Tibo moins à son aise qu'a Socuellamos 6 jours avant, toujours sur la défensive et avec de gros défauts de gestion. Là aussi ça siffle, le toro? Non l'homme.

El ultimo Soriano 12/19.

Le plus virulent à l'entrée, un grand cadre de cornes claires, là encore en direction du ciel.

Belle mise en suerte de Cristobal Reyes, il a vraiment envie celui-là! Jolie baston à la deuxième pique puis une troisième et une quatrième  plus anecdotique. Serait-ce de la bravoure ? Vamos a ver...

Lui aussi suit les hommes aux banderilles, encore bon signe.

Début de faena avec un piton à ras la gorge... ça calme.

Épée horrible dans les flancs, les belles ambitions finissent en eau de boudin...pardonnez ce parallèle hasardeux. 

Un toro pour les sommets, un autre pour les abysses. La vie résumée.

Encore une belle tarde à Cenicientos, comme à chaque fois que j'y viens.

 


 

 

17 aout Almorox 36°

Petit 3/4 d'arène, paseo à 18h30.

Novilleros de Rio Grande et de Couto de Fornilhos pour Kevin de Luis, Alejandro  Peñaranda et Diego Bastos.

Avant toute chose, je voulais revenir sur le cas de Cristobal Reyes vu à Cenicientos dont je n'ai pas assez chanté les louanges.

Il conviendrait, messieurs les décideurs, de donner plus d'opportunités à ce modeste torero si plein de courage et ce des deux côtés des Pyrénées.  On se réveille s'il vous plait ? Heureusement que l'Amérique du Sud lui jette quelques miettes pour qu'il puisse mettre en pratique son savoir. Madrid, Céret, Saint Martin de Crau ou San Agustin de Guadalix donnez ou redonnez une chance à ce brave!

Ça c'est dit.

Almorox donc…

Tarde de frustración para mi!

Pourquoi? Parce que j'étais venu principalement voir Lalo de Maria dont j'adore la personnalité mais dont je doute de la technique, remplacée à mon avis par une attitude douteuse de poseur. L'éternel problème du fond et de la forme.

Je voulais donc juger in situ, en live ou de verdad comme vous préférez.

Et bien point de Lola de Maria! Le plus cocasse étant que son nom figure encore sur une partie du papel de sorteo.

Je trouve inadmissible l'absence totale de respect pour les aficionados de la part du staff de Lalo qui aurait pu se fendre d'un communiqué. Ok nous sommes en Espagne et son remplacement par un autre obscur ne change rien à la donne mais moi ça a le don de me tendre les nerfs!!! De qui se moque-t-on ? On cale une date en Espagne, Béziers vient se greffer après dans le planning  le lendemain d'Almorox, et comme monsieur ne se sent pas de risquer prendre une volée avant cette date française importante, on zappe Almorox de la manière la plus cavalière qui soit!

Tu ne marques pas des points Lalo!

Un mot sur les novillos qui tinrent fort bien leur rang, comme toujours dans la vallée de la terreur. Les Couto de Fornilhos embistaient mieux et il y eut une vuelta du 5 de ladite ganaderia.

Que dire d'autre ? Que j'adore les plazas portatil ou les sensations et la vision sont totalement différentes. J'y ai le sentiment d'être dans le callejon à chaque fois. C'est bien pour le public ... j'ai plus de doutes sur le confort des toros dans les coulisses.

Voilà , je suis contrarié et je n'en dirai pas plus. Ah si ! J'en remets une couche: tarde de decepción !!!!

Samedi 24 rendez-vous à Arenas de San Pedro.

Christian

 

           

 

 

 

2 commentaires:

Diano a dit…

Merci encore de partager vos observations et impressions. Lalo de Maria a déjà laissé un très mauvais souvenir aux dacquois l'an dernier. Il m'étonnerait qu'il y retourne de si tôt. Faut-il le regretter? Pas si sûr...le code d'honneur connaît-il?
Beñat

christian a dit…

On le bombarde matador de toros à la feria de nimes alors que son manque de métier est flagrant.tout cela va trop vite et le coté fils de avec le réseau des ainés lui jouera des tours.
Mais je ne demande pas mieux qu'il me prouve le contraire.