Jeudi 13 juillet Pamplona
beau temps, vent frais
lleno
6 toros de Nuñez del Cuvillo (12 piques, ovation au 4) pour Antonio Ferrera (silence, vuelta), Alejandro Talavante (une oreille, silence) et Ginés Marín qui remplaçait Roca Rey blessé ici-même l'avant-veille (silence, silence)
Tout commence par des sifflets (gentils) à l'adresse du président (ici, c'est toujours un élu municipal), puis, au tendido soleil, se déploie une banderole géante en faveur des prisonniers d'ETA qui déclenche une belle bronca. Durant toute la corrida, les peñas entretiennent un vacarme d'un niveau sonore à la limite du supportable. Pas d'erreur, nous sommes bien à Pampelune.
Inégaux de présentation, les toros de Nuñez del Cuvillo vont montrer tout au long de la tarde peu d'appétit pour le combat contre la cavalerie. Ils sortent presque toujours seuls de la rencontre et sont donc peu piqués. En conséquence, ils sont peu fixés et très mobiles ce qui occasionnera des deuxièmes tiers souvent émotionnants, la pression des toros obligeant à plusieurs reprises les banderilleros à sauter la barrière. Au troisième tiers les 2, 4 et 5 sont les meilleurs, nobles, vifs, de charge longue.
Antonio Ferrera n'insistera pas face à son premier adversaire, un cinqueño laid et faible. En revanche, face au quatrième, le meilleur toro de l'après-midi, son actuation sera complète, toute empreinte de maturité radieuse. Avec un classicisme teinté d'une pointe de baroque qui lui est propre, il alterne, sur les deux mains, moments de toreo lié ou de passes à l'unité, toujours en phase avec le comportement du toro. La mort sera plus laborieuse : une tentative de recibir se soldera par une demi-épée suivie de deux descabellos. A l'issue du premier descabello Antonio subit, sur une arrancada du toro, une violente voltereta qui le laisse un instant groggy.
Alejandro Talavante profitera de la mobilité de ses deux toros pour lier naturelles et derechazos élégants mais parfois un peu distants. Rien de superflu dans son toreo mais une difficulté, parfois, à se centrer. Incompréhensiblement, il ne s'engage pas le moins du monde à la mort de son second adversaire alors que le triomphe était à portée d'épée.
Moins bien servi, Ginés Marín se contente ce jour de montrer sa planta torera et ses belles manières.
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