mercredi 2 juillet 2014

Soria (1)


Soria inspiratrice de poètes

                     ¡Soria fria! La campana
                    de la Audencia da la una.
                     Soria, ciudad castellana
                   ¡tan bella! bajo la luna.
                       Antonio Machado


   Petite capitale de province, éloignée, depuis la fin de la transhumance et du commerce de la laine, des grands axes de communication et de production, Soria a su retenir l'intérêt des poètes. Ce sont tour à tour Gustavo Adolfo Becquer, poète romantique du XIXème siècle, puis Antonio Machado et Gerardo Diego au début du XXème qui trouvèrent dans le charme de la vieille cité castillane, de ses alentours ... et de ses femmes une inspiration pour leur œuvre poétique.




















 Antonio Machado devant le lycée de Soria ou il fut professeur de langue française de 1907 à 1912. Ces cinq années révélèrent au poète l'âpre terre de Castille qui sera l'une des sources les plus fécondes de son œuvre en particulier dans le magnifique recueil "Campos de Castilla" paru en 1912.
























Proverbios y cantares VIII

Entre el vivir y el soñar
hay una tercera cosa
Adivínala.
Proverbios y cantares V



















Il épouse en 1909 Leonor, jeune Soriana de 16 ans qui décède de la tuberculose en 1912.

Soñé que tú me llevabas
por una blanca vereda,
en medio del campo verde,
hacia el azul de las sierras,
hacia los montes azules,
una mañana serena.

Sentí tu mano en la mía,
tu mano de compañera,
tu voz de niña en mi oído
como una campana nueva,
como una campana virgen
de un alba de primavera.

¡Eran tu voz y tu mano,
en sueños, tan verdaderas! ...
Vive, esperanza, ¡quien sabe
lo que se traga la tierra!




















Gerardo Diego, poète avant-gardiste ... et taurin, fut lui aussi nommé, quelques années plus tard, professeur au lycée de Soria. On le voit ici devant le luxueux Casino Numancia dont il était socio. Le troisième étage du casino est aujourd'hui un musée dédié aux poètes de Soria.



J'ai rêvé que tu m'emmenais  sur un blanc sentier 
parmi la verte campagne,  vers l'azur des sierras,
vers les montagnes bleues,  par un matin serein.
J'ai senti ta main dans la mienne,  ta main de compagne,
ta voix d'enfant à mon oreille  comme une cloche neuve,
comme une cloche vierge  d'une aube de printemps.
Ta voix et ta main, en rêve,  étaient si vraies!...
Vis mon espérance! qui sait  ce qu'emporte la terre!


photos: Velonero




1 commentaire:

pedrito a dit…

Un vrai plaisir de lire ce texte et les vers qui l'accompagnent, d'un immense poète républicain cher à notre cœur, mort en terre d'exil
Merci, Velonero