mardi 24 juillet 2012

Trois jours de toros

Trois jours de toros, trois jours d'émotion, de passion, de découvertes.

1- Vendredi, Mont de Marsan

Dans une temporada les grandes courses complètes sont peu fréquentes. Celle-ci, assurément, en fut une; elle restera gravée dans le souvenir des spectateurs présents ainsi que dans les annales du Plumaçon.
Il est rare, en effet, de voir sortir des chiqueros six toros aussi beaux, expression parfaite du trapío du toro brave espagnol.
Et cinq sur six braves et nobles dont trois que l'on peut qualifier de supérieurs.
Vraiment Ricardo Gallardo peut être fier du travail accompli. Sur un terrain (domecq) où d'autres ne produisent qu'un infâme brouet incolore, inodore et sans saveur, il a réussi, en une vingtaine d'années, à créer un grand cru classé de haut niveau.

On ne peut demander à Matias Tejela plus qu'il ne peut donner. Son toreo, joli mais superficiel, pèse peu sur les toros. Aujourd'hui pourtant, face à Jazmin, il a su trouver l'accord rêvé, il a réussi à atteindre cette harmonie que l'on appelle, en tauromachie, le temple.

Ivan Fandiño a construit face à Señorio une grande faena, toute entière dans le même terrain comme savent le faire les grands maîtres. Une faena si impérieuse qu'elle a contraint son adversaire, très réservé dès sa sortie, à se livrer de plus en plus et finalement à dévoiler sa grande caste.

Deux reproches peuvent être fait à David Mora. Le premier est de n'avoir pas mis en valeur l'excellent Cazador au premier tiers. Le second d'avoir perdu le fil de sa faena après un début grandiose par doblones majestueux et derechazos de clameur cités de loin. Est-ce le toro qui alla a menos ou le torero qui manqua d'arguments? Toujours est-il que la faena perdit de son intensité et ce qui était parti pour un triomphe de puerta grande se termina avec une seule oreille.

Un joli nom "Jazmin", trois piques prises avec bravoure, une noblesse extrême. Un indulto.
Ce ne fut pas, pour moi, l'événement de la journée, le vrai événement ce fut la grande corrida de FuenteYmbro et trois toreros qui, chacun dans son style, se la jouent face à des adversaires braves et imposants.

...Trois piques quand même... Que les futurs prétendants ne l'oublient pas!

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