dimanche 18 décembre 2011

Cinquante raisons de défendre la corrida (3)

Corrida et valeurs humanistes

    36.   Dans l'arène, un des plaisirs essentiels de l'aficionado est de tenter de comprendre le comportement du taureau, de penser avec lui : on est loin des jouissances perverses.
    37.   Le plaisir du spectateur vient aussi de son admiration pour l'intelligence du torero. Tel est le sens de la corrida : montrer l'intelligence humaine triomphant de la force naturelle, leçon constante et universelle de tout humanisme.
    38.   On admire également les vertus morales du torero : courage, panache, maîtrise de soi, sincérité, solidarité.
    39.   On ne peut confondre les principes de l'humanisme avec ceux de l'animalisme : l'animalisme n'est pas une extension des valeurs humanistes, il en est la négation.


Corrida et valeurs esthétiques

    40.   La corrida est un spectacle aussi puissant que singulier, un spectacle total de la grandeur et de la démesure.
    41.   L'art du toreo consiste à créer de la beauté. Le torero met de l'ordre là où il n'y avait que du chaos, il crée du beau à partir de son contraire, la peur de mourir.
    42.   L'art du toreo est à la fois classique par sa recherche du beau et contemporain par sa présentation brute du corps, de la blessure, de la mort.
    43.   La corrida est un drame tragique à qui il revient de montrer la mort dans sa réalité. Tout y est représenté comme au théâtre et pourtant tout y est vrai comme dans la vie.
    44.   La corrida est aussi liée à la fête, moment où toute une communauté se voit elle-même dans l'arène, communiant dans une même cérémonie, avec un même sentiment de vivre ensemble un évènement unique.


Les dangers de l'animalisme

    45.   L'idéologie dont le mouvement anti-taurin est porteur consiste à mettre sur le même plan animaux et hommes. Qu'en est-il des valeurs de justice, de générosité, de fraternité, des valeurs du "vivre ensemble" si l'on réduit la communauté humaine à celle, infiniment moins exigeante, des animaux?
    46.   L'image aseptisée et doucereuse que l'on se fait actuellement de l'animal dans nos sociétés industrialisées et urbanisées gagne du terrain. La corrida contredit cette vision ingénue et irresponsable.
    47.   Si l'on interdisait la corrida ne faudrait-il pas interdire aussi la chasse, la pêche, la production de foie gras etc.? Jusqu'où cette folie prohibitionniste pourrait-elle aller?
    48.   Les principes animalistes trouvent actuellement leur source dans l'impérialisme culturel anglo-saxon.
    49.   L'actuelle vague animaliste, même si elle n'a pas atteint son apogée, s'appuie sur des valeurs morales trop faibles et douteuses pour mettre à mal la corrida qui a déjà, au cours de sa jeune histoire, surmonté des oppositions autrement plus importantes.
    50.   Si un jour la corrida meurt c'est qu'elle ne déclenchera plus aucune passion. D'ici-là, il est sage pour le législateur de faire prévaloir le principe de liberté. 


"D'un coup vous supprimez la corrida. Que perd-on? On perd d'abord un rapport à l'animalité. Quelle image de l'animal restera-t-il, pour alimenter l'imaginaire de l'homme et la réalité de ses relations avec son Autre qu'est l'animal, en dehors des caniches nains du salon? Toutes les bêtes au travail ont été progressivement remplacées par des machines, et toutes les bêtes productrices de viande sont progressivement remplacées par des machines à viande qu'on n'ose pas appeler "animaux".  Est-ce cela la "nature"? Quel rite païen allons-nous conserver, dans une société qui abandonne progressivement toutes ses cérémonies? Voulons nous vraiment n'avoir plus le choix qu'entre l'utilitarisme et le radicalisme religieux? ...
Pour ceux qui l'aiment et la comprennent, la corrida est un lieu de résistance à tout ce que notre post-modernité nous fait perdre chaque jour." (Conclusion)

 

2 commentaires:

HB a dit…

peut-on utiliser votre résumé excellent des "cinquante raisons..."?
En citant votre blog naturellement.

LO TAURE ROGE (béziers)

velonero a dit…

Oui, bien sûr. Pas de problème