mercredi 21 août 2024

Pérégrinations taurines espagnoles de Christian (1)

 

Elles commencent le 6 août à Plasencia lors du Martes Mayor pour une novillada mixte piquée/non piquée dont l'intérêt principal pour moi est de croiser le petit prodige Marco Perez qui doit se heurter ici avec son collègue d'escalafon Cristian Gonzalez à des Nunez de Tarifa tandis que le jeune Jorge Hurtado bataillera avec un Carmen Valiente côté non piquée pour ceux qui ne suivent pas.

La fête commence à 20 heures par 38° en présence d'une petite demi arène.

Marco Perez donc...

Dans quelque domaine que ce soit, je me méfie toujours de ces jeunes pousses trop souvent boostées artificiellement. Mais je dois avouer que son engagement à Santander m'a fortement impressionné.

Que dire au premier ressenti du paseo? Il m'apparaît fatigué, les traits tirés, fragile. Trop d'infos à assimiler? Un rythme trop soutenu pour ses 16 ans ? Va savoir.... Après tout ce n'est que mon ressenti.

Il n'empêche, même apprises trop vite, il les a bien apprises ses leçons! 

À son premier il délivre un quite de toute beauté qui ne relève pas de la simple technique ânonnée bêtement. Il y a une intention derrière tout ça!

Son partenaire de 385 kg se prête au jeu sans grande conviction après une pique sans intérêt. Engagement et dominio. Une oreille.

Entrée tonitruante de 403 kg de pure furie pour Cristian Gonzalez actuel douzième de l'escalafon. Le novillo est bon à la pique (une, ne rêvons pas), bon sur la corne droite, encore meilleur sur la corne gauche. Le novice lui sert un toreo prudent et un peu mécanique. Vuelta.

Le novillero sans picador Jorge Hurtado voit se pointer un tio dans sa catégorie : 403 kg ! Pas impressionné, le jeune arrogant ne s'en laisse pas compter, mal lui en prend : il est assez rapidement sanctionné par une bonne volée!

Mème pas peur, il y retourne ! Le toro va a mas, caste et dominio font bon ménage. L'entrega est bien présente, du coup faena un peu longue, l'acier aussi. Une oreille pour le courage. Gardons un œil sur lui s'il s'accroche.

Le deuxième de Marco Perez 402 kg de fort belle présentation est victime d'une pique boucherie suite à trop de nerf qui a fait dubiter le jeune prodige. Grosse bousculade de la pièce montée tout de même.

Banderilles un peu à l'arrache, tout le monde est sur ses gardes. Faena moins en confiance, moins précise qu'à son premier mais qui va a mas.

Pinchazo puis épée bien placée suivie d'un descabello foudroyant. une oreille. J'en aurais mis deux, il faut soutenir l'envie que diable!

Puerta grande, si señor!

Le petit homme m'a convaincu et je suivrai sa trajectoire en espérant qu'il ne soit  pas trop vite fondu dans le brasier du système.

J'ai vu de bon toros et de bonnes choses pour l'avenir.

Après la jeunesse, je me rends à Herrera del Duque pour une corrida de figuras installées.

Vamos a ver.

 

 

 

Herrera del Duque (Badajoz), 11 aout 2024 

Toros de Luis Algarra Polera pour Talavante, de Justo et Ortega. Il n'y a pas de feuille de sorteo pas plus que de panneau de présentation. Dont acte.

40°, 3/4 d'arène avec une belle majorité de trentenaires et quadras. Ça nous change et ça fait plaisir.

Cartel de figuras, arènes pimpantes, 18 h paséo.

Le premier  alla direct au cheval. Tout le monde était tendu, ça c'est bien ressenti aux banderilles.

Talavante servit une faena sans grand intérêt.

On change celui d'Emilio De Justo.

Mais on ne perd pas au change : entrée fracassante et animal fort armé.

Beaux  gestes du maestro tant au capote qu'à la muleta. Je le trouve toujours un peu froid mais on ne peut lui enlever la sincérité. Pourrait-il juste brailler un peu moins? Voire ne plus brailler du tout..

Une oreille pas volée.

Enfin je vois un de mes sinon mon matador préféré! Juan Ortega ! Le temple et l'élégance faits homme.

Ce n'est pas après une pique dure suivie d'une vuelta de campana que mon idole va m'épater. Le toro arrive à la faena quasi mort mais grâce à un peu de caste, Juan par un doux travail d'infirmier en tire un peu de beau et de bon. L'animal s'écroule alors qu'il est cadré pour la mort. Triste spectacle !

La poussière se soulève pour le 4 : le plus énervé du lot pour l'instant. Jolis faroles de Talavante dont on sent qu'il veut frapper un grand coup. Belle brega de Javier Ambel en sortie de cheval et toujours cette même faiblesse que ses frères. Le toro, pas Ambel.

Toujours avec l'idée de frapper un grand coup, Alejandro nous sert tous ses artifices en prenant bien soin de ne pas trop se le passer près du corps. Mais ça plait aux étagères. Deux oreilles, ben voyons!

Le plus petit sera le quinto, ce n'est pourtant pas le nerf qui lui manque. Pirouettes avant et après le cheval. Banderilles rondement menées, je trouve que Morenito de Arles n'a pas tout à fait récupéré de sa blessure de Caceres.

Le toro a gardé sa force et Emilio nous gratifie d'un faenon enchanteur. Deux oreilles et la queue, un poil too much la queue.

Le dernier fut inexistant et Juan Ortega ne sut qu'en faire.

Nul doute que je le reverrai dans de meilleures conditions!

J'ai passé un bon moment et la vision de ce public plutôt jeune, en tout cas plus que moi m'a fait chaud au cœur.

Prochaine étape Cenicientos , la vallée de la terreur. Ça fait peur.

Christian.

 

 



 

 

2 commentaires:

Diano a dit…

Merci Christian de partager ces impressions. Je demeure très très dubitatif au sujet de Marco Perez; il se dégage quelque chose de malaisant en le voyant et je suis également très gêné quant au rôle de Jalabert dans cette histoire.
Beñat

christian a dit…

C'est mon premier petit prodige, je suis donc grandement intéressée par son parcours que je souhaite pavé de fleurs évidement,c'est comme cela que c'est la vraie vie...non?