Samedi 20 juillet
novillada d'Ave Maria
Les Français qui achètent un élevage en Espagne ne font preuve ni d'imagination ni d'esprit voltairien en choisissant le nom de leur ganadéria : après Virgen Maria voici Ave Maria.
Par sa présentation très défectueuse et sa mala casta, le lot de novillos de messieurs Margé et Pagès semblait avoir été récupéré au fond du tabernacle d'une église andalouse désaffectée.
Six novilleros français se voyaient offrir l'opportunité de montrer leurs qualités, ce fut l'intérêt de la soirée.
Tibo Garcia a foulé des terrains de vérité mais il tue toujours aussi mal. Un vrai handicap dans la carrière qu'il a choisie. Silence.
Très mexicain dans son maniement de la cape, banderillero efficace, André Lagravère "El Galo" a joué ses points forts avec habileté mais tout part à vau l'eau lorsqu'il passe au troisième tiers. Silence.
El Rafi est déjà un novillero puesto, il possède en outre une indéniable planta torera. Une excellente estocade lui permet de couper une oreille.
Lorsque parait Cédric Fructueux "Kike" avec son air timide de séminariste et qu'il se fait enlever la cape des mains par un novillo violent, on se dit qu'il pourrait bien passer une soirée infernale. Ce fut le contraire. Il parvient à maintenir le novillo au centre du ruedo, celui-ci se livre et le Landais, sans sortir de sa ligne classique et sobre, aligne les séries à droite et à gauche, certes un peu distanciées mais toujours limpides. Une oreille après une épée d'effet immédiat.
A défaut de dominio, le Dacquois Juan Molas aura les gestes les plus profonds de la soirée, il donna en particulier quelques belles naturelles. Salut.
Yon Lamothe manie joliment la cape puis, face à un novillo complètement arrêté, il se met dans le sitio sans résultats. Rageant. Silence.
Dimanche 21 juillet
corrida de Victorino Martin
Et le scandale vint ! Pour avoir osé présenter sur le sable du Plumaçon deux animalcules comme le 1er et le 6 bis, Victorino Martin fils a manqué de respect à l'aficion montoise; il a aussi manqué de respect à la mémoire de son père qui avait toujours amené des lots dignes dans la capitale landaise.
La réaction du public a été exemplaire. Charivari, protestations, moqueries, refrain d'Intervilles repris en chœur par le public, et féroce bronca finale aux organisateurs (Marie Sara et François Guillaume) lorsqu'ils quittèrent leur burladero du callejon une fois la corrida terminée.
Organisateurs qui sont certes insurpassables dans l'art de se faire mousser dans la presse et sur internet mais qui se sont montrés incapables de fournir au cours de cette feria une corrida digne d'une arène de 1ère catégorie. La corrida de Victorino n'est pas un accident mais la conclusion logique d'une politique taurine dont le but a été de revoir à la baisse les exigences de la plaza.
De même que pour ses frères du jour, pas d'image disponible de Bohonero, le 6 bis, sur le site de Victorino !
7 commentaires:
Mon instinct m'avait poussé à ne pas me rendre à cette féria. Pour une fois, il m'a donné raison à la lecture des commentaires de Pierre. Si pour les deux courses commerciales (Luis Algarra et Nunez), il n' y a pas grand chose à dire, car celle ou celui qui prend un billet pour ce type de corrida (?)sait d'avance à quoi s'attendre, il en va tout à fait différemment des 3 autres. Concernant La Quinta et Fuente Ymbro, voici ce qui se passe lorsque l'on renouvelle systématiquement et de manière aveugle chaque année, les mêmes ganadérias. La Quinta peut offrir tout et son contraire et Fuente Ymbro traverse depuis 2 années une mauvaise passe. Le résultat était donc prévisible ou tout au moins envisagable avant de signer les contrats avec le ganadero.
Concernant Victorino, hélàs, le problème est beaucoup plus ancien. En vérité, il faut remonter à la fin des années 90, date à laquelle, le fils a repris la direction de l'élevage à son père, désireux de prendre un recul bien mérité.
Tous les aficionados se souviendront éternellement des mano à mano Tato/Liria qui concluaient les fêtes de la Madeleine. Quel souvenir inoubliable que ces toros qui prenaient 3 à 4 piques en poussant sur les 2 cornes et qui offraient parfois leurs oreilles aux toreros à la condition qu'ils respectent les fondamentaux de la lidia !
Victorino fils a préféré privilégier ses liens avec les toreros et gràce à ses connaissances vétérinaires a "adoucit" ses toros. Depuis quand, n'avons nous pas vu un toro de Victorino prendre 3 vraies piques? La question mérite d'être posée.
A ce phénomène, il convient de rajouter, pour la course de dimanche, l'incompétence de la commission taurine Montoise qui a accepté de d'embarquer et de recevoir dans les corrales les 2"toros" faisant polémique. Victorino fils a visiblement trouvé des pigeons, qui lui ont permit de fourguer 2 bichos dont personne ne voulait et qui plus est vendus au prix fort. Aux dernières nouvelles, il serait indérisable l'an prochain, dixit la commission taurine. Encore heureux!
Des lots d'Escolar, de Dolores, de Saltillo, d'Adolfo Martin, de Cebada Gago, ou même de Miura seraient ravis de prendre la place, même si cette dernière présente plus de risques.
Victorino martin fils me semble,depuis quelques temps déjà,se perdre dans des compromissions commerciales et des négligences dont je n'arrive pas à saisir les finalités.
cela m'étonne d'autant plus qu'elles viennent d'un homme dont le père à construit sa réputation en suivant sa ligne sans en déroger et en se foutant éperdument du qu'en dira t'on.
le fils veut il s'affranchir du père ? veut il nier l'oeuvre d'un homme à la personnalité trop écrasante ? stop à la psychologie de bistro!! mais,quoiqu'il en soit, l'exemple paternel ne l'influence pas beaucoup.
Pierre , qu'as tu pas glaner comme informations sur ce gachis montois ?
merci Frédéric pour ta vision des choses .... qui conforte la mienne.
quand j'avais visité las tiesas j'avais dit au mayoral que c'est une oeuvre qui se construisait là. et bien cette oeuvre est en train de s’effacer.
évidement, on est pas à l'abri d'un ressaisissement du pere .... ou de la fille.
nous verrons bien mais pour l'instant .....
Bonjour,
D'abord merci de mentionner le "charivari" des gradins pendant et à la fin de la corrida de dimanche car beaucoup de chroniqueurs n'en font pas cas, comme si la colère des spectateurs n'avait aucune importance. Il est vrai qu'ils reviendront quand même l'an prochain.
Je suis totalement d'accord avec vous lorsque vous dites que cette corrida de Victorino était la suite logique de tout ce qui a précédé.
Victorino fils sort je pense une bonne vingtaine de lots par saison, comment peut-il alors sortir partout des toros dignes de ce nom?
La Quinta sort pour la 3° année consécutive au Plumaçon; c'est malgré tout à mon avis le moins mauvais lot sorti cette année dans cette arène. Je pense qu'on pouvait voir une très bonne corrida avec un De Justo au niveau de l'an dernier et avec un autre type que Dufau dans ce cartel.
Concernant Luque il gâche aussi sa superbe faena par les luquesinas finales aussi inesthétiques et incongrues qu'inutiles.
Les Cuvillo étaient répétés alors que l'an dernier ils avaient été lamentables en présentation et dans leur jeu. Mais l'an dernier il y avait Ponce face à ces "toros" et cette année Ponce était initialement programmé également face aux Cuvillo. Or, Guillaume FRANCOIS adule Ponce et le connaît assez bien...de là à penser que... Toujours est-il que les Cuvillo ont été nuls et que Marin (tororo escroc qui ne se prend pas pour une merde) coupe une oreillette de pueblo.
Les Luis Algarra étaient là pour faire variation autour du Domecq; résultat : pétard ganadero, sauf le dernier qui fait illusion et met en lumière les limites d'Alvaro Lorenzo un peu trop vite porté aux nues.
Quant à Fuente Ymbro, cette corrida ne m'a pas plu. La dernière vraiment belle corrida que j'ai vue de ce fer ce fut à Logroño en 2015 pour un somptueux mano a mano Urdiales-Castella et 5 grands toros encastés sur 6.
Tout le monde est responsable de ce fiasco; Le maire a passé un soufflon à la commission taurine et après? Le même maire qui a imposé la présence d'El JULI l'an dernier...
Il faut un grand coup de balai; arrêter de programmer systématiquement les mêmes élevages, oser sur une corrida du cycle ce que fait l'ADAC c'est-à-dire faire découvrir un élévage que l'on ne voit jamais...ça ne passera pas à tous les coups mais au moins tenter pour montrer qu'on est prêt à innover un peu.
Sinon l'an prochain les gradins vont sacrément trembler.
Beñat
"la conclusion logique d'une politique taurine dont le but a été de revoir à la baisse les exigences de la plaza."
Je te cites pierre et donc: pourquoi selon toi vouloir revoir ces exigences a la baisse?
Frédéric et Beñat merci pour vos contributions. Christian pour répondre brièvement à ta question je dirai que ce que souhaitent en général les organisateurs ce sont des corridas avec beaucoup d'oreilles, beaucoup de grand public, des toros petits et faciles. Ils pensent (à tort à mon avis) que ces trois éléments sont liés par des relations de cause à effet. Les contre-exemples ne manquent pourtant pas. Il y a aussi la volonté de protéger leurs poules aux œufs d'or que sont les toreros et enfin de la faiblesse face aux administrations des toreros ou face aux ganaderos.
de la pensée à très court terme donc. ainsi va le monde d'une manière générale!
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