Les novilleros
Miguel Angel Pacheco
Le Gaditan a montré qu'il possédait quelques atouts pour poursuivre sa carrière. Il est vaillant et ne baisse pas les bras face à la difficulté (premier novillo), il est capable de toréer avec temple et classe un novillo plus amène (le troisième).
Le cas Adoureño
Hormis sa très bonne réception de cape à son premier adversaire, la prestation du novillero local El Adoureño, un Gersois de Nogaro, a été très décevante et ce d'autant que le sorteo lui avait attribué l'excellent Avecejon, un de ces Nuñez qui font la réputation de l'encaste.
Il parait que la confiance qui l'habitait l'an dernier et lui a permis de mener une temporada 2017 pleine de succès l'a abandonné. De fait, dans le ruedo vicois Adoureño sembla errer comme une âme en peine. Sans doute les exigences des publics devant lesquels il torée cette année (arènes de première catégorie françaises et espagnoles) n'est pas étrangère à ce retournement de situation. Il me semble que la condition pour retrouver cette confiance est de repartir sur des bases théoriques (eh oui!) solides. A savoir que toréer ne consiste pas à accumuler des passes spectaculaires mais à construire des faenas classiques qui permettent de dominer l'adversaire. Être capable de donner ou de faire accepter à un novillo une belle série de derechazos, une belle série de naturelles, bien rematées, voilà ce qu'attendent les publics qui font les succès importants.
On ne peut que souhaiter à Yanis de trouver dans son entourage les soutiens nécessaires à un renouveau et en lui-même les ressources morales pour le mener à bien.
Les matadors
Contrairement aux ferias précédentes, aucun matador n'a pu cette année, ressortir totalement à son avantage du défi imposé par la plaza vicoise.
Je me bornerai donc à souligner le sérieux et les compétences de Lopez Chaves dans la corrida concours, la sincérité de Tomas Campos face au Yonnet remplaçant, la montée au front d'Alberto Lamelas devant un Quiñon assassin, l'élégante maitrise (malgré une cogida) de Curro Díaz et l'ambition et le pundonor parfois maladroits d'Emilio de Justo. La meilleure faena fut selon moi celle de Daniel Luque au second Pedraza. Une faena limpia, templée, dominatrice, concise, adaptée au toro. Tout cela avec beaucoup de classe. Une mise à mort un peu longue (pinchazo, bonne entière, descabello) réduisit le prix à un salut au tiers chaudement ovationné.
On regrettera enfin l'absence du Vénézuélien Manolo Vanegas qui avait reçu l'alternative ici-même avec succès l'an dernier. Une très grave blessure aux cervicales à l'entrainement a nécessité une intervention chirurgicale sans que l'on sache s'il pourra un jour reprendre l'épée. Animo maestro!
Les subalternes
S'il y eut quelques bons puyazos lors de cette édition la majorité d'entre eux fut vraiment catastrophique à tel point que l'on put croire à un moment qu'un concours du plus mauvais picador était organisé. Plusieurs auraient pu concourir pour le puyazo le plus proche de la queue du toro!
Bravo aux meilleurs :
Laurent Langlois, cuadrilla d' El Adoureño, quatrième novillo d'El Retamar
Oscar Bernal, cuadrilla de Lopez Chaves, toro de La Quinta
Mario Benitez Rodriguez, cuadrilla d'Emilio de Justo, sixième Pedraza de Yeltes
Beaucoup de démissions chez les banderilleros, mention toutefois à :
Oscar Castellanos, cuadrilla de Curro Díaz
Manuel Angel Gomez et Manuel Perez Valcarcel, cuadrilla d'Emilio de Justo
Les prix
meilleur toro de la feria : desierto
prix spécial à Avecejon novillo de El Retamar lidié en quatrième position
meilleur toro de la corrida concours : Olivito de La Quinta
meilleur picador : Oscar Bernal
meilleur lidiador : Lopez Chaves
meilleur banderillero : Manuel Angel Gomez
Trop de picadors ne furent que l'ombre d'eux mêmes (photo Laurent Bernède)
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