mercredi 23 mai 2018

Vic-Fezensac





Lundi 21 mai 2018   arènes Joseph Fourniol   Vic-Fezensac
beau temps
arènes pleines

6 toros de Pedraza de Yeltes (17 piques) pour Curro Díaz (salut, salut), Daniel Luque (salut, silence) et Emilio de Justo (applaudissements, une oreille)

Cette dernière corrida de la pentecôte vicoise a été à l'image de la feria : elle a connu des moments d'intérêt mais est restée décevante par rapport aux attentes qu'elle avait suscitées.
Bien que d'origine domecq (encaste très rarement couru en ces lieux) les toros de Pedraza de Yeltes étaient dans la ligne de ce que l'on peut attendre d'une corrida vicoise. De l'âge (cinqueños), du poids, des cornes, de la ténacité sous le fer. Tous allèrent au cheval sans se faire prier  et ne le quittèrent qu'à regret, mais la plupart d'entre eux manqua de continuité dans la poussée, pour preuve l'absence de chute malgré leur volume impressionnant. Le meilleur dans ce domaine fut le sixième qui poussa par trois fois en mettant les reins. Mais sa charge distraite, mollassonne et tête haute au dernier tiers ne confirma pas ce bon comportement initial. Le troisième, en revanche, chargea remarquablement à la muleta, un problème de patte l'empêchant hélas de donner sa pleine mesure. Problème de patte qui se répéta plusieurs fois dans l'après-midi (on dut changer le magnifique cinquième pour un sobrero du même élevage) dont on ne sait s'il est la conséquence de l'excès de poids des toros, de leur faiblesse ou de l'état apparemment glissant de la piste.
Curro Díaz, peu impressionné par les montagnes de chair qui lui furent opposées, toréa avec ses habituelles élégance et facilité. Moment de frayeur toutefois lorsque le quatrième, sur une naturelle, vint directement sur sa cuisse. Curro en fut quitte pour une cogida et la taleguilla déchirée.
Tout ce que fit Daniel Luque fut empreint de sérieux et de classe. Il fut moins heureux épée en main.
Emilio de Justo toréa le troisième avec une sincérité remarquable, la fragilité de paturon du bon pedraza empêchant seule la faena de prendre son envol. On pourra cependant lui reprocher de trop vociférer durant son travail.
La feria se termina par un moment épique comme les aime la plaza gersoise. A la fin d'une faena valeureuse mais sans doute trop longue, Emilio fut violemment renversé par le toro. Groggy, le corps endolori, le Cacereño trouva les ressources pour revenir face au mastodonte et l'occire d'une entière basse. Ainsi fut coupée la seule oreille de la feria obtenue par un matador.

Aucun commentaire: