samedi 26 août 2017

Bilbao, trois jours






















Bilbao, lundi 21 août
   Intense moment d'émotion avant le paseo avec un poignant Agur Jaunak écouté avec recueillement en mémoire d'Ivan Fandiño.
   Ensuite l'assoupissement est  général, il fait très chaud, les six toros d'Alcurrucén étalent les uns après les autres leur manque de caste. Au quatrième, le moins mauvais, Curro Díaz montre son élégance, mais il torée superficiellement, la jambe de sortie systématiquement en retrait, le toro finit par se lasser, le président accorde une oreille généreuse.

Bilbao, mardi 22 août
   Les six Jandilla de ce jour sont très en-dessous des lots du même élevage combattus à Vista Alegre les années précédentes. Bien présentés certes, mais faibles, sans présence à la pique, nobles. Des domecqs de consommation courante.
   Garrotero, le quatrième est toréé par le Juli avec une si douce et efficace persuasion qu'il semble prendre goût au jeu de muleta. Tant et si bien qu'au moment de l'estocade il continue à avancer vers elle semblant dire au Madrilène : "Si on continuait encore un peu à jouer ensemble".
   Sans problème pour Roca Rey : oreille, oreille.

Bilbao, mercredi 23 août
   La corrida débute par un joli geste du public bilbaíno : une ovation nourrie à l'adresse de Diego Urdiales qui l'oblige à saluer. Tout au long de la tarde le Riojano se montrera à la hauteur de cet accueil cariñoso.
   Comme celui de Jandilla la veille, le lot entier de Victorino Martin aura des problèmes de faiblesse de pattes. Toros qui perdent leurs appuis dès les premières passes de cape et lors du tercio de varas. Cela culminera avec le sixième renvoyé au corral et remplacé par un grand bœuf cinqueño de Salvador Domecq. Mais le lot, par ailleurs d'excellent trapío, se sauvera par sa caste. Le premier est une alimaña classique de la casa, les autres braves et nobles avec mention pour le cinquième Mecatero un cárdeno plus rond et moins armé que ses frères.
   Diego Urdiales a été parfait avec le premier. Serré dangereusement à la cape contre les planches il parvient à se libérer et à amener la fiera au centre avec torería. A la muleta il débute par des passes de châtiment appuyées puis tente de toréer avec sincérité sur chaque corne. Mais Bohonero reste intraitable et le maestro en termine par du macheteo et une entière (ovation). Face au quatrième on a retrouvé le Diego Urdiales mainteneur du toreo classique et profond. Il y eut notamment trois véroniques extraordinaires qui firent rugir le public et une série de derechazos d'un temple et d'un rythme parfait. Seul point négatif, en fin de faena Diego se laissera entrainer par le toro vers les tablas. Oreille après un pinchazo et une entière.
   Face au cinquième, Manuel Escribano a livré une actuation complète. Accueil par larga a puerta gayola, banderilles millimétrées avec quiebro au fil des tablas, faena reposée qui culminera dans des séries droitières données la main basse, enfin une grande entière. Une oreille avec pétition de la seconde et un torero que l'on a retrouvé à son meilleur niveau.
   Paco Ureña, avec cette sincérité si émouvante qui lui est propre, ne trouva pas d'adversaire à sa mesure. Une oreille du troisième après une excellente estocade.

Aucun commentaire: