Le concours ne s'anima vraiment qu'à partir de la sortie du cinquième novillo. Et pourtant celui-ci, ainsi que le suivant, ne payait pas de mine. Tout deux étaient de format si réduit qu'ils auraient pu figurer en non piquée. Malgré cela, les trois piques qu'ils prirent (en poussant) n'altérèrent en rien leur vivacité et leur capacité à charger! Tan petit tan hardit!
CUADRI fait rarement combattre des novillos. Il était intéressant de voir si, à trois ans, sans avoir le volume des adultes de la casa et avec l'insouciance de l'adolescence, le dénommé Pinzón ferait preuve de l'alegria qui manque souvent à ses ainés. Et bien non! Faible, noble mais limitant très vite ses charges pour finir arrêté, il fut arrastré sous les sifflets. Cuadri encore au purgatoire.
Cantador d'ESCOLAR GIL, bien roulé, avait des qualités mais il eut le malheur de tomber entre les mains d'un novillero (Isiegas) qui ne se soucia pas le moins du monde de le mettre en valeur aux piques.
Le pensionnaire de VALDELLAN fit impression à la première pique qu'il poussa avec acharnement. Sa distraction à la deuxième fit se poser des questions. En fuyant de la troisième il révéla son état de manso, ce que confirma sa recherche des planches au troisième tiers.
Anodin sous deux piques et sans charge le VIRGEN MARIA. Une déception si l'on songe à l'excellent combat de ses frères dans ce même ruedo pour la novillada de la Madeleine l'an passé.
Un murmure d'horreur et de désapprobation parcourut le public lorsqu'apparut le pupille de PEDRAZA DE YELTES tant il était laid et rachitique. C'est pourtant lui qui lança le concours (il était temps) en prenant trois piques poussées et en faisant preuve d'une vive noblesse à la muleta. Un défaut toutefois : une propension à garder la tête dans les nuages dès qu'il n'avait plus la muleta sous les yeux.
Rascatripas,enfin, de la ganadería de PINCHA était lui aussi un novillo miniature. Mais bien fait, harmonieux de forme. Dès les premières passes de cape, sa charge est soutenue, cornes au raz du sable. En trois piques (la dernière donnée avec une pique de tienta) il fait preuve d'une bravoure supérieure. A la muleta, sa noblesse pleine de codicia est de celle qui permettent les grandes faenas. Il meurt en résistant. Un grand petit toro, honoré d'une vuelta et vainqueur du concours. On voit à longueur de temporada tant de toros médiocres issus des ganaderias les plus huppées de sang domecq qu'on ne peut qu'être à la fois étonné et réjoui que la famille Baigorri à Lodosa en Navarre puisse recéler de tels trésors de caste. Pincha, une ganaderia à suivre.
Les novilleros ne sortirent pas de la médiocrité. Avec des excuses pour Diego Carretero, le plus mal servi. Jorge Isiegas, vulgaire. Tibo Garcia avait bien toréé Rascatripas sur la corne droite mais il fut catastrophique à la mort.
Tibo Garcia face à Rascatripas de Pincha (Photo Laurent Bernède)
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