mercredi 16 août 2017

La novillada de Saltillo à Roquefort

   Les novillos de SALTILLO lidiés dimanche à Roquefort n'étaient pas, en ce qui concerne le trapío, dans les canons habituels de la Monumental des pins. Ils n'eurent pas non plus la bravoure ni la caste que manifestèrent leurs frères dans ce même ruedo l'an passé. Si la novillada résulta malgré tout intéressante, on le doit à leur variété de comportement. On le doit aussi à l'entrega et à la toreria dont firent preuve à tout moment les novilleros.
   Les trois premiers novillos furent mansos et nobles. Avec cette fadeur qu'ont souvent  saltillos et santacolomas lorsque leur noblesse n'est pas soutenue par la caste. Trois novillos de plus de cet acabit et la tarde risquait de sombrer dans l'aburrimiento. Mais vint le quatrième. Le garbanzo negro. Un manso de mala casta, de ceux qui tantôt viennent directement sur l'homme, tantôt refusent de rentrer dans la suerte. Heureusement, picadors, peons et novillero (Manuel Ponce) ne cédèrent pas à la panique - qui pourtant menaçait à tout instant -  et firent même preuve d'une belle efficacité et rapidité dans la lidia. Le cinquième vite arrêté fut le moins intéressant. L'ultime, de ligne magnifique mais cornicorto, fut un bon novillo, le meilleur de l'après-midi. Brave en deux piques mouvementées puis d'un long et noble parcours sur les deux cornes. A la sortie, l'aficion était partagée entre ceux qui auraient désiré voir le novillo une troisième fois face au cheval et ceux qui pensaient qu'il était bon de lui avoir gardé de l'alegria pour le troisième tiers.
   Manuel PONCE alla par deux fois a puerta gayola, se faisant ôter la montera par le quatrième. Les habitués de la plaza landaise se rappelleront qu'il y a une vingtaine d'année, Francico José Porras, en tentant la même suerte face à un Barcial, mais lui avait cité au centre du ruedo (!), avait manqué se faire guillotiner, avant de terminer, emporté par l'hélicoptère, à l'hôpital de Mont de Marsan suite à un violent accrochage durant la faena de muleta. Aujourd'hui une honnête faena aurait pu valoir une oreille à Ponce, sans une estocade bien trop décalée.
   Miguel Angel PACHECO donna au second quelques belles naturelles et des pechos très toréés. Une oreille après une media efficace.
   Enfin Daniel GARCIA NAVARRETE mit en évidence à ses deux novillos son aguante et la souplesse de sa ceinture et de son poignet, lui permettant de donner des passes longues. Il y a chez ce torero une belle promesse encore en gestation : il éprouve des difficultés pour lier ses passes et recherche parfois trop systématiquement l'esthétique. Oreille chaque fois.















 Garcia Navarrete face au 6 (photo Laurent Bernède)

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