samedi 2 mai 2015

Novillada-concours d'Aire : une belle réussite

   Pour qu'un concours de ganaderias soit réussi il faut deux conditions:
- que les hommes à pied et à cheval soient prêts à jouer le jeu et qu'ils aient les capacités techniques pour le faire
- que les toros sélectionnés possèdent suffisamment de bravoure pour ne pas rendre l'exercice vain.
   Mais lorsque l'on a en plus un novillo brave et de fort tempérament et un torero d'excellent niveau qui donne deux leçons de bon toreo, il y a de quoi sortir entièrement satisfait d'un spectacle qui constitue toujours un pari.

   Le concours opposait six novillos d'origine santacoloma.

Escribano de José ESCOLAR GIL (ligne Albaserrada) est un cárdeno sans puissance ni fixité en deux piques puis mobile et noble (sur la corne droite) bien que distrait. Applaudissements.

Torrealta de VALDELLAN (ligne Graciliano) sera le novillo de l'après-midi. Negro. 4 piques prises en partant avec un franc galop mais un défaut, celui de ne pas pousser très longtemps, on peut se demander si le fait que le picador retire très vite la pique n'incite pas le novillo à cesser son effort. Au troisième tiers il est vif, codicioso avec une charge franche et soutenue en particulier sur la corne droite. Vuelta al ruedo.

Africanito de FLOR DE JARA (ligne Buendía), cárdeno, peu fait, semble posséder les bonnes qualités de son encaste (bravoure et noblesse) mais sa faiblesse l'empêche de les exprimer.

Quirurgico de RASO DE PORTILLO (encaste Buendía par Dionisio Rodriguez, le romantisme, mais aussi son comportement, voudrait qu'il subsistât en lui quelques gouttes de la vieille race de Castille). Negro, charpenté. Puissant en quatre piques remarquablement citées et données par Juan Antonio Agudo. Il y pousse par à coups, puis au troisième tiers il est mobile et noble mais sort des passes la tête haute. Ovation.

Clarinero de Pablo MAYORAL (ligne Buendía). Cárdeno oscuro, peu armé. 4 piques. C'est un toro que l'on sent en permanence tenté par la fuite; à la muleta il chargera avec noblesse, voire candeur. Applaudissements.

Jabato de COQUILLA de SANCHEZ ARJONA. Noir, haut, bien armé. 2 piques prises avec plus de nerf que de bravoure. Sa charge est brusque et piquante, remarquablement canalisée et modelée par son matador. Ovation.

   Si l'on doit tirer un enseignement de l'ensemble de ces combats c'est la facilité avec laquelle tous les novillos sont allés au cheval - même si aucun n'y a poussé de verdad, ainsi que leur capacité à charger au troisième tiers avec noblesse  et sin rajarse. Un bon point pour l'encaste santacoloma.

   Borja ALVAREZ, basto, hésitant, plein de bonne volonté mais très limité en tout, joua le jeu et réussit quelques droitières méritantes à ses deux novillos.
   Louis HUSSON montra une grande aisance dans le maniement de la cape et fut  souvent remarquable dans les mises en suerte. Excellent tueur aussi, qui s'engage à fond. Sa marge de progression à la muleta est encore très grande. Une oreille du novillo de Valdellán.
   Dès que ROCA REY s'est ouvert de cape on a senti que l'on était dans une autre dimension, celle d'un novillero puesto qui semble déjà prêt à tutoyer les figures sur leur terrain. Sitio, élégance, temple, rythme, tout avait chez lui la saveur des élus. Avec un tel niveau il peut retirer de son répertoire les culerinas par lesquelles il termina ses faenas. Grande estocade et deux oreilles après avoir canalisé et dominé la charge brute du Coquilla. On pourra le revoir en juin à Captieux et pour le 15 août à Roquefort.

      prix au meilleur novillo : Torrealta de Valdellán
      prix au meilleur picador : Juan Antonio Agudo qui piqua le Raso de Portillo


  

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