Ce fut un plaisir de voir (à travers le prisme du petit écran) ces six magnifiques toros de Miura. Certes les pitones sont toujours aussi fragiles et leur robe a, depuis quelques années, tendance à se déployer dans toutes les nuances du gris au détriment de la variété traditionnelle des pelages de la maison, mais l'harmonie si particulière du toro de Miura demeure.
Le comportement du lot a suscité un intérêt permanent dans le ruedo sévillan; et on peut penser qu'il correspond à ce que les ganaderos souhaitent pour leur élevage. A savoir un équilibre entre le danger (pressant ou sournois) dont les miuras doivent faire preuve pour rester fidèles à ce que l'on attend d'eux et les possibilités offertes de pratiquer un toreo de troisième tiers. Aujourd'hui le danger était bien présent chez les six à des degrés divers, et trois d'entre-eux offrirent des possibilités de construire des faenas. Ainsi le très brave Trapero, deuxième du jour, se laissa-t-il donner - comme un vulgaire domecq - deux cambios por la espalda avant de faire naufrager, par sa caste, un Manuel Escribano très décidé mais à la muleta bien trop inconsistante. Ainsi le magnifique cinquième, Bandolero, dont la fixité et la noblesse permirent le desquite au même Escribano fut-il à deux doigts de l'étriper lors d'une statuaire donnée au fil des tablas en début de faena.
L'élevage célébrait rien moins que 75 années de présence ininterrompue à la feria de Séville et, après les six toros de ce jour, tous les espoirs sont permis pour les 75 prochaines années!
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