Ma corrida rêvée
6 toros de PEDRAZA DE YELTES 6
Enrique PONCE
Diego URDIALES
Ivan FANDIÑO
Le lot dacquois de Pedraza de Yeltes c'était quelque chose d'inattendu qu'il faut savoir savourer : le rêve qui devient réalité. Ça surprend parce que c'est rare et parce que - incrédules que nous sommes - on se dit au moment même où on le vit que c'est trop beau pour être vrai, que ça ne peut pas durer. Car des toros qui prennent avec bravoure des piques de titans, qui ne fléchissent pas, qui continuent à combattre jusqu'au bout, on n'en voit parfois qu'un ou deux dans la temporada. Pourtant les six toros du samedi 16 août à Dax étaient bien réels, et ils venaient après la bonne novillada de Garlin, la très bonne corrida d'Azpeitia et précédaient le combat de Resistente, toro de oro de la feria de Salamanca. Une camada certes réduite, mais sans déchet, un concentré de bravoure.
Le rêve, ce serait que Pedraza réussisse là ou Fuente Ymbro a échoué. Garder le niveau atteint en augmentant (raisonnablement, donc) ses camadas...
Côté toreros, l'année a été très prosaïque. José Tomas quasiment absent, Morante de la Puebla jouant en deuxième division par ses choix de bétail et d'arènes, Manzanares inexistant dans les grands rendez-vous. Même du côté des dures on a du plomb dans l'aile : Robleño usé, Alberto Aguilar handicapé par une méchante blessure américaine, Escribano en-dessous de ce que l'on attendait et Castaño sauvé du néant par sa cuadrilla.
Heureusement Diego Urdiales a illuminé les rares tardes qu'on lui a offertes. En cette fin de temporada le vent semble enfin souffler en sa faveur. Ce n'est pas ici qu'on s'en plaindra, c'est la troisième fois qu'il fait partie de mon cartel de rêve.
En ce qui concerne Ivan Fandiño, il y aura eu un avant et un après la cogida de Bayonne. Avant, tout va bien, le maestro de Guadalajara est parti pour une nouvelle temporada triomphale. Après, des doutes surgissent, son épée s'enraye, les succès sont moins probants, avec à la clé, une question que se posent les aficionados : Fandiño a-t-il gagné à avoir systématiquement remplacé les fers réputés durs par des élevages commerciaux?
25 ans d'élégance torera, de domination sur les toros, de succès public n'ont pas érodé le désir de toréer et de triompher d'Enrique Ponce. Tant mieux pour ceux qui, comme moi, ont toujours pris du plaisir à le voir résoudre les problèmes avec cette difficile facilité que donnent l'intelligence, le courage froid et le talent.
2013
Naturelle de Diego Urdiales à Madrid face Sevillanito de Adolfo Martin (photo de Juan Pelegrin sur Las-Ventas.com)
3 commentaires:
J'approuve votre analyse mais je mets malgré tout un bémol concernant Ponce qui certe domine le toreo depuis 25 ans mais à qui on peut reprocher de toréer sur le voyage sans mettre la jambe et au pico la plupart du temps. Vous constaterez que la plupart du temps Enrique ressort des arènes aussi propre qu'à son arrivée. C'est du même tonneau que Manzanares Junior c'est esthétique c'est peut être joli et ça permets d'enchainer mais ça manque cruellement de profondeur. Voici 2 liens forts intéressants que je vous engage à lire.
http://www.toreoyarte.com/technique/cruzarse-et-cargar-la-suerte
et la suite…
http://www.toreoyarte.com/technique/toreo-pur-et-toreo-moderne-2
Cordialement
Merci Pierre Thomazo pour votre commentaire et pour l'info sur le site Toreo y Arte que je ne connaissais pas.
Certains défauts de Ponce ne m'ont pas échappé et contribuent au manque d'émotion de beaucoup de ses faenas. Il est véritablement grand devant les toros fuyards et retors lorsqu'il s'agit non pas de profiter du voyage du toro mais de le créer. Ajoutons aussi à son crédit qu'il a toujours été très à l'aise avec des encastes variés ainsi que face aux toros grands et armés qui mettent en relief ses qualités ... et gomment ses défauts.
OUI pour votre corrida de rêve !
les Pedraza sont des toros de combat fantastiques . je fais partie de ceux qui les suivent depuis le début et c'est toujours pareil : de grands toros !!!
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