mercredi 20 mars 2013

Valencia (suite)

Un contrat à Valence en début de temporada au moment où les cartels de toutes les arènes de France et d'Espagne sont en cours d'élaboration représente pour les matadors qui aspirent à avoir une plus grande place au soleil une opportunité qu'il ne faut pas manquer. Aussi presque tous donnèrent le meilleur d'eux-même.

Ceux qui se sont mis en valeur
Ivan FANDIÑO
Le comportement du maestro basque trancha avec celui de ses comparses de la corrida de Fuente Ymbro. On vit un matador plein d'ambition, de poder et de sincérité. Il améliora le troisième, manso, et construisit une faena de grande qualité terminée par une excellente estocade et un descabello (oreille). Il ne put rien en revanche face à la mansedumbre du 6 qu'il avait entrepris dès sa sortie par des gaoneras risquées. Un regret :  ne pas l'avoir vu face au 4 ou au 5. Caste contre caste, ç'eut peut-être été un grand moment, mais avec des si...

JIMENEZ FORTES
Une bonne surprise. Le Malagueño torea avec l'envie de la jeunesse. Un bon quite par chicuelinas pour se présenter, puis il réussit à améliorer le 3, un manso perdido, et à le toréer par naturelles les mains basses. A confirmé l'intérêt qu'il avait fait naître l'an dernier.

Eduardo GALLO
Il donna de bonnes naturelles à un Adolfo Martin pas évident, témoignage de son sitio retrouvé. En revanche son incapacité à mettre correctement en suerte son toro valut à son picador Ney Zambrano une violente chute.

David MORA
Bon à la cape comme toujours. Volontaire et avec de bons moments à la mueta mais sans parvenir a redondear son actuacion, comme bien souvent.

Ceux qui ont raté le coche
David ESTEVE
Aviador d'Adolfo Martin était le toro qui pouvait changer sa vie, une occasion comme il s'en présente rarement dans la carrière d'un torero modeste. Le Valencien donna le meilleur de lui-même mais, sans avoir aucunement démérité, il ne put se hisser à la hauteur du toro. Ce fut pour lui une journée clé, celle de la fin des illusions.

Juan BAUTISTA
Face à un Fuente Ymbro que l'on peut qualifier de facile, l'Arlésien connut de bons moments, notamment à gauche, mais comme trop souvent, il eut du mal à se dépasser. Le public le sentit et resta froid, et ce n'est pas, en fin de faena, le méli-mélo sans queue ni tête de passes données après avoir jeté l'épée qui pouvait réchauffer l'atmosphère (salut après un pinchazo et une bonne entière).
Son second, par sa caste et son poder, aurait pu lui donner l'occasion d'un haut fait d'armes, mais ce n'est pas le genre de la maison et JB eut tôt fait d'abréger les débats.

R.A.S.
Antonio FERRERA
Aux abonnés absents avec son premier Adolfo, puis un tercio de banderilles original au 4. Banderilles et cape en main, il place son toro, laisse sa cape droite au milieu du ruedo puis plante les banderilles. Pour le reste, ça sent la préretraite, avec une maîtrise technique qui lui permet de faire face sans dommage.

Javier CASTAÑO
Actua avec l'assurance des spécialistes de la devise. Il essaya avec l'arme du temple et l'aide d'une cuadrilla de premier ordre, d'améliorer ses deux miuras mais ce fut en vain. A l'impossible nul n'est tenu.

Diego URDIALES
Sans matériau avec ses deux Alcurrucen.

A la peine
RAFAELILLO
Avec sa brusquerie il rendrait méfiant un domecq bonancible, alors face à un miura de 5 ans ...

Fernando ROBLEÑO
Fernando a connu une rude journée. Tout avait bien commencé pourtant avec, face au sobrero manso de Valdefresno, doblones et derechazos de classe ovationnés. Mais il se laissa ensuite entraîner vers les barrières d'où l'animal, collé aux plaches, refusa de sortir.
Puis le cinquième miura, rendu encore plus mauvais qu'il n'était par la lidia catastrophique de sa cuadrilla (un sujet d'inquiétude pour la suite de la temporada) lui impose de faire deux fois le tour du ruedo avant de pouvoir lui porter le coup fatal. Pendant ce temps, les minutes passent, les trompettes sonnent et le troisième avis se profile. Dans cette arène battue par un vent glacial le madrilène fut assurément le seul à transpirer.

Matias TEJELA
Indéniablement Matias Tejela sait toréer, il a même une certaine capacité à templer. Mais il garde ses distances, manque d'engagement et de dominio. Un torerito.


Les cuadrillas
Le public de Valencia sut apprécier les quelques bonnes piques données notamment par Tito Sandoval et Juan José Esquivel.
La cuadrilla de Javier Castaño, toujours aussi époustouflante, semble s'être spécialisée : Marco Galan à la brega et David Adalid aux palos.
A noter : les alguazils valenciens n'hésitent pas à intervenir de la voix et du geste lorsque le règlement n'est pas respecté (piques, ronde des enterradores).
















naturelle de Jimenez Fortes

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