lundi 10 mai 2010

Première

Hier je décide de tenter une première : payer pour voir une corrida sur mon ordinateur. Il faut être sûr d'être tranquille, une fin de dimanche maussade, c'est idéal. Toros de Dolores Aguirre pour Rafaelillo, Fernando Cruz et Joselillo, un des cartels les plus intéressants du fastidieux marathon madrilène. J'achète!
Conscient de mes capacités, je décide de m'y prendre une heure à l'avance. Bien vu, c'est le temps qu'il m'a fallu pour comprendre comment ça marche. A 19 heures donc paseo à Las Ventas. L'image est plutôt bonne, mais de temps en temps ça grippe, ça s'arrête, ça repart. A vrai dire rien de rédhibitoire, je m'attendais à pire.
La corrida est passionnante. Les mansos con casta, mobiles et puissants, de Doña Dolores apportent en permanence l'émotion, l'intérêt pour la lidia. Quelle différence avec ce pauvre Fernando Peña, un remiendo sorti en cinquième position! Une limace, de celles que les Madrilènes (et les autres) doivent se fader à longueur de corridas ordinaires.
Ce qui m'a frappé dans la grande après-midi qu'a connue Rafaelillo, c'est sa capacité à comprendre les toros et à adapter son toreo à chaque situation. Le premier est un adversaire pour partir à la guerre et Rafaelillo y va le cœur vaillant. Il canalise, améliore, domine. Mais il sut voir très vite que son second était un dulce et le torea comme on le doit dans ces cas-là : calme, relâché, avec temple et lenteur.
Exactement l'inverse chez Joselillo, nerveux à l'extrême avec le troisième, au point de passer à côté d'une corne gauche qui offrait des possibilités, trop confiant et trop calme en revanche face au sixième, un tío de 590 kg qui renversa deux fois la cavalerie à la régulière mais qui n'avait pas une passe. La cogida du torero fut réellement espeluznante comme disent nos voisins.
Quelle paire de banderilles celle de Juan Navazo au second! Face à un Dolores entablerado, un sesgo por afuera d'école qui mit le public venteño debout.
Malgré son magnifique costume de lumière Fernando Cruz continue à bailar con la mas fea. Un lot impossible et des espoirs de lendemains meilleurs qui s'envolent.

2 commentaires:

RAFAEL a dit…

Rafa , va nous faire une grande temporada; Bon à Castellon ( Victorino ) Arles et Séville ( Miura ) et Madrid ( D. Aguirre ), le garçon confirme et s'affirme comme une valeur sûre dans la catégorie DES GLADIATEURS. J'ai toujours eu de l'admiration et énormement de respect pour ce type de Toreros.
Fernando Cruz a cette saison de magnifiques costumes ( Voir celui qu'il avait à Madrid avec les Partidos....Magnifique )et puis j'aimerai temps qu'un jour il ait le bon toro....au bon endroit...dans la bonne plaza.

Frédéric a dit…

Pour ce qui est de la qualité de l'image et pour éviter les divers soubresauts, il te faut cliquer sur : voir la corrida en mode normal. La hd n'est pas forcément compatible avec tous les ordinateurs et provoque les interférences. Je partage tout à fait ton analyse sur la course et en particulier sur la prestation de Rafaelillo qui m'a rappelé les faenas du Fundi à son sommet.