samedi 1 mai 2010

Campos y Ruedos prend l'alternative

Un site, un blog, des mots qui s'enfuient au premier courant d'air. Continuent-ils d'exister après que nous les avons lus? Et dans dix ans, dans cinquante ans? Quand il suffit d'un nuage de poussière pour paralyser tous les aéroports européens!
Alors cette transmutation en encre et papier, sous forme d'un magnifique ouvrage édité par Atelier BAIE, fait figure de passage à un échelon supérieur. Une prise d'alternative en quelque sorte. On peut maintenant toucher leurs mots, leurs photos, feuilleter, transporter, lire dans son fauteuil, sur sa chaise longue. Et puis, ce livre, on peut le ranger dans sa bibliothèque. On sait que dans six mois, un an, dix ans, il sera toujours là. On se sent rassuré. Et par les temps qui courent on a besoin d'être rassuré.
Parce que les mots et les images des gens de Campos y Ruedos c'est pas rien. Il y a mille tonnes d'aficion et autant de caste, de la bonne, de la mauvaise aussi, de celle qui emmerde les taurinos mais fait sortir les aficionados de leur torpeur. Et en prime du talent pour écrire.

Il y a aussi l'affirmation d'une éthique de la corrida exprimée dans des textes de fond qui sont autant de manifestes allant à l'encontre de la corrida standardisée et triomphaliste que les marchands de tauromachie délavée voudraient nous faire avaler.
Car, pour les rédacteurs de Campos y Ruedos, l'essence même de la corrida c'est le combat. Donc ça saigne, ça fait peur (Au armes de Jérôme Pradet). Un toro, ça doit être puissant dans les trois tercios (En réponse aux abolitionnistes de François Bruschet, La bravoure intégrale de Thomas Thuriès). Elle est aussi une quête, celle d'élevages qui sortent des sentiers battus : encastes, trapios, comportements différents; avec les aleas que cela suppose et qu'il faut savoir accepter (Plaidoyer pour la liberté de choix et la diversité de Yannick Olivier, Les Palha? Au musée! de François Bruschet).
Et cela ne les empêche pas d'aimer les toreros. Nimeño II, Luis Francisco Esplá, César Rincón, José Tomás, El Cid y sont aussi à l'honneur.
Une alternative réussie.








Ce que j'ai bien aimé dans cette couverture c'est, en haut à droite, le 01 annonciateur de plaisirs renouvelés...

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